Nous n’avions pas prévu de traverser la Macédoine à vélo lors de notre parcours initial. Nous y passions, mais seulement au niveau du lac d’Ohrid. Avec le retard que nous avons accumulé, les choses ont un peu changées. D’autant plus que nous voulions voir la mer avant l’automne et remonter à Venise pour mi-octobre. Nous avons donc pris un train à partir de Varna, sur la côte de la mer noire bulgare et nous vous avons laissé les gens qui nous suivent décider de notre sort via un petit sondage. Vous nous avez envoyé dans les montagnes, vers Blaoevgrad, à l’ouest de la Bulgarie. Tout ça parce que le nom est rigolo ? Ah ben franchement merci ! 😮
Cette réadaptation du parcours est sans regret pour nous. Nous avons découvert des paysages sublimes, de jolies villes et un bon accueil sur les routes. Plus que dans les autres pays des Balkans, nous avons ressenti le savoureux mélange entre l’Orient et l’Occident. Une mixité qui est belle à voir quand on pense au climat qu’il peut parfois y avoir en France.
Une arrivée en hauteur : 1200 m pour être précis !
La Macédoine est un petit pays montagneux. En effet, 80 % de son territoire se constitue de montagnes ! Le reste se constitue de lacs et de quelques rares plaines. Le point culminant de Macédoine est quand même à plus de 2 700 m d’altitude et on dénombre pas moins de 34 sommets au-dessus de 2 000 m. Le résultat logique en ce qui concerne le voyage à vélo : ça grimpe pas mal. C’est un pays magnifique, étonnant et bien trop méconnu. Nous avons eu un vrai coup de coeur, je pense que nous reviendrons.
Pour arriver en Macédoine, nous avons dû franchir un col de 1 200 m d’altitude (encore une fois, merci aux votants…). Il n’était pas très haut et la pente était douce, mais c’était déjà une sacré montée. 30 km pour être précis. Ceci dit, la descente a aussi été plutôt folle derrière. Denni a même dépassé une voiture et un camion ! Oui oui, avec son vélo !
En Macédoine, on oublie Maps.me (enfin, on vous conseille de l’oublier) !
Après la frontière, nous sommes arrivés à la petite ville de Delcevo. D’ailleurs, sa vieille ville est plutôt mignonne, avec ses mosquées. Le GPS nous a évité l’autoroute et nous a conseillé de suivre une route en hauteur. On devait passer un second col, bien plus petit que le premier que nous avions passé à la frontière. Après avoir sauvé une tortue de terre d’un funeste sort (elle avait entrepris de traverser la route, un poil dangereux ma petite dame…), nous sommes repartis pour la montée.
Il s’agissait d’un petit chemin en terre. Après 2 km, nous avons commencé à hésiter de faire demi-tour. Il y avait parfois des trous énormes sur la route, du sable, de la rocaille. Nous avons dû pousser les vélos à plusieurs reprises. Au kilomètre 45, nous avons commencé à discuter sérieusement. Faut-il donc faire demi-tour ? Nous étions à mi-chemin et la descente devait arriver. Alors, on s’est dit que nous allions continuer jusqu’au 50ème kilomètre et que si nous n’étions pas au sommet, nous nous arrêterions pour la nuit. Il était 16 h 30. À 18 h, nous avions fait 49 km, c’est dire l’état de la route ! Oui, il nous a fallu 1 h 30 pour parcourir 4 km… Nous nous sommes arrêtés, épuisés. N’oublions pas que nous avions franchi un premier col le matin même hein !
Une petite récompense après tant d’efforts tellement inutiles
Pour atteindre Chtip, nous avions compris que c’était soit l’autoroute, soit cette petite route. En tout cas, notre carte était assez d’accord avec le GPS. Sauf que l’autoroute en question, la A3, c’est simplement une double voie peu fréquentée. Nous aurions carrément pu la prendre. En revanche, la route que nous avons pris à la place ne devait même plus convenir aux tracteurs, tellement elle était démolie !
Quand nous nous sommes arrêtés pour la nuit, nous avons fait une petite balade pour explorer les lieux. Nous nous sommes rendus compte que nous étions à quelques centaines de mètres du sommet de la montagne (Ouf !!). Du coup, nous avons déplacé la tente au sommet pour pouvoir admirer le coucher de soleil au-dessus des montagnes. Un beau moment !
Mais, nous n’étions pas au bout de nos galères. La descente vers Bigla a été tout aussi désastreuse que la montée. Il nous a fallu une bonne heure pour nous sortir de là et arriver dans le petit village. Je vous recommande quand même cette route si un jour vous passez dans cette partie de la Macédoine. C’est vraiment super sympa, même si ça monte et ça descend sans cesse (c’est le jeu ma pauvre Lucette). On passe dans plein de petits villages. Je peux vous dire que les habitants vous prendront pour des extraterrestres, mais c’est ce que nous avons trouvé génial. On a pu parler avec plein de monde!
