Le Grand Tour du Pays Basque à vélo en 10 jours 

par | Mis à jour le 14/08/2024 | La Nouvelle-Aquitaine à vélo | 0 commentaires

Envie d’une évasion au cœur d’un territoire unique ? À la fois un circuit de découverte et un circuit sportif, le Grand Tour du Pays Basque ravira tous les amoureux de bikepacking.

Itinéraire créé par les spécialistes vélo de l’Office de Tourisme Pays Basque, cette boucle de 10 jours au départ de Bayonne vous emmène au cœur des trois provinces françaises du Pays Basque, du littoral aux montagnes en passant par La Bastide-Clairence, Mauléon-Licharre, Tardets, Saint-Etienne-de-Baïgorri, Espelette ou encore Saint-Jean-de-Luz.

Au programme, des paysages à couper le souffle, des lieux d’intérêts authentiques et une immersion dans les us et coutumes locaux. Mais aussi 364 km et près de 8500 m de dénivelé positif en cumulé !

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Article rédigé suite à un partenariat avec en-pays-basque.fr. Nous relatons l’expérience telle que nous l’avons vécue. Le vélo de Denni est un Stilus E-Touring prêté par Décathlon pour l’occasion.

L’itinéraire du grand tour du Pays Basque à vélo

365 km

6 à 10 jours

Gravel, petites routes de campagne

Gravel, VTT ou VAE assez puissant recommandé

Itinéraire à suivre sur un GPS

Dénivelé :

+ 8500 m

Niveau difficile / expert

Au départ de la gare de Bayonne, on s’élance pour une aventure de 10 étapes à travers les plus beaux points de vue des Pyrénées Atlantique. Parcours scénique, rafraîchissant et évoluant loin des sentiers battus, on se retrouve régulièrement seul au monde sur ce grand tour du Pays Basque à Vélo.

Les étapes du Grand tour du Pays Basque à vélo 

  • Etape 1 – Bayonne / La Bastide-Clairence – 28km / 497m D+ (niveau : moyen)
  • Etape 2 – La Bastide Clairence / Saint Palais – 41km / 713m D+ (niveau : difficile)
  • Etape 3 – Saint Palais / Mauléon – 37 km / 750m D+ (niveau : difficile)
  • Etape 4 – Mauléon / Tardets – 40km / 898 m D+ (niveau : difficile)
  • Etape 5 – Tardets / Iraty – 33 km / 1700m D+ (niveau : expert)
  • Etape 6 – Iraty / St Michel – 62 km / 980 m D+ (niveau : difficile)
  • Etape 7 – St Michel / Saint Etienne de Baïgorry – 25km / 721 m D+ (niveau : difficile)
  • Etape 8 – Saint Etienne de Baïgorry / Espelette – 30 km / 859 m D+ (niveau : difficile)
  • Etape 9 – Espelette / St Jean de Luz – 27 km / 625 m D+ (niveau : difficile)
  • Etape 10 – St Jean de Luz / Bayonne – 41km / 328 m D+ (niveau : moyen)

icône-vélo-couple

Combien de temps prévoir pour le Grand Tour du Pays Basque ?

Entre 5 et 7 jours pour des cyclistes entraînés

Entre 7 et 10 jours pour des cyclistes relativement entraînés et munis d’un VAE

L’itinéraire n’est pas recommandé aux débutants

Le parcours a été découpé en 10 étapes. De notre côté, vu le dénivelé annoncé, nous avons préféré suivre ce découpage. Les journées ont tout de même été chargées car les pentes sont parfois très sèches. Cela peut jouer sur le temps de votre étape surtout si vous avez un vélo sans assistance électrique et que vous êtes chargés de vos sacoches !

Si vous décidez de doubler une étape, assurez-vous d’avoir un point de chute pour le soir ou d’être autonome. Le tracé nous mène souvent dans des coins très isolés. 

Grand tour du Pays Basque à vélo - en couple - col d'Irau
icone train

Accéder à Bayonne avec un vélo

La solution la plus simple est de se rendre à Bayonne en train, le point de départ du grand tour du Pays Basque à vélo. 

