Retour sur une journée à vélo sur la Voie 5 ( V5 ), La Littorale
Récemment, je suis partie seule pour une journée de vélo sur la Littorale (également appelée la V5), de Kerlouan à Landéda. Il y a tellement de découvertes et de paysages à voir sur la route que j’ai l’impression d’y avoir passé plusieurs jours.
Depuis longtemps, j’avais envie de mettre en avant , sur ce blog, la région où j’ai grandi. Je vous en ai déjà parlé brièvement avec notre top 10 des plus beaux spots à voir dans le Finistère (c’est le seul top de notre blog d’ailleurs…).
Enfant, j’ai eu la chance d’évoluer dans cet environnement incroyable, au bord de la mer, dans le nord Finistère. J’habitais alors à 300 m d’une des plus belles plages de ma commune. Si, depuis, mes parents ont déménagé à une heure de là, je garde des liens forts avec ces lieux. J’y passe dès que je reviens dans le coin.
Cette journée de vélo a été effectuée dans le cadre d’un partenariat avec Brest Terres Océanes.
Qu’est-ce-que la V5, la littorale ?
La V5 est un itinéraire cyclable encore en construction qui longera le littoral breton. Elle part de Roscoff et suivra, à l’avenir, toute la côte du Finistère. Ensuite, elle se prolongera dans le Morbihan et terminera à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. Elle rejoindra la Vélodyssée ou l’EuroVelo 6 à ce moment-là.
Également appelée La Littorale, cette voie longe le sentier GR34 autant que possible. Elle est pour le moment en construction, mais il est tout de même aisé de suivre le littoral sur des petites routes.
À Roscoff, il sera également possible de prendre la route vers la Vélodyssée (et le Canal de Nantes à Brest) ou vers la Vélomaritime, (EV4) qui longera la côte de la Manche à l’avenir. Toutes ces connexions vont offrir de nombreuses opportunités de voyages à vélo en Bretagne !
Suivre la côte implique de faire de nombreux détours. Ne soyez donc pas surpris par le nombre de kilomètres à parcourir, ça peut monter très vite.
La Littorale : infos pratiques
Accéder à La Littorale
Depuis Paris, il est possible de prendre le TGV en direction de Brest avec son vélo. C’est d’ailleurs l’un des derniers TGV à accepter les vélos non démontés à bord (avec réservation et supplément).
Il est possible de s’arrêter à Morlaix pour rejoindre Roscoff puis la Littorale et de terminer à Brest par exemple (il existe également une voie verte qui rejoint la ville depuis Lannilis).
Depuis Brest, il est également possible de faire une boucle à vélo sur quelques jours. Pour en savoir davantage sur les itinéraires possibles à Brest Terres Oceanes, je vous conseille de consulter la carte Rando Brest !
À emporter dans vos sacoches
Au-delà de l’équipement habituel pour randonner à vélo, prévoyez toujours des vêtements de pluie et un bon coupe-vent. Le temps capricieux fait partie de la vie finistérienne. C’est ce qui le rend l’environnement si verdoyant et lui donne son charme. Vous risquez d’être confronté.e à quelques gouttes de pluie et au vent !
Attention également aux coups de soleil qui sont surprenants dans cette région car nous ne les sentons pas venir. Une bonne crème solaire et un chapeau ne seront pas de trop, conseil de locale avertie 😉
Louer un vélo
Il est possible de louer un vélo facilement avec Teractiv. Si vous partez pour plusieurs jours, il existe une formule randonnée avec sacoches incluses. C’est personnellement celle que j’ai choisi pour pouvoir transporter tout mon matériel !
Teractiv livre également les vélos à Brest et sur la côte nord Finistère si vous ne pouvez pas vous rendre chez eux pour les récupérer ou les ramener.
Prix d’une location pour 2 jours : 40€ avec les sacoches et l’équipement, le tarif est dégressif si vous louez plus longtemps.
La signalisation
La Littorale est bien signalisée entre Kerlouan et Lannilis. Il s’agit souvent d’un petit panneau vert avec un cycliste, sans rappeler que nous sommes sur la V5 ou la Littorale.
Comme le parcours suit la côte, il est facile de se repérer et de savoir que l’on est sur la bonne route. De plus, les véloroutes qui ne sont pas la V5 sont bien indiquées par un numéro ou leur nom. Aucun risque de se tromper, en tout cas, je ne me suis pas perdue.
État du revêtement
La V5 emprunte majoritairement des voies partagées et asphaltées. Ce sont des routes secondaires si petites que je n’ai croisé que très peu de voitures jusqu’à Landéda. De plus, les automobilistes peuvent rarement aller vite, le parcours est donc sécurisé et ok avec des enfants.