Pour info, il s’agit de la R2345, que je vous conseille de prendre depuis l’A3, à une petite dizaine de kilomètres après Delcevo (si vous allez dans le sens est-ouest, bien entendu).
De Chtip à Staro Gradsko : qui a dit que l’on était mieux sur les petites routes ?
En écoutant les locaux, on a parfois de bons conseils. Et à Chtip, on nous a recommandé d’éviter de prendre la route conseillée par notre GPS pour rejoindre Prilep, puis Bitola. En fait, le GPS nous amenait à Sveti Nikole. Bien que la ville ait l’air magnifique, les locaux nous ont dit que si on arrivait à gravir cette montagne, on pourrait aller faire le tour de France dans la foulée. En bref, faut être fort quoi !
Ils nous ont donc envoyé sur l’autoroute, vers Veles. Cette route était en travaux pour la transformer en quatre voies. Nous avons cependant noté qu’il existait une petite route qui longeait tout le parcours. Il devrait donc y avoir la possibilité de rejoindre Veles sans être sur la 4 voies. Nous avons aussi trouvé Veles plutôt mignonne. Belle surprise dans un paysage mixé entre mosquées et églises orthodoxes. Puis, en partant de la ville et jusqu’à Staro Gradsko, nous avons suivi une route parallèle à l’autoroute, plutôt agréable également car elle suivait la rivière.
Encore de l’autoroute, un petit col à franchir avant Bitola
Parfois, on est plus en sécurité sur l’autoroute. Enfin, tout dépend de l’autoroute. Ici, sur l’A1, nous étions plutôt bien. Tout simplement car la route se transformait en deux voies lorsque ça montait pas mal. Du coup, lorsque nous sommes partis pour le col, avec 600 m de dénivelé environ, nous avons pu laisser les voitures nous dépasser facilement. Le seul hic, c’est que la route était évidemment, pas mal fréquentée.
À priori, de Veles à Prilep, la petite route qui passe par les montagnes n’est pas infaisable. Elle paraît même plus jolie, selon les retours que nous avons eu après coup, si un jour vous passez dans le coin. De Prilep à Bitola, la route que l’on peut prendre à vélo est parallèle à la grande route. Peu de trafic, un calme plat : c’est super. En revanche, sur ces routes de campagne de Macédoine attendez-vous à être surpris. Les routes alternent pavés et béton !
Bitola est très jolie. Son centre ville représente tout ce que j’aime en Macédoine : la diversité des religions. On y retrouve de vieux clochers et de vieilles mosquées au coeur d’un centre historique. Un détour à ne pas manquer ! Je n’ai malheureusement aucune photo de la ville à vous présenter, ayant perdu les fichiers de cette partie du voyage… Oui, ce fut un gros drame car j’ai vraiment eu un coup de coeur pour cette ville.
Bitola est aussi un lieu stratégique pour prendre la direction du parc national de Galicica, où se trouvent les lacs de Prespa et d’Ohrid. Nous vous ferons découvrir cette partie de la Macédoine dans un nouvel article !
Informations pratiques
En Macédoine, nous ne sommes pas censés faire du camping sauvage ou dormir chez l’habitant. Chaque professionnel du tourisme nous a fourni un petit papier à montrer à la frontière. Les hôtes devaient nous déclarer au commissariat, etc. Comme nous avons dormi chez l’habitant et fait du camping sauvage, nous n’avions donc pas tous les papiers. Nous n’avons pas eu de souci à la frontière, mais c’est à savoir.
Entre l’est et l’ouest de la Macédoine, il y a une grosse différence. À l’est, le pays n’est pas touristique. Les habitants sont très heureux de voir du monde et sont très accueillants. À l’ouest, dans la zone d’Ohrid, il peut arriver qu’ils nous volent, en gonflant les notes. Ils sont plus impatients aussi, comme à Skopje. Faites attention aux prix ! Payer un café 2€ n’est pas du tout normal 🙂
À l’est de la Macédoine, comme à Chtip ou Veles, les hôtels et guesthouse sont rares. Les prix sortent donc de l’ordinaire et avoisinent régulièrement les 50€ la nuit. Soyez donc prévoyant pour trouver un logement. C’est pour cette raison d’ailleurs que nous avons fait du camping sauvage et du couchsurfing dans cette zone.
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J’ai fait Blagoevgrad jusqu’à Chtip aujourd’hui en vélo, au final l’A3 c’est comme une route départementale. En voyant ton texte je me dis que j’ai bien fait de ne pas prendre la petite route parallèle
Salut Victor,
Encore aujourd’hui, cette escapade complètement déroutante reste gravée dans nos mémoires. L’une de nos plus grande galère de voyage. À l’époque nous avions les pneus plus fins, ce serait donc peut-être mieux passé aujourd’hui, mais c’était franchement bien difficile de passer ce col et de découvrir, en contrebas, que l’A3 est finalement une petite route tranquille (comme quasi toutes les “autoroutes” en Macédoine). Bon périple dans ce pays surprenant !