En plein mois de mai, je suis partie seule pour une journée de vélo sur la Littorale (également appelée la V45), de Kerlouan à Landéda. Il y a tellement de découvertes et de paysages à voir sur la route que j’ai l’impression d’y avoir passé plusieurs jours. Depuis longtemps, j’avais envie de mettre en avant , sur ce blog, la région où j’ai grandi. Je vous en ai déjà parlé brièvement avec notre top 10 des plus beaux spots à voir dans le Finistère (c’est le seul top de notre blog d’ailleurs…).
Enfant, j’ai eu la chance d’évoluer dans cet environnement incroyable, au bord de la mer, dans le nord Finistère. J’habitais alors à 300 m d’une des plus belles plages de ma commune. Si, depuis, mes parents ont déménagé à une heure de là, je garde des liens forts avec ces lieux. J’y passe dès que je reviens dans le coin.
Cette journée de vélo a été effectuée dans le cadre d’un partenariat avec Brest Terres Océanes.




la littorale V45 dans le Finistère nord
La V45 est un itinéraire cyclable encore en construction qui longera tout le littoral breton. Elle part de Roscoff et suivra, à l’avenir, toute la côte du Finistère. La Littorale se prolongera ensuite dans le Morbihan et terminera à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique où elle rejoindra la Vélodyssée ou l’EuroVelo 6.
Parallèle au célèbre sentier des douaniers, La Littorale longe le sentier du GR34® autant que possible. Elle est pour le moment balisée entre Roscoff et Daoulas, dans le Finistère nord.
À Roscoff, il sera également possible de prendre la route vers la Vélodyssée (et le Canal de Nantes à Brest) ou vers la Vélomaritime, (EV4) qui longera la côte de la Manche à l’avenir. Toutes ces connexions vont offrir de nombreuses opportunités de voyages à vélo en Bretagne !
Suivre la côte implique de faire de nombreux détours. Ne soyez donc pas surpris par le nombre de kilomètres à parcourir, ça peut monter très vite.
La Littorale : infos pratiques
Il y a 390m de dénivelé positif sur la V45 entre Kerlouan et Landéda. Pour la Bretagne, j’ai trouvé cette partie de la Littorale plutôt facile. Le terrain reste vallonné bien entendu. Rien d’insurmontable cependant.
Pour plus d’informations, je vous conseille de vous procurer la carte de randonnée de Brest Terres Océanes dans l’un des Offices du Tourisme de la destination. Tout simplement parce qu’elle est super complète.
Comment accéder à La Littorale ?
Depuis Paris, il est possible de prendre le TGV en direction de Brest avec son vélo. C’est d’ailleurs l’un des derniers TGV à accepter les vélos non démontés à bord (avec réservation et supplément). Un TER dessert aussi les gares entre Rennes et Brest. En saison, la réservation de l’emplacement vélo est obligatoire.
Il est possible de s’arrêter à Morlaix pour rejoindre Roscoff puis la Littorale et de terminer à Brest par exemple. Vous pouvez suivre la V45 jusqu’à Brest ou sinon, il existe également une voie cyclable qui rejoint la ville depuis Lannilis par les terres.
Depuis Brest, il est également possible de faire une boucle à vélo sur quelques jours. Pour en savoir davantage sur les itinéraires possibles à Brest Terres Oceanes, je vous conseille de consulter la carte Rando Brest !
Dernier point : plusieurs communes de l’itinéraire sont desservies par un car du département – réseau Breizhgo. Les vélos sont autorisés en soute, à condition qu’il y ait suffisamment de place.
Quel matériel emporter sur la V45 ?