La gare de Bayonne est bien connectée avec Paris, Bordeaux, Toulouse. De plus, de nombreuses lignes acceptent les vélos (il faudra réserver votre emplacement et attention en été, car les TER sont sur réservation).

Sur le parcours, vous trouverez aussi les gares de : 

  • Saint-Jean-Pied-de-Port (non loin de Saint-Michel, étape 6)
  • Saint-Jean-de-Luz
  • Biarritz 

À noter : Bayonne est désormais desservie par un train de nuit au départ de Paris. Vous pouvez embarquer avec votre vélo (sur réservation) et ainsi économiser une nuit d’hôtel !

icône-vélo-couple

Quel vélo pour le grand tour du Pays Basque ?

Pour une fois, on va être assez sélectif. 

Nous vous conseillons d’utiliser un vélo gravel léger ou un bon VTT prêt à l’aventure, résistant, peu chargé et avec une transmission qui vous permet d’avoir un bon développement. Le Megamo Jakar 30 de Mila est par exemple plutôt bien pour cet itinéraire pour son petit braquet et sa légèreté. 

L’alternative est d’utiliser un VAE tout terrain ou tout chemin avec une bonne autonomie et un petit braquet nécessaire pour pouvoir pédaler le long des côtes abruptes du Pays Basque. En revanche, tous les VAE ne seront pas efficaces sur ce grand tour du Pays Basque à vélo. Beaucoup risquent de manquer d’énergie dans les nombreuses côtes entre 15 et 20% que vous trouverez sur l’itinéraire. Il faudra à minima une batterie de 500W. Ce n’est pas pour rien que l’on a laissé le Mokwheel ou le Nakamura au garage pour opter pour le Stilus e-touring qui nous a été prêté pour l’occasion par Rockrider. Un choix que l’on ne regrette pas.

En revanche, je recommande de laisser au garage :

  • les VTC assez typés “ville”
  • les vélos de route. 
icone itinéraire vélo

Où se procurer le tracé de cette boucle ?

L’itinéraire a été créé par des professionnels du tourisme des différentes vallées du Pays Basque pour nous émerveiller le temps de notre séjour. Vous trouverez le carnet de voyage très complet incluant le tracé sur le site de l’office de tourisme de Pays Basque au tarif de 29€. 

Une fois le paiement effectué, vous aurez accès à une application qui vous proposera un carnet de route (offline) avec une sélection d’hébergements pertinents, les points de ravitaillement, les lieux d’intérêts à voir le long du parcours (avec des descriptifs), les magasins et location de vélo. 

Si nous avions quelques doutes au départ, l’app’ nous a convaincus car :

  • Elle vous guide tout le long de l’itinéraire avec des notifications vocales donc pas besoin de garder votre téléphone sous les yeux !
  • C’est un guide de voyage interactif incluant un “audio-guide”. Lorsque vous passez devant un point d’intérêt, l’app’ vous le notifie et vous donne une description des lieux. Ainsi, on en apprend davantage sur les espadrilles, la transhumance, les sites historiques, les forêts devant lesquelles on passe, etc., etc. 

Si le grand tour du Pays Basque vous semble trop ambitieux, sachez que d’autres traces, moins longues, ont été créées par l’Office de Tourisme. 

Quelles difficultés sur Le grand tour du pays basque à vélo ?

Il s’agit de l’un des itinéraires les plus physiques que nous ayons testé à ce jour.  

Le Pays Basque offre des points de vue incroyables et de grands espaces inoubliables, mais tout ça se mérite ! De l’océan aux plus hauts sommets en passant par la moyenne montagne, il y a des centaines de mètres de dénivelé positif. La poussée est le mot d’ordre sur le parcours. 

Le Pays Basque est aussi connu pour le pourcentage de ses côtes : certaines fois vous vous trouverez au pied d’un mur et l’escalade peut vous demander pas mal d’énergie, même si elle ne dure pas longtemps. Méfiez-vous notamment des petites étapes qui semblent modérément difficiles sur le papier mais qui s’avèrent être les plus sportives sur le terrain. 

L’étape qui a l’air la plus ardue sur le papier avec ses 1700 m de dénivelé positif est étonnamment celle qui nous a semblé la plus “facile” (si on oublie la première et la dernière étape) car la pente est douce et régulière. 

