La région de Dubrovnik à vélo : hôtels abandonnés et grosses pentes !

par | Mis à jour le 03/02/2021 | Croatie à vélo | 2 commentaires

Pour être honnête, traverser la région de Dubrovnik à vélo, ce n’est pas forcément hyper simple. Il y a quand même quelques expériences marrantes à faire sur la route. Comme s’arrêter dormir dans un hôtel abandonné ou encore prendre les pires pourcentages de pente…

Nous avons traversé la région de Dubrovnik à vélo en septembre dernier, sur les traces du futur eurovélo 8. Si les véloroutes seront belles, du moins nous l’espérons, il semblerait que tout soit encore à faire en Croatie. Nous sommes arrivés dans la région depuis le Monténégro pour remonter vers le nord. Une sacrée épreuve physique et mentale dont on va vous parler dans cet article.

Les premières côtes de la Croatie ne nous font pas de cadeaux !

Au départ de Kotor, au Monténégro, nous avons pris une route parallèle pour continuer notre chemin. Après le passage de frontière, une première surprise nous attend. La côte est d’une difficulté rare ! Nous y arriverons, à notre grande surprise. Ce type de montées ultra sèches, nous les rencontrerons à plusieurs reprises en Croatie.

Côte croatie - dubrovnik à vélo

Pour le moment, la route est plutôt agréable. Peu fréquentée, elle traverse une zone montagneuse pleine d’arbres. Un léger changement par rapport au décor habituel. Néanmoins, cette journée de vélo est un peu épuisante. Il faut dire que l’on grimpe et descend sans cesse.

Sur la route, un cycliste roumain nous indique qu’il reste encore pas mal de dénivelé. Il est curieux, il me voit en difficulté, il veut absolument tester mon vélo et comprendre son poids. S’il s’imaginait alors aller plus vite que moi et me rendre service, le voici désormais péniblement à 6 km/h. Une petite claque pour son égo, un bon point pour le mien !

Une nuit à Kupari : dormir dans un hôtel abandonné, vous l’auriez fait ?

Pour dormir ce soir-là, nous avions repéré un spot avant de partir. Avec les coûts élevés de la ville de Dubrovnik, on s’était dit que faire du camping sauvage ne serait pas une mauvaise idée. C’est ainsi que, par hasard, nous avons découvert une zone qui nous semblait à l’abandon : Kupari.

kupari hôtel - dubvrovnik à vélo
Kupari - Dubrovnik à vélo

Je vous en ai déjà parlé précédemment, notamment en Macédoine : les lieux abandonnés pour dormir, c’est un peu notre dada. À Kupari, on se sent dans une zone forte, chargée d’histoire. D’énormes complexes hôteliers sont laissés là, voués à eux-mêmes, entourant la plage de Kupari. Cette dernière nous semble alors une bonne idée pour poser notre tente.

Couloir Kupari

Kupari, pas aussi abandonné que l’on s’imaginait !

Pour la petite histoire, ces hôtels de luxe avaient été construits par Tito dans les années 60 (comme souvent dans la région) pour les membres du gouvernement et l’élite militaire. Les hôtels surplombaient alors la magnifique baie de Kupari.

Durant la guerre, les hôtels ont été abîmés puis pillés. Ils appartiennent actuellement au gouvernement de la Croatie, qui tente de trouver des investisseurs privés pour les réhabiliter. Nous, on comprend parfaitement pourquoi il n’y en a toujours pas. Trop grands, trop fous, ces hôtels nous semblent être un pari trop risqué.

Kupari hôtels abandonnés - Dubrovnik

Si les hôtels sont vraiment abandonnés à Kupari, les visites dans les hôtels sont régulières et un bar est attenant à la plage. Si nous imaginions le lieu un peu délaissé, nous devons nous rabattre sur un plan B pour la nuit : trouver un endroit à l’abri des regards dans l’un des hôtels pour poser notre bivouac. On y dormira sur une oreille, un peu inquiet par les passages nocturnes d’aventuriers en quête de frissons. Mais pour une fois, nous aurons dormi dans un hôtel de luxe !

Nuit Kupari - Dubrovnik à vélo

Direction Dubrovnik à vélo : une mission explosive !

Le lendemain matin, nous reprenons la route vers Dubrovnik. Mais celle-ci est trop fréquentée pour les cyclistes. Les voitures nous frôlent. Certains chauffeurs poids-lourds nous klaxonnent volontairement pour nous faire peur (et ils y arrivent).

Sur une dizaine de kilomètres, c’est l’enfer, sans aucune alternative possible. D’ailleurs, nous y croisons de nombreux cyclovoyageurs venus suivre l’eurovélo 8 eux aussi. À environ 5 km de la ville, j’aperçois une route parallèle de l’autre côté. Je tente tant bien que mal de traverser. Malgré mon bras, les automobilistes ne me laissent pas faire et manquent à plusieurs reprises de me heurter. Denni, pour une fois derrière moi, hallucine.

Nous arrivons finalement à traverser. J’explose alors littéralement de colère. Denni est tout aussi tendu que moi. C’est la première fois, depuis le début de notre voyage à vélo que l’on vit un moment aussi hostile. On décide finalement de prendre la route parallèle, même si elle est en sens interdit. De toutes façons, on y sera bien plus en sécurité. De plus, cette petite route offre un panorama incroyable sur Dubrovnik !

Dubrovnik à vélo

Dans Dubrovnik, ce n’est pas la peine de prendre son vélo !

Nous le savions déjà, la vieille ville de Dubrovnik n’est pas vraiment adaptée pour les cyclovoyageurs.  C’est d’ailleurs souvent le cas pour les villes de ce type : rues pavés, marches, etc. Elle est même interdite aux cyclistes. Après avoir pris un café à 4 € (oui oui, 4 €…) à l’entrée de la ville, nous nous y aventurons tout de même en poussant simplement nos montures, le temps de faire quelques photos.

La ville est aussi belle que prévu. De très beaux bâtiments, des petites rues pavées, de jolies églises. On a envie de l’explorer, mais il faudrait laisser les vélos pour la journée. En attendant, nous les posons contre un mur, le temps d’apprécier les alentours. Un local, visiblement en surchauffe, nous engueule gratuitement. On fait mine de ne rien comprendre, lassés par temps d’agressivité.

Dubrovnik

Finalement, après cette matinée forte en émotions, nous ne restons pas. Entre le stress de la route, la foule de touristes et l’agressivité des locaux lessivés par cette saison bien trop dense, ça fait beaucoup. On n’a rien à faire ici, même si c’est joli.