Au-delà de l’équipement habituel pour randonner à vélo, prévoyez toujours des vêtements de pluie et un bon coupe-vent. Le temps capricieux fait partie de la vie finistérienne. C’est ce qui le rend l’environnement si verdoyant et lui donne son charme. Vous risquez d’être confronté.e à quelques gouttes de pluie et au vent !
Attention également aux coups de soleil qui sont surprenants dans cette région car nous ne les sentons pas venir. Une bonne crème solaire et un chapeau ne seront pas de trop, conseil d’une locale avertie !
Louer un vélo sur La Littorale
Tout récemment, Méli-Mélo s’est lancé dans la location de vélos. Basé à Landéda, le vélo peut être livré au point de départ que vous souhaitez. Conscients des besoins des voyageurs à vélo, l’équipe a acquis de vrais bons vélos de voyage T-100 de Fahrradmanufaktur et compte proposer en complément la location de sacoches imperméables et tout un ensemble pour bivouaquer : tente / matelas / popote, etc.
Pas de prise de tête, vous n’avez plus qu’à venir avec quelques affaires de rechange et votre sac de couchage !
La signalisation de La Littorale
La Littorale est bien signalisée entre Kerlouan et Lannilis. Il s’agit souvent d’un petit panneau vert avec un cycliste, avec un rappel régulier précisant que nous sommes sur la V45. Attention, la V45 a changé de numéro, elle était auparavant la voie 5. Certains panneaux indiquent encore l’ancien numéro, sachez donc qu’il s’agit du même itinéraire.
Comme la V45 suit la côte, il est facile de se repérer et de savoir que l’on est sur la bonne route. De plus, les véloroutes différentes sont elles aussi bien indiquées.
La Littorale avec des enfants ?
La Littorale emprunte majoritairement des voies partagées et asphaltées. Ce sont des routes secondaires si petites que je n’ai croisé que très peu de voitures jusqu’à Landéda. De plus, les automobilistes peuvent rarement aller vite, le parcours est donc à priori sécurisé et ok avec des enfants. Nous l’avons d’ailleurs depuis reparcouru en famille avec mon neveu, au départ de Roscoff !
Un seul passage pourrait être difficile avec un vélo chargé. Il se situe après la plage du Vougot sur une belle montée avec des cailloux. Je dois l’admettre, j’ai poussé car le vélo glissait (mais la vue était belle) ! Il est possible de continuer un peu sur la route puis de prendre la 1ère à droite pour rattraper si besoin.
Quand partir sur la V45 ?
De mi-mai à mi-septembre !
La météo est toujours un peu instable dans le Finistère. À plusieurs reprises, nous avons été surpris. Alors que la France est en alerte canicule, nous sommes sous la brume, juste le long du littoral. L’été où nous avons parcouru la V45 avec mon neveu, alors qu’il faisait 35°C dans les Monts d’Arrée, nous dépassions à peine les 17°C le long de la côte, à une trentaine de kilomètres à vol d’oiseau à peine !
Bref, de mai à septembre, vous pouvez compter sur de très belles journées le long de La Littorale (de plus en plus avec le réchauffement climatique…). Toutefois, méfiez-vous ! Le temps a toujours été et sera toujours aléatoire, même en été. Ce n’est pas pour rien que l’on dit qu’il y a 4 saisons dans une journée. Partez équipés, les nuits peuvent être fraîches et les journées bien pluvieuses.
Aussi, comptez sur la présence du vent…
Voyager à vélo clés en main
Pour vous permettre de vivre une belle expérience, de nombreuses agences vous accompagnent en vous proposant des séjours organisés et/ou sur-mesure sur les plus beaux itinéraires vélo de France et d’Europe. Pas besoin de gérer toute la logistique, il n’y a plus qu’à pédaler… Une solution idéale pour se lancer !
Nous vous proposons ici ces 2 agences sérieuses :