Autre difficulté, l’itinéraire vous mène dans les coins les plus isolés du Pays Basque : prévoyez-bien vos étapes et assurez-vous d’avoir toujours de quoi manger et bien vous hydrater pour la journée. Emporter la tente est un plus non négligeable pour bivouaquer au cas où. À ce sujet les informations données sur l’itinéraire développé par l’Office de Tourisme Pays basque sont nombreuses, précises et utiles. Prenez-en connaissance avant de vous lancer !

icone vélo famille

Le grand tour du Pays Basque est-il possible en famille ?

Nous ne le recommandons pas. 

Le parcours est technique sur plusieurs passages, il y a pas mal de petites routes gravel et rocailleuses. Sur certains bouts d’itinéraire, nous avons dû descendre de notre vélo et le pousser. 

Dans cet article, vous apercevrez sans doute notre remorque et quelques apparitions de bébé. Nous n’avons pas parcouru l’itinéraire en famille, nous nous sommes retrouvés seulement pour quelques étapes. Celles qui étaient bel et bien accessibles et sur asphalte. 

Nous avons passé la majeure partie du temps séparés, Denni sur le vélo, Mila de son côté avec bébé.

Carnet de route : le grand tour du Pays Basque à vélo

Itinéraire gravel, cabossé, pentu, challengeant, on vous embarque avec nous sur ces routes à la fois scéniques et majestueuses. 

Dans cet article, vous aurez nos deux regards : celui de Denni et son VAE qui aura forcément tendance à trouver les étapes plus faciles que Mila qui a évolué en vélo gravel sans assistance et à plusieurs reprises avec la remorque !

Étape 1 : De Bayonne à la Bastide-Clairence

27,5 km

2 h 30

Pistes cyclables pour sortir de Bayonne
Puis voies partagées

Dénivelé :

+ 497 m

 – 466 m

Difficile

Après avoir visité la belle et vivante ville de Bayonne, nous remontons l’Adour sur plusieurs kilomètres le long d’une belle voie cyclable. 

Nous rejoignons ensuite une petite route secondaire en direction de Lahonce, où on rencontre les premières montées en pente douce pour rejoindre le petit village, construit sur l’une des premières buttes. En haut, un beau point de vue sur l’Adour s’offre à nous !

Direction ensuite Briscous en empruntant des voies peu fréquentées et un petit chemin en terre en très mauvais état sûrement à cause des fortes pluies de la saison et le passage des engins agricoles. À partir d’ici, je (Denni) continue seul. Après avoir brièvement retrouvé la départementale, je m’éloigne à nouveau et rencontre les premiers beaux pourcentages de pente. La route serpente en balcon avant de descendre vers le charmant village typique de Briscous, où l’on peut acheter des produits locaux à l’épicerie Campagne et Saveurs ainsi qu’à la conserverie d’Anne Rozès.

À la sortie de Briscous, une belle vue s’offre à moi. J’évolue à nouveau sur des pistes et chemins où je me perds. Heureusement, plus en hauteur, le chemin devient une route gravel. Elle est plus facile à suivre avec une pente moins raide mais ça secoue bien fort ! 

Grâce à ce chemin, je me rends sur les crêtes où j’aperçois les Pyrénées pour la première fois. Le ciel est un peu couvert, mais ce n’est pas grave car je suis là pour 10 jours ! Il ne me reste plus qu’à traverser une vallée pour rejoindre La Bastide-Clairence, classée parmi les plus beaux villages de France.

Nous passons la nuit la résidence Collines d’Iduki, charmante et calme, où l’on peut louer un chalet. 

Étape 2 :  De La Bastide-Clairence à Saint-Palais

41 km

4 h 30

Voies partagées et petits chemins en terre

Dénivelé :

+ 713 m

 – 737 m

Difficile

Après une belle visite de La Bastide-Clairence, de son église et de son cimetière juif, nous nous élançons au cœur de paysages naturels en suivant une petite route qui nous fait prendre de l’altitude avec des pourcentages de pente important !