Un seul passage pourrait être difficile avec un vélo chargé. Il se situe après la plage du Vougot sur une belle montée avec des cailloux. Je dois l’admettre, j’ai poussé car le vélo glissait (mais la vue était belle)! Il est possible de continuer un peu sur la route puis de prendre la 1ère à droite pour rattraper si besoin.
Difficulté
Il y a 390m de dénivelé positif sur cet itinéraire. Pour la Bretagne, j’ai trouvé cette partie de la Littorale plutôt facile. Le terrain reste vallonné bien entendu. Rien d’insurmontable cependant.
Le vent provient souvent de la direction ouest – sud ouest. Donc, si vous souhaitez qu’il vous pousse, il vaut mieux tenter de parcourir l’itinéraire dans le sens inverse du mien !
De Kerlouan à Landéda à vélo, retour sur l’itinéraire
1. Le point de départ : le village de Ménéham
L’aventure commence pour moi la veille de ma journée de vélo, au village de Ménéham. Situé dans un ancien petit hameau aux toits de chaume où vivaient pêcheurs et goémoniers, c’est un lieu impressionnant que l’on trouve sur la V5. Au bord de la plage, on y retrouve la petite maison des douaniers coincée entre les rochers, guettant discrètement la mer.
À Kerlouan, nous sommes déjà sur la côte des Légendes. Alors forcément, une légende est attachée au village de Ménéham; celle des naufrageurs. Ces derniers allumaient des feux la nuit pour détourner les navires et ainsi les faire échouer pour récupérer les marchandises à bord.
En réalité, aucun fait historique vient valider cette légende et il semblerait que les locaux venaient même prêter main forte aux navires lors des nombreux naufrages qui ont eu lieu sur cette côte ! Cette version colle d’ailleurs bien plus avec l’état d’esprit des bretons que je connais 😉
2. De Ménéham à Guissény – 11 km
Au départ de Ménéham, le temps est menaçant, la matinée un peu fraîche. Il fait aux environs de 10°C. On ne va pas s’en plaindre, c’est pareil dans toute la France. En regardant les prévisions, je sais que la grisaille va se lever, mais le vent est fort et vient de l’ouest, ce qui veut dire que je vais le prendre de plein fouet toute la journée.
Heureusement, même si mon vélo de location n’est pas aussi roulant que le mien qui a des pneus plus fins et des roues plus grandes, il mouline bien pour faire face aux rafales. À peine partie du gîte, je prends un premier grain, suffisamment intense pour me tremper. Je profite malgré tout de ces changements de lumière sur l’eau. C’est dingue la vitesse à laquelle les nuages passent aujourd’hui. Second grain.
L’itinéraire est facile à suivre et longe bien les magnifiques plages de Kerlouan. Assez vite, je longe le golfe marin du port de Tresseny qui me rappelle des souvenirs d’enfance.
Ici, je venais parfois avec mes parents. Il est possible de traverser le golfe à pied de Kerlouan à Guissény lorsque la marée est suffisamment basse. Enfant, j’essayais de le passer à marée montante ou descendante. Le courant était impressionnant pour mes petits bras, je n’y suis jamais parvenue !
3. De Guissény à Correjou – 12 km
Le soleil fait déjà son apparition en cette fin de matinée ! Je continue mon périple sur la V5 où je fais la découverte du marais de Curnic. Une zone Natura 2000 que je ne connaissais pas. J’aperçois des petits canetons lors de mon passage, ce qui suffit à me ravir !
La Littorale m’amène ensuite longer la magnifique plage du Vougot puis me fait prendre une petite côte qui m’amène à un superbe point de vue sur la Manche et la côte sauvage.
Le parcours emprunte les petites routes que l’on appelle ribines en Bretagne. Il m’amène rapidement sur une nouvelle plage et sur la plage du Korejou où je vois s’installer quelques personnes venues prendre un bain de soleil. Les grains de ce matin semblent déjà loin, mais je n’aurais pas eu le courage de me mettre en maillot de bain !
Je note qu’il est possible de faire un petit détour sur la Presqu’île de Pen Enez après la plage. Je le prends et admire ce bout de terre minuscule, entouré de deux plages. D’ailleurs, c’est un excellent endroit pour se protéger du vent, d’autres personnes sont venues bronzer ici.
4. De Korejou au centre de Plouguerneau – 12 km
La suite du parcours traverse un ancien village de goémoniers, le quartier Saint-Michel. Il y a une petite église que j’ai trouvé vraiment jolie sur la route, un peu esseulée.