Carnet de route : La Littorale De Kerlouan à Landéda
L’aventure sur La Littorale commence pour moi la veille de ma journée de vélo, au village de Ménéham. Situé dans un ancien petit hameau aux toits de chaume où vivaient pêcheurs et goémoniers, c’est un lieu impressionnant que l’on trouve sur la V45. Au bord de la plage, on y retrouve la petite maison des douaniers coincée entre les rochers, guettant discrètement la mer.
1. point de départ : le village de Ménéham
À Kerlouan, nous sommes déjà sur la côte des Légendes. Alors forcément, une légende est attachée au village de Ménéham; celle des naufrageurs. Ces derniers allumaient des feux la nuit pour détourner les navires et ainsi les faire échouer pour récupérer les marchandises à bord.
En réalité, aucun fait historique vient valider cette légende et il semblerait que les locaux venaient même prêter main forte aux navires lors des nombreux naufrages qui ont eu lieu sur cette côte ! Cette version colle d’ailleurs bien plus avec l’état d’esprit des bretons que je connais ;-). En attendant, le cadre est pittoresque et bien préservé, à deux pas des plages de sable fin. C’est un bon départ pour cette aventure à vélo.








2. De Ménéham à Guissény – 11 km
Au départ de Ménéham, le temps est menaçant, la matinée un peu fraîche. Il fait aux environs de 10°C. On ne va pas s’en plaindre, c’est pareil dans toute la France ! En regardant les prévisions, je sais que la grisaille va se lever, mais le vent est fort et vient du nord ouest, ce qui veut dire que je vais le prendre de plein fouet toute la journée.
Heureusement, même si mon vélo de location n’est pas aussi roulant que mon vélo de voyage habituel, il mouline bien pour faire face aux rafales. À peine partie du gîte, je prends un premier grain, suffisamment intense pour me tremper. Je profite malgré tout de ces changements de lumière sur l’eau. C’est dingue la vitesse à laquelle les nuages passent aujourd’hui. Second grain.
L’itinéraire est facile à suivre et longe bien les magnifiques plages de Kerlouan. Assez vite, je longe le golfe marin du port de Tresseny qui me rappelle des souvenirs. Ici, je venais parfois avec mes parents. Il est possible de traverser le golfe à pied de Kerlouan à Guissény lorsque la marée est suffisamment basse. Enfant, j’essayais de le passer à marée montante ou descendante. Le courant était impressionnant pour mes petits bras, je n’y suis jamais parvenue !





3. De Guissény à Correjou – 12 km
Le soleil fait déjà son apparition en cette fin de matinée, les grains semblent être définitivement passés ! Je continue mon périple sur la V45 où je fais la découverte du marais de Curnic. Une zone Natura 2000 que je ne connaissais pas. J’aperçois des petits canetons lors de mon passage, ce qui suffit à me ravir !
La Littorale m’amène ensuite longer la magnifique plage du Vougot puis me fait prendre une petite côte qui m’amène à un superbe point de vue sur la Manche et la côte sauvage. C’est un tout petit peu sportif, mais c’est beau. Les lumières sont tellement différentes désormais !!



Le parcours emprunte les petites routes que l’on appelle ribines en Bretagne. Il m’amène rapidement sur une nouvelle plage et sur la plage du Korejou où se sont installées quelques personnes venues prendre un bain de soleil. Les grains de ce matin semblent déjà loin, mais la petite veste reste de rigueur à vélo !
Je note qu’il est possible de faire un petit détour sur la Presqu’île de Pen Enez après la plage. Je le prends et admire ce bout de terre minuscule, entouré de deux plages. D’ailleurs, c’est un excellent endroit pour se protéger du vent, d’autres personnes sont venues bronzer ici.



4. De Korejou au centre de Plouguerneau – 12 km
La suite du parcours traverse un ancien village de goémoniers, le quartier Saint-Michel. Il y a une petite église que j’ai trouvé vraiment jolie sur la route, un peu esseulée.
Très vite, on aperçoit le phare de l’Île Vierge. Ce dernier a bercé mon enfance car je voyais ses lumières la nuit de la fenêtre de ma chambre. En réalité, sur l’Île Vierge, il y a deux phares. Le premier, beaucoup moins haut, avait une trop petite portée, c’est pourquoi le second a été érigé à partir de 1897. Il est haut de 82,5 m, ce qui en fait le plus haut phare du monde !
D’ailleurs, il est possible de visiter le phare en prenant soit un bateau, soit en s’y rendant à pied lors des grandes marées.





5. De Plouguerneau à Landéda – 17 km
Afin de faire une petite pause dans ma journée, je fais le détour vers Plouguerneau pour aller prendre un verre en terrasse. Le bourg est très typique, avec ses maisons en granit. Le détour fait 3 km, mais il est vrai que depuis le début de la journée, je n’ai pas fait une vraie pause. La fatigue commence à se faire sentir car le vent est fort et toujours de face.
De retour sur la V5, je traverse rapidement le fleuve côtier de l’Aber Wrac’h et arrive au port du même nom. C’est un lieu que j’affectionne car je le trouve très chouette et plutôt vivant. D’ailleurs, nous y avons passé le nouvel an 2019 😉 (vous saurez tout) !
La Littorale continue plus loin sur la route de la Corniche où les points de vue sur la mer et sur le phare de l’Ile Vierge sont magiques. Ce doit être encore plus beau un jour de tempête.
Pour ma part, je m’arrête peu après cette route. Cette journée face au vent n’a pas été de tout repos. Mais elle a été magique et se poursuivra, un peu plus tard, par la route des Phares à vélo et la rade de Brest.





