Contrairement aux idées reçues, voyager à vélo c’est accessible quasiment à tous. Il n’est pas nécessaire d’être sur-entraîné ou d’être un cycliste de longue date pour pouvoir partir. La seule chose qu’il vous faudra, c’est l’envie.
Lors du départ pour notre premier voyage à vélo , nous sommes partis une heure après avoir récupéré mon vélo. Ce dernier avait eu du retard. Autant vous dire, nous n’avions jamais fait plus de 20 km d’affilée sur un vélo avant notre départ. Toutefois, nous sommes parvenus à finir notre tour d’Europe avec plus de 7500 km au compteur ! Je l’admets, notre cas est un peu extrême, mais pas du tout exceptionnel. Nous sommes nombreux à prendre la route chaque année, sans rien connaître ! Je vous conseille volontiers de vous faire des petites virées avant votre départ, évidemment. Mais, ça montre bien que l’on peut y arriver.
Alors, si vous hésitez encore à partir, voici 10 bonnes raisons de prendre vos sacoches et de partir rouler !
1. La liberté de mouvement
Le voyage à vélo offre une sensation de liberté énorme. Lorsque l’on voyage de la sorte, on est libre du temps, du mouvement et de dormir où l’on veut (sauf si l’on ne prend pas sa tente…). Les journées sont rythmées différemment. Elles suivent la cadence que notre corps nous offre. Le matin, on ne sait jamais vraiment où l’on dormira le soir. Et ce n’est pas parce que nous avons quelque chose de prévu, que l’on s’arrêtera forcément à cet endroit.
Mais ce n’est pas tout, cette liberté est également dans la tête, dans ce que l’on développe. La liberté de s’arrêter à chaque instant, de décider au jour le jour, de se libérer d’une vie rythmée et cadencée par des horaires précises et cadrées.
2. Le voyage à vélo entretient
Forcément, lorsque l’on fait du vélo tous les jours, le corps vous dit merci ! Au fur et à mesure du voyage, on sent que le souffle s’améliore encore, que l’on progresse, que l’on passe des cols que nous n’aurions imaginer franchir. À vrai dire, voyager à vélo ne constitue pas une épreuve sportive en soit. Sauf si vous décidez que ça en soit une, le rythme peut être très cool. Mais, chaque jour vous roulez quand même un peu plus longtemps.
Le corps change également, c’est surprenant, mais ça fait un bien fou de le voir évoluer.
3. Ça permet de voyager tout en préservant la planète
Certes, voyager à vélo, ce n’est pas parfait. Par exemple, les composants de fabrication et le transport du vélo ne sont pas forcément éco-responsables. D’autant plus si on voyage à vélo électrique, les composants de la batterie étant réalisés avec des matériaux rares. Toutefois, le cyclovoyageur produit une émission de gaz à effet de serre toujours très inférieure par rapport à celui qui prend ne serait-ce que le bus pour effectuer le même voyage. Ça reste un moyen de voyager lent, durable et respectueux des autres. Du fait du mode de transport, nous avons également tendance à privilégier les petits commerces face aux grandes surfaces. Et nous faisons vivre l’économie locale autant que faire se peut.
4. On est totalement autonome
Ah, les road trip ! On prend la voiture, on avance, on roule, on s’arrête, on prend une photo et on fait l’essence ! Brrr, rien que de penser dépenser 60 € à la pompe pour faire le plein, ça nous fait frémir… En train où en avion, c’est le stress à chaque fois que de respecter des horaires. On arrive toujours bien trop en avance pour passer les contrôles (c’est d’autant plus vrai à l’aéroport).
À vélo, si on prend de quoi être autonome, on l’est vraiment facilement. La vie se déroule autrement, à la vitesse que l’on a choisie. On pose la tente quand le besoin se fait, on mange quand l’envie nous vient. Aucune contraire d’horaires, sauf si on se les impose. En revanche, il ne faudra pas oublier de s’arrêter prendre quand même du “carburant sur la route” : le manger est quelque chose d’important lorsque l’on est à vélo !
5. On a le temps de voir ce qu’il se passe autour de nous
Je ne compte plus le nombre de fois où il m’est arrivé d’apercevoir un lieu qui avait l’air superbe à travers la vitre du train ou de la voiture. À peine le temps de pousser un cri de joie éberlué, “woooowww”, ce dernier disparaissait aussi vite qu’il était apparu. Eh bien, je vais vous dire, cette situation n’arrivera jamais à vélo. C’est beau ? Eh bien on s’arrête et on admire ! On notera toutefois le cas exceptionnel de la descente, où il peut arriver parfois que l’on préfère les joies de la vitesse à celles du paysage…
6. On voit plein d’animaux que l’on ne voit pas en temps normal !
Voyager à vélo nous pousse à prendre les petites routes, notamment pour des questions de sécurité. En tout cas, nous, on préfère s’éloigner des voitures ! Le résultat, c’est que l’on croise très régulièrement des animaux sauvages. Nous avons pu observer des chevreuils, des écureuils, des ragondins, des hérons, des cormorans, des tortues, des renards et des serpents… Si nous étions passés avec un autre moyen de transport, nous ne les aurions pas vus.