Au bout de la montée, le panorama s’ouvre à 180° sur des paysages ondulés. Le jeu en vaut la chandelle, c’est magnifique ! Seules quelques fermes isolées et des animaux en pâturage nous rappellent que la civilisation n’est pas si loin.  Mais les vautours fauves présents sur la route nous inquiètent un peu !

Une belle descente nous guide vers le petit village de Pessarou pour après reprendre de l’altitude, avec de très belles pentes, et se diriger vers le village de Isturits, ou l’on déjeune.

Non loin du village de Isturits, vous pouvez faire un détour vers les grottes préhistoriques d’Itzuritz (+5 km), qui ont l’air exceptionnelles.

Les montagnes russes reprennent après la pause. Denni continue l’escalade vers les crêtes, d’abord sur une route secondaire puis sur un chemin caillouteux. Plusieurs superbes points de vue sont au rendez-vous au sommet, les efforts sont bien récompensés !

Après avoir rejoint Denni, je le laisse avec Léa sur les crêtes pour prendre le relais. La piste jusqu’ici en excellent état s’élève en pente raide dès que je bifurque. Personne n’est passé là depuis longtemps. Quelques squelettes d’animaux parsèment la petite piste, les vautours sont passés par là ! L’ambiance m’inquiète un peu, c’est vraiment unique.

Ce passage est vraiment raide et avec mes sacoches, je patine dans certaines montées au point de devoir pousser. Heureusement, la portion est courte et je finis par rejoindre l’asphalte une heure plus tard avec une belle vue durant toute la descente. Il ne me reste plus qu’à me laisser glisser jusqu’à Saint-Palais. 

Jolie ville aux nombreux édifices traditionnels à pans de bois style basque, Saint-Palais est une belle étape pour la nuit avec de nombreux commerces et restaurants. Sur place, n’hésitez pas à aller découvrir les sites d’intérêts comme l’Espace Chemins Bideak situé dans l’ancien couvent franciscain ou le musée de la Basse-Navarre. 

Nous avons passé la nuit à l’hôtel de la Paix, recommandé par l’application, dans une jolie chambre avec un balcon. L’accueil a été super chaleureux.

Étape 3 : De Saint-Palais à Mauléon

36,5 km

4 h

Voies partagées

Dénivelé :

+ 750 m

 – 658 m

étape difficile

Si la pluie n’était prévue que pour quelques heures, la météo a évolué à la dernière minute ! Après plusieurs heures d’attente, nous décidons de couper une partie de l’étape et de filer vers Mauléon-Licharre au plus vite. 

Sur la route, on note quelques points d’intérêt vraiment sympas comme la petite Chapelle Saint-Nicolas d’Harambeltz et les beaux points de vue autour de la ferme Larrondoa.

Avant de descendre vers la ville, nous faisons une belle halte dans le pittoresque village d’Ainharp. C’est un lieu typique avec son fronton, sa petite église et sa vue imprenable sur les environs (et les Pyrénées lorsqu’il fait beau j’imagine). 

À Mauléon-Licharre, la capitale de l’espadrille, nous partons visiter l’atelier Don Quichosse, qui en fabrique justement ! Dans cet atelier-boutique, il est possible de venir admirer les artisans sandaliers à l’œuvre. Après avoir fait l’acquisition des matières premières comme le jute, le lin et le caoutchouc, les artisans fabriquent et cousent les espadrilles sous nos yeux avant d’être expédiées dans les boutiques ou qu’elles soient vendues sur place.

Nous prenons également le temps de visiter le château fort de Mauléon. Construit sur un promontoire qui domine la ville, le château date du XIIè siècle. Sa position lui permet d’avoir une position stratégique importante. Le chemin de ronde offre de superbes panoramas à 360°. L’entrée coûte 3€ (tarifs réduits pour les enfants).

Nous dormons au camping “Camping Uhaitza Le Saison” dans un bungalow qui donne sur la rivière. Le personnel est super sympa et on peut aussi s’y restaurer !

Étape 4 : De Mauléon-Licharre à Tardets

39,7 km

4 h

Voies partagées – uniquement sur asphalte

Dénivelé :

+ 898 m

 – -818 m

difficile

Au départ de Mauléon-Licharre, on embarque avec Léa en remorque pour une ascension qui m’a l’air tout à fait abordable. La puce a pris l’habitude de dormir en route et fait plus facilement ses siestes ainsi. Ça ne loupe pas, on n’est pas encore sorti de Mauléon-Licharre qu’elle dort déjà. 