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Destinations vélo
Super parcours bien commenté, je l’ai fait en Juin 2023 , c’est magnifique et que du soleil (pas une goute de pluie) !
La trace GPS s’arrête à Daoulas. En 2024 j’aimerais faire Brest – Nantes par le littoral et pas suivre l’Eurovélo 1 qui passent dans les terres.
Auriez vous des recommandations et éventuellement une trace GPS ?
Bonjour, je viens vers vous pour des renseignements concernant la litorale de Locmaria à Roscoff . Nous partons à huit personnes en VAE ( 6 ) et 2 vélos. Je vous remercie de m’indiquer quelles sont les portions les plus difficiles en terme de denivelès . Notamment au niveau des abers Benoît et Wrac’h , et entre le Conquet et Locmaria Plozane ! Les abers sont ils pratiquables ! Je vois sur ces portions des deniveles de 20% ! Nous partons le 1er juin 2023 ! Par avance, merci pour votre avis ! Bien cordialement Maryse Mourlon
Bonjour Maryse,
Il y a plusieurs articles déjà en lien sur cet article pour les autres portions où le dénivelé est bien indiqué (il suffit de faire défiler la souris sur le dénivelé de la carte Komoot). De mon côté, je ne suis pas en mesure de me mettre à votre place. Ce serait mentir de dire que La Littorale est facile, toutefois, les montées ne sont jamais bien longues et je ne vois pas où vous voyez du 20%, mais si c’est le cas, c’est sur 20 m au maximum… Le dénivelé reste conséquent bien sûr, c’est de la montagne russe au milieu de failles géologiques, mais ça reste aussi une véloroute balisée et signalée… Et donc forcément praticable, pourquoi on aurait écrit une série de 3 articles dessus sinon ? Peut-être que vous avez fait votre parcours vous-même sans suivre la trace officielle ?
elle est superbe belle notre Bretagne, après de nombreux séjours à l’étranger pour le travail, nous sommes de retour en France et habitons un petit village pas loin de Toulon, mon mari étant originaire du midi, nous nous sommes installés dans notre maison de Garéoult, mais jamais nous avons rencontré une aussi belle région que la Bretagne, surtout vers la Pointe du Finistère, nous pensons nous y rendre cet été suivant les informations qui seront données sur conavirus. Je suis originaire de Bourg-Blanc née dans le petit hameau de Guernily. Notre frère habite toujours du côté de Landerneau à St-Derrien. Mes cousines et cousins habitent toujours à Bourg-Blanc et du côté de Brest, c’est une très grande joie lorsque nous nous retrouvons tous.
Bonjour Nicole,
Merci beaucoup pour votre petit mot. Nous vous souhaitons de pouvoir retourner en Bretagne cet été. Espérons en tout cas que les choses se calment.
Très bonne journée,
Mila
Bravo Mila pour ce superbe article qui retrace bien la beauté de nos paysages en pays de Côte des Légendes et Pays des Abers!!! Même avec une météo variable les contrastes sont magnifiques!! Bon périple en Europe du Nord!!!!
Corinne de Teractiv, location de vélos sur la pointe nord finistérienne
Merci beaucoup Corinne pour ce retour ! 🙂
La météo n’a pas été facile, mais elle l’est encore moins en Norvège où il fait froid !
À bientôt dans notre belle région !
Mila
Bonjour Mila,
ton article encore superbement décrit et documenté m’a rappelé mes 20 ans lorsque j’ai découvert la Bretagne. Moi c’était la Finistère sud, autour de Bannalec, Riec-sur-Belon, Pont-Aven et Quimperlé. Avec mes cousins nous y avons passé de nombreux étés, cela reste un très beau souvenir. Donc merci à toi de me faire découvrir cette autre partie du Finistère. Dans mon enfance j’ai vécu dans la Manche, mais je crois -selon mes souvenirs- que la lumière est plus belle et les paysages plus variés en Bretagne et aussi j’avais trouvé les gens plus directs, francs que les normands réputés pour leur “peut-être ben oui, peut-être ben non” 🙂
Je te souhaite une bonne fin de semaine !
PS : as-tu bien dormi dans ce beau lit clos ? J’en ai vu aussi en Normandie dans ma jeunesse.
Bonjour Gerard,
Super si ça a ravivé des souvenirs alors 🙂 ! C’est un très bel itinéraire à vélo en tout cas. Et il y a beaucoup moins de monde que dans le Finistère Sud, plus réputé mais pour autant je ne l’ai jamais trouvé plus beau (ni moins beau d’ailleurs) ! Peut-être que son avantage réside dans le fait qu’il y fasse un peu plus chaud.
Oui, j’ai super bien dormi dans le lit clos, mais il faut être petit.^^