Très vite, on aperçoit le phare de l’Île Vierge. Ce dernier a bercé mon enfance car je voyais ses lumières la nuit de la fenêtre de ma chambre. En réalité, sur l’Île Vierge, il y a deux phares. Le premier, beaucoup moins haut, avait une trop petite portée, c’est pourquoi le second a été érigé à partir de 1897. Il est haut de 82,5 m, ce qui en fait le plus haut phare du monde !
D’ailleurs, il est possible de visiter le phare en prenant soit un bateau, soit en s’y rendant à pied lors des grandes marées.
5. De Plouguerneau à Landéda – 17 km
Afin de faire une petite pause dans ma journée, je fais le détour vers Plouguerneau pour aller prendre un verre en terrasse. Le bourg est très typique, avec ses maisons en granit. Le détour fait 3 km, mais il est vrai que depuis le début de la journée, je n’ai pas fait une vraie pause. La fatigue commence à se faire sentir car le vent est fort et toujours de face.
De retour sur la V5, je traverse rapidement le fleuve côtier de l’Aber Wrac’h et arrive au port du même nom. C’est un lieu que j’affectionne car je le trouve très chouette et plutôt vivant. D’ailleurs, nous y avons passé le nouvel an 2019 😉 (vous saurez tout) !
La Littorale continue plus loin sur la route de la Corniche où les points de vue sur la mer et sur le phare de l’Ile Vierge sont magiques. Ce doit être encore plus beau un jour de tempête.
Pour ma part, je m’arrête peu après cette route. Cette journée face au vent n’a pas été de tout repos. Je pars donc rejoindre Portsall, là où j’ai grandi, en voiture cette fois.
Dernier conseil sur La Littorale
Je vous conseille de vous procurer la carte de randonnée de Brest Terres Océanes dans l’un des Offices du Tourisme de la destination. Tout simplement parce qu’elle est super complète.
Aller plus loin
Destinations vélo
elle est superbe belle notre Bretagne, après de nombreux séjours à l’étranger pour le travail, nous sommes de retour en France et habitons un petit village pas loin de Toulon, mon mari étant originaire du midi, nous nous sommes installés dans notre maison de Garéoult, mais jamais nous avons rencontré une aussi belle région que la Bretagne, surtout vers la Pointe du Finistère, nous pensons nous y rendre cet été suivant les informations qui seront données sur conavirus. Je suis originaire de Bourg-Blanc née dans le petit hameau de Guernily. Notre frère habite toujours du côté de Landerneau à St-Derrien. Mes cousines et cousins habitent toujours à Bourg-Blanc et du côté de Brest, c’est une très grande joie lorsque nous nous retrouvons tous.
Bonjour Nicole,
Merci beaucoup pour votre petit mot. Nous vous souhaitons de pouvoir retourner en Bretagne cet été. Espérons en tout cas que les choses se calment.
Très bonne journée,
Mila
Bravo Mila pour ce superbe article qui retrace bien la beauté de nos paysages en pays de Côte des Légendes et Pays des Abers!!! Même avec une météo variable les contrastes sont magnifiques!! Bon périple en Europe du Nord!!!!
Corinne de Teractiv, location de vélos sur la pointe nord finistérienne
Merci beaucoup Corinne pour ce retour ! 🙂
La météo n’a pas été facile, mais elle l’est encore moins en Norvège où il fait froid !
À bientôt dans notre belle région !
Mila
Bonjour Mila,
ton article encore superbement décrit et documenté m’a rappelé mes 20 ans lorsque j’ai découvert la Bretagne. Moi c’était la Finistère sud, autour de Bannalec, Riec-sur-Belon, Pont-Aven et Quimperlé. Avec mes cousins nous y avons passé de nombreux étés, cela reste un très beau souvenir. Donc merci à toi de me faire découvrir cette autre partie du Finistère. Dans mon enfance j’ai vécu dans la Manche, mais je crois -selon mes souvenirs- que la lumière est plus belle et les paysages plus variés en Bretagne et aussi j’avais trouvé les gens plus directs, francs que les normands réputés pour leur “peut-être ben oui, peut-être ben non” 🙂
Je te souhaite une bonne fin de semaine !
PS : as-tu bien dormi dans ce beau lit clos ? J’en ai vu aussi en Normandie dans ma jeunesse.
Bonjour Gerard,
Super si ça a ravivé des souvenirs alors 🙂 ! C’est un très bel itinéraire à vélo en tout cas. Et il y a beaucoup moins de monde que dans le Finistère Sud, plus réputé mais pour autant je ne l’ai jamais trouvé plus beau (ni moins beau d’ailleurs) ! Peut-être que son avantage réside dans le fait qu’il y fasse un peu plus chaud.
Oui, j’ai super bien dormi dans le lit clos, mais il faut être petit.^^