La route est plutôt fréquentée sur les 5 premiers kilomètres qui grimpent bien finalement. Une fois que nous la quittons, la pente devient plus sèche. En danseuse pour moi, on note encore une fois que le poids que l’on transporte fait beaucoup sur cet itinéraire. Au sommet, nous atteignons une petite ferme où les animaux viennent à notre rencontre. Cochon vietnamien en liberté, chevaux, ânes et vaches font le bonheur de bébé qui vient juste de se réveiller. 

Au bout de 15 km, je repars en solo. Je remonte tout doucement dans la vallée sur une route peu fréquentée et bien ombragée. Malheureusement, la pluie s’invite à nouveau et m’empêche de profiter des magnifiques points de vue sur le parcours. 

La route est bien vallonnée jusqu’au quartier isolé et rural des Arambeaux. Une belle côte avec un très fort pourcentage me mène à Barcus où nous déjeunons à l’abri dans un trinquet (lieu d’entraînement couvert où l’on pratique la pelote basque). Dans ce village pittoresque, la Maison Chilo est une belle adresse pour savourer la gastronomie basque. 

S’il vous reste un peu d’énergie, ne manquez pas le détour vers le sommet de la Madeleine et sa chapelle. On ajoute 3 km de montée sur une étape qui contient déjà près de 900m de dénivelé positif mais le point de vue sur les montagnes incroyables de la Soule et du Béarn est à couper le souffle ! 

La journée se termine avec une belle descente qui nous mène directement en centre ville de Tardets, un village très coloré et vivant.

Nous dormons à l’Hôtel Piellenia avec un excellent rapport qualité prix pour des chambres très confortables. Le personnel est à nouveau adorable, comme depuis le début de cette aventure. 

Étape 5 : De Tardets à Iraty

32,6 km

4h30

Voies partagées – asphalte et piste

Dénivelé :

+ 1700 m

 – 582 m

Difficile

On embarque pour l’étape qui nous inquiète : la montée vers le col d’Iratzabaleta (à Iraty) qui cumule 1700 m de dénivelé positif avec une alternance de chemins en terre et asphalte. Nous savons que le terrain sera plutôt facile pour passer avec la remorque, nous partons donc en famille. 

Au départ de Tardets, on traverse la rivière nommée Le Saison avant d’évoluer entre sous-bois et prairies. L’église Saint-Pierre de style roman annonce l’arrivée à Alçay avant de s’enfoncer dans la vallée de l’Apoura et de la remonter en douceur sur une route en balcon.

La montée est longue mais la pente est douce. Après plusieurs kilomètres, on tourne sur la droite pour emprunter un chemin qui évolue dans le bois de Souhoure et qui nous guide vers les hauteurs jusqu’au col de Burdin Olatzé.

À partir de ce moment, la route devient spectaculaire. Les montagnes au vert tendre nourries par un printemps pluvieux nous entourent, nous rappelant les pays d’Écosse. Les sommets rocailleux sont pris dans les nuages. Malgré la pluie, l’ascension est un plaisir pour les yeux et le corps. Bloqués à l’occasion par un troupeau de moutons, de vaches et des chevaux en liberté, nous admirons les vautours fauves très nombreux dans cette vallée.

Encore quelques kilomètres et nous atteignons le col de Bagargui à 1327m d’altitude sous une pluie fine. Quelle chance d’être passés entre les gouttes ! Sur place, nous décidons de prendre une chambre aux chalets d’Iraty et de rester un jour de plus en attendant que la météo soit plus clémente. La pluie est annoncée et en effet, elle ne nous quittera pas de la journée. C’est l’occasion idéale pour profiter d’un feu de bois et reposer les jambes.

Étape 6 : D’Iraty à Saint-michel

62 km

5h

Voies partagées – asphalte et piste

Dénivelé :

+ 980 m

 – 2117 m

Difficile

La descente évolue au cœur de la forêt d’Iraty considérée comme la plus vaste hêtraie d’Europe. Les paysages sont sublimes. Si les premiers coups de pédale se passent sous la brume, elle laisse rapidement place à un ciel dégagé promettant une belle journée. 