7. La rencontre est facilitée
C’est l’avantage de ne pas être enfermé dans un habitacle. Les gens peuvent facilement nous adresser la parole et échanger quelques mots. Le vélo est aussi un objet de curiosité (même si ça devient de plus en plus commun sur les véloroutes par exemple). Il incite les gens à venir nous parler, c’est vraiment appréciable. Bref, si on veut faire des rencontres avec les locaux, c’est vraiment une belle ouverture.
De même, le voyageur à vélo inquiète un peu moins. C’est donc assez aisé de demander l’hospitalité, si leur coeur vous en dit. Une occasion de plus de faire de belles rencontres !
8. Voyager à vélo est économique
Une fois le vélo acheté, les sacoches, votre équipement de bivouac et les vêtements techniques acquis, les frais en route sont très réduits. D’autant plus qu’à la différence d’un billet d’avion, vos investissements ne sont pas perdus. On peut toujours revendre nos vélos une fois de retour (et ce dernier coûte moins cher que tous les moyens de transports cumulés dans un voyage au long cours la plupart du temps) ! De notre côté, nous nous étions octroyés un budget de 35€ par jour à deux, soit plus ou moins 500€ par mois par personne. C’est beaucoup, énorme même pour voyager à vélo ! Nous ne voulions pas nous priver et avons souvent dormi dans des guesthouse (même si nous avons également campé). Finalement, nous avons dépensé beaucoup moins que ça. Vraiment beaucoup moins !
9. On voyage hors sentiers battus
Que ce soit la rivière de Gaska, le village de Canak, Comana en Roumanie, toute la Macédoine et plein d’autres lieux, si le vélo ne nous y avait pas emmené, nous n’y serions pas allés. On n’y aurait même pas songé. Le vélo apporte cette dose de plaisir. Il vous amène dans une ville, mais en passant par les petits chemins… Et sur ces petits chemins, il se passe plein de belles choses. Loin du tourisme de masse, on a tendance à l’éviter au fil des kilomètres parcourus. Les lieux fréquentés nous semblent stressants et invivables !
10. On rentre en se connaissant un peu mieux
Finalement c’est, selon moi, le point essentiel du voyage à vélo. Ce que j’ai appris pendant ce voyage est complètement différent de ce que j’ai appris en rentrant de 4 mois en Espagne ou d’un an en Nouvelle-Zélande. Peut-être parce que je suis plus âgée aussi… Mais sûrement parce que je ne me suis pas physiquement mise au défi lors des mes précédentes expatriations. Par exemple, je sais désormais que dès que c’est un peu difficile physiquement, je râlais tout le temps (mais vraiment tout le temps…), parce que j’avais peur de ne pas y arriver ! C’est dommage, parce qu’en réagissant comme cela, je me ralentissais, me poussant à ne pas y arriver, vous voyez un peu le cercle infernal ? Il n’empêche que pour arriver à ce raisonnement, il m’a fallu des heures et des heures d’analyse sur mes deux roues ! Pour finalement, y arriver à plusieurs reprises et me dire qu’il fallait juste attendre que ça passe et que ça passerait.
Même si je suis toujours persuadée que le voyage ne nous change pas directement, voyager à vélo nous laisse énormément de temps pour songer, réfléchir ou penser à l’avenir. De mon côté, les mêmes choses revenaient sans cesse, tournant en boucle dans ma tête. Mais, à un moment, la boucle se brise. Je crois que désormais je suis plus confiante, plus calme et plus apaisée. Je suis encore plus convaincue par mes choix de vie. Et j’en suis encore davantage convaincue, je veux repartir voyager à vélo. Un constat heureusement partagé avec mon cher et tendre!
Bien entendu, voyager à vélo, ce n’est pas parfait. Il y a des inconvénients à voyager à vélo aussi. Mais qui ne sont rien par rapport à ce que ça apporte !
Quel bel article ! De quoi convertir les voyageurs en voiture !! Personnellement, il n’en fallait pas plus des trois premières 🙂
Cependant, la perspective de prendre le temps de discuter et d’apprécier les paysages autour de nous est vraiment géniale !
Merci Mila pour ce magnifique partage d’expérience. Je pense me lancer dès l’été prochain dans un road trip à vélo avec mon mari, nous sommes à la recherche d’aventures authentiques et je suis séduite par ton blog et la qualité de tes contenus.