La descente laisse vite place à la montée. Après quelques kilomètres au cœur des estives et des massifs, nous bifurquons en direction du col d’Irau. Une fois la montée achevée, la récompense est au rendez-vous : le col offre une vue délicieuse sur le sommet de l’Irauko Tuturrua et les paysages alentour.

C’est ici que Mila et Léa partent déjà vers Saint-Michel pendant que je profite de la belle descente qui m’amène assez vite au Pays Basque espagnol. Les sommets pointent partout autour de moi. Je longe une petite rivière jusqu’au réservoir d’eau “Embalse de Irabia“. Ce lac à la forme étonnante s’étend aux points de jonction de trois vallées.

Je roule alors sur un chemin gravel qui me permet d’évoluer à côté du lac dans une forêt dense, la selva d’Iraty où de nombreux promeneurs se baladent. Il est déjà temps de repartir pour la France, mais avant cela je fais une halte à Orbaitzeta : un petit village espagnol. Connu pour son ancienne manufacture d’armes (l’une des plus importantes de l’Espagne du nord), les beaux vestiges de l’usine se visitent. Je suis étonné de voir un ruisseau couler tranquillement sous les anciennes arches en pierre de l’usine. 

Je reprends la montée vers la France pour me diriger vers les crêtes sur une route scénique à la pente très douce. Le col d’Orgambidé offre un point de vue à 180° au sommet. C’est un vrai plaisir d’évoluer dans ces grands espaces montagneux. C’est d’ailleurs celui qui est emprunté par l’EuroVelo 3 (nommé la Scandibérique en France). En 2019, nous avions pris le col d’Urepel car le parcours n’avait pas encore été défini. Le col d’Orgambidé est en fait bien plus doux (même s’il reste sportif).

Après avoir rejoint la Croix de Thibault, un passage important pour les pèlerins de Saint-Jacques, la descente vers Saint-Michel me fait vite perdre de l’altitude (et quelques mois de durée de vie pour mes plaquettes de frein). Les panoramas changent assez soudainement. Des grands sommets, on repasse dans un univers plus “urbanisé” et cultivé avec le retour des villages animés autour du fronton typique du Pays Basque. 

J’arrive à Saint Michel, pas loin de Saint Jean-Pied-de-Port où nous nous reposons à l’hôtel Xoko Goxoa, une superbe adresse pour visiter le Pays Basque et se reposer loin de la commune voisine très vivante de Saint-Jean-Pied-de-Port.

L’itinéraire évolue principalement hors des sentiers battus ce qui fait qu’il ne s’arrête pas à Saint-Jean-Pied-de-Port. Toutefois, de Saint-Michel, vous pouvez très bien ajouter 6 km au compteur pour faire le détour jusqu’à cette petite commune considérée comme l’un des plus beaux villages de France. La route est plutôt plate !

Saint Jean Pied de Port

Étape 7 : De Saint-Michel à Saint-Etienne de Baïgorry

25,5 km

3h30

Voies partagées – asphalte et chemin

Dénivelé :

+ 721 m

 – 747 m

Difficile

Au départ de Saint-Michel m’attend l’une des côtes les plus difficiles du grand tour du Pays Basque à vélo ! Le pourcentage est si élevé que même mon vélo électrique a du mal à en venir à bout !

Sur la route, je croise plusieurs dizaines de pèlerins qui démarrent leur journée depuis Saint-Jean-Pied-de-Port. Les paysages évoluent désormais très vite. À peine quelques kilomètres parcourus et on commence à apercevoir les premières vignes.

Une belle montée m’emmène ensuite en haut des vignobles avec des pentes à nouveau très sèches, puis sur une piste bien cabossée qui m’accompagne jusqu’à Anhaux, où j’ai la chance d’observer mes deux premiers joueurs de pelote basque.

La descente me mène jusqu’à Irouléguy où je fais une boucle m’offrant un point de vue incroyable sur le vignoble. Nous déjeunons au pied de la chapelle Saint-André, en haut d’Irouléguy, avec une belle vue sur les vignes et les montagnes.

Nous repartons par une piste très cabossée qui nous surprend. Heureusement, elle ne dure pas longtemps et à notre grande surprise, c’est ici que Léa s’endort. La journée continue au cœur des vignobles qui sont décidément magnifiques avant de redescendre vers Saint-Etienne-de-Baïgorry, une petite ville pleine de charme avec son château et ses ponts anciens.

Nous dormons au Camping Municipal Irouleguy, à Saint-Etienne de Baigorry. Un camping simple, sans locatif à la semaine : une adresse idéale pour les randonneurs.

Étape 8 : De Saint-Etienne de Baïgorry à Espelette

30,5 km

3h45

Voies partagées – asphalte et chemin

Dénivelé :

+ 859 m

 – 956 m

Difficile

Au départ de Saint-Etienne de Baïgorry, nous allons vite prendre une petite route secondaire qui nous fait remonter une belle vallée ombragée. Sur la route, nous rencontrons pas mal de cyclistes, quelques villages isolés et des troupeaux d’animaux libres en pâturage. 

La route monte sur plusieurs kilomètres, puis une belle descente nous guide vers Bidarray où l’on s’arrête pour déjeuner avec un panorama incroyable à 360°. L’application nous indique alors que nous avons un point de vue sur une zone classée Natura 2000 qui joue un rôle important dans la préservation de certaines espèces animales. 

Le parcours nous mène ensuite dans la vallée de la Nive que l’on suit pendant plusieurs kilomètres. Ici la Nive est une rivière sauvage à l’eau claire. Plusieurs pêcheurs tentent leur chance cet après-midi là. Les petites montées et descentes s’enchaînent et sont parfois difficiles même si elles restent courtes.

À Laxia, l’ambiance change soudainement et l’on comprend vite pourquoi. Sur la Nive, un espace baignade ravit petits et grands avant d’évoluer au cœur de gorges magnifiques autour de la rivière jusqu’à Itxassou où l’on remonte vers le centre bourg. Sur place, le centre d’évocation propose une découverte du village sur de nombreux thèmes : la faune, la flore, le patrimoine, etc. 

Encore quelques coups de pédale et nous voilà à nouveau entourés d’une vue imprenable sur les environs. Cette dernière colline signe la fin de cette nouvelle journée bien sportive avant d’arriver dans la jolie ville d’Espelette.

On profite de l’occasion pour aller faire le plein de notre frigo du célèbre piment de la ville (conseil d’un ami basque). Depuis que Denni a passé une saison à ramasser le piment d’Espelette, cette épice fait partie de nos assiettes. On retrouve le patrimoine architectural basque avec les maisons à pans de bois teintés de vert ou de rouge. Avec ses ruelles bien tenues, ses piments pendus aux bâtiments, les montagnes en arrière-plan, les lieux sont magiques. 

Si nous avions en tête de camper à nouveau ce soir, nous optons à la dernière minute pour l’hôtel-restaurant Euskadi en plein centre-ville d’Espelette. Une belle surprise car notre chambre est vraiment exceptionnelle, spacieuse, confortable et à un prix plus que raisonnable !

Étape 9 : D’Espelette à Saint-Jean-de-Luz

26,5 km

3h30

Voies partagées – asphalte et chemin

Dénivelé :

+ 625 m

 – 683 m

Difficile

Je (Denni) pars pour cette étape en solo car l’on sait qu’elle risque de secouer un peu. Je laisse derrière moi la ville d’Espelette en traversant la départementale par un petit pont piétons en bois.

Après avoir passé une première butte, les choses sérieuses commencent. Une belle escalade, en haut d’une carrière, m’emmène sur un premier chemin gravel. La piste est très vallonnée et évolue souvent sur les crêtes, ce qui me permet d’admirer de beaux panoramas sur les alentours. 

Aujourd’hui, un ciel menaçant et très nuageux m’accompagne et m’empêche d’avoir une vue tout à fait dégagée. Ça fait partie de l’aventure ! 

La piste me mène plus doucement dans la vallée où la Nivelle glisse paisiblement vers l’océan. Mais la pause est de courte durée : je reprends tout de suite de la hauteur. Les pentes sont rudes mais plus je monte et plus les vues sont à couper le souffle ! Avant d’arriver à Ascain, le chemin pour redescendre vers la ville est très peu roulant et me force à poser pied à terre. Ici on sort vraiment des sentiers battus !