Encore une fois merci pour toutes ces inspirations voyage.
Merci beaucoup Gaelle, c’est toujours un plaisir de partager pour nous 😀
pour les velos cyclo campeur la maison du velo avenue millecamps a bruxelles des specialiste s qui ne font que ce genre de velo a tous les prix super,du sur mesure aussi,
Ok Francis, merci pour l’info 🙂
Bonjour à tous les deux,
On souhaite également se lancer dans l’aventure de l’eurovelo 6 (j’avoue que votre récit à fini de mon convaincre). Par contre je me demandais comment vous aviez choisi votre matériel ? Le vélo ? les sacoches ? la tente ?
Je n’ai pas trouvé d’article sur le blog, mais peut être que j’ai mal cherché ?!
Merci,
Camille
Bonjour Camille,
Je suis ravie que votre retour d’expérience donne l’envie à d’autres d’y aller ! C’est vraiment une belle nouvelle 🙂
Nous sommes tellement en retard dans nos articles, je suis désolée. C’est tout à fait normal de ne pas avoir trouvé ces infos ! On ne s’y est toujours pas mis pour toutes ces questions (ça ne saurait tarder, c’est promis !)
Pour le matériel vélo, un bon vélo avec de bons pneus suffit. On lit souvent qu’il faut que ce soit un cadre acier etc. Mais honnêtement, l’Eurovélo 6 ne présente pas énormément de risques pour le vélo. Nous avons vu des gens partir avec des vélos assez simples, des vieux vélos même. Pour ma part, j’avais le Stevens Jazz Lite. Il coûte 700€ et il a largement fait le job. Il me manquait quelques vitesses en montée, mais ça, c’était plutôt en Macédoine et en Croatie.
Pour les sacoches, tout dépend du poids que vous avez. Je conseillerais les sacoches étanches dans tous les cas. Que ce soit Ortileb ou Vaude, elles se valent largement. Quand elles ne sont pas étanches, c’est casse-pied, car il faut constamment les recouvrir avec la bâche.
Pour la tente, on a pris la petite verte qui pèse 2kg de chez Décathlon. Elle n’est plus en vente, mais elle a carrément fait le job. Il y a ce modèle qui me semble similaire : https://www.decathlon.fr/tente-quick-hiker-2p-id_8386006.html
Dans les prochaines semaines, je vais tenter de mettre les articles “technique” en ligne. Je dois aussi finir l’Albanie, le Monténégro, la Croatie, la Bosnie et l’Italie ! Je ferai donc au mieux.
Belle aventure à vous 🙂
Bonjour, tout ceci me semble tellement vrai!!!
Les voyages à vélo sont des aventures passionnantes et très enrichissantes!!
Pour ceux qui cherchent des idées, voici mes qq récits :
https://youtu.be/nwYwt97UcK4
https://youtu.be/aaHQIqwEfaY
Jean-Marc
Merci pour ce partage Jean-Marc !
Je ne peux qu’abonder, c’est une très bonne synthèse de ce que nous apporte le voyage à vélo.
Nous sommes partis depuis trois ans et demi, toujours aussi enthousiastes de découvertes au fil de notre lente progression. En ce moment nous sommes au Japon, loin des idées reçues ce pays est un régal pour les cyclistes, les gens sont super gentils et nous offrent des friandises, les paysages ruraux sont splendides. Impossible de découvrir cela en voiture ou en transports en commun, où on va d’une ville à l’autre.
On pourrait multiplier à l’infini les exemples d’expériences qui nous ont enchantées. Alors même si parfois c’est galère quand il faut monter un col ou qu’il pleut, c’est vite oublié dans la descente et/ou sous le rayon de soleil qui suit.
Quant à la forme, c’est le top : 62 ans, j’ai perdu 13 kg qui étaient manifestement excédentaires et ne me suis jamais senti aussi bien !
Bonjour les cyclomigrateurs,
Je suis heureuse de lire que vous êtes toujours sur les routes ! C’est vraiment super chouette de vivre de telles expériences. Bonne continuation au Japon 🙂
Autant voyager seule j’adore et je le revendique, autant je ne sais pas si je partirais seule à vélo… j’avais (j’ai !) beaucoup d’admiration pour vous, quand vous m’avez raconté cette aventure !
Oh merci ! 🙂 Mais vraiment, c’est bien plus facile qu’il n’y paraît. Mais pour être honnête, je ne sais pas si je le ferais toute seule non plus. Je pense qu’il me faudrait vraiment me forcer un peu au début.
Lu et approuvé depuis le Chili que je parcoure depuis 3 mois
Oh génial ! C’est comment le Chili alors ? 🙂 Ils apprécient les cyclistes ?
c’est tout à fait ça
Yes ! 🙂