À Ascain, village pittoresque aux superbes demeures, le pont romain construit sur la Nivelle, mérite un petit détour avant de reprendre la route vers Saint-Jean-de-Luz. 

La station balnéaire est construite autour de sa baie en vrai style basque, avec ses maisons typiques du pays et ses petites ruelles. Je reçois un petit choc en arrivant : après 9 jours loin de la foule, cela fait toujours une drôle de sensation lorsque l’on se retrouve soudain dans une ville grouillante de vie ! 

Après une visite rapide, je remonte la côte pour rejoindre le camping Arena Pays Basque où l’on passera la nuit au bord des belles plages sauvages de la côte basque.

Étape 10 : De Saint-Jean-de-Luz à Bayonne

31,5 km

3h15

Voie verte – asphalte

Dénivelé :

+ 328 m

 – 320 m

Moyen

Aujourd’hui on retrouve principalement La Vélodyssée, un itinéraire que nous avions parcouru en 2018 d’Hendaye à Roscoff. Nous n’en faisons qu’une petite partie car l’étape est courte. À peine une trentaine de kilomètres et assez peu de dénivelé ! Mais il y a un petit plus : l’application avec tout le descriptif du parcours nous accompagne et nous propose même quelques détours !

Que ça fait drôle de croiser autant de monde et autant de voyageurs à vélo ! Si La Vélodyssée dans les Pyrénées Atlantiques était davantage en voies partagées en 2018, elle a depuis énormément évolué et est bien sécurisée. 

À peine quelques coups de pédales et l’on descend admirer les surfeurs qui fascinent visiblement bébé Léa, sur la crique de Lafitenia. Nous sommes déjà à Guéthary. Son vieux port est magnifique. Nous en profitons pour prendre un café et réaliser l’importance de l’affluence de cyclistes. C’est impressionnant comme cela a évolué en 6 ans !

Non loin, nous nous attardons dans la petite commune de Bidart où l’application nous guide à divers endroits pour découvrir de beaux points de vue sur l’océan et sur divers monuments de la commune. Nous en profitons pour déjeuner sur place, avec vue sur la mer !

Nous voici déjà à Biarritz où nous admirons la villa Belza, plantée au bout de la plage de la côte des Basques et symbolique de la ville. Non loin, la plage du vieux port est très animée ainsi que le chemin du rocher de la Vierge, nous poussant à continuer. Bayonne n’est désormais plus qu’à quelques tours de roue. Cette ville nous tient particulièrement à cœur : c’est ici que nous nous sommes rencontrés en 2015. Ville magnifique avec ses immeubles typiques donnant sur les bords de la Nive et de l’Adour. Ne manquez pas sa cathédrale et son magnifique cloître !

Notre avis sur le grand tour du Pays Basque à vélo

Le grand tour du Pays Basque à vélo est un défi sportif exceptionnel. Il allie parfaitement la difficulté, la montée en pression et la récompense par la beauté de ses paysages, sa forte culture identitaire et son patrimoine exceptionnel. On se sent transporté loin de la France tout en étant en France. Il n’y a rien de plus plaisant que de vivre un tel dépaysement proche de chez soi. 

Point fort de ce grand tour du Pays Basque à vélo, la mixité des paysages entre les collines verdoyantes, les montagnes de la Soule et l’architecture montagnarde des maisons, les vignobles saisissants et le bord de mer, nous n’avons pas eu le temps de nous lasser !

C’est un itinéraire qui s’adresse à un public à minima expérimenté (avec l’habitude du vélo) avec quelques passages techniques. Mais que vous y alliez en gravel ou en VAE, vous y prendrez énormément de plaisir !

Denni - Un Monde à Vélo

À propos de l’auteur

Denni

À l’origine, ce skieur de fond ne se serait jamais imaginé voyageur à vélo.  Parti en 2017 avec Mila sur son vieux vélo trop petit, il n’a plus quitté son vélo depuis. Co-fondateur du site unmondeavelo.com, il partage ses expériences et ses connaissances avec plaisir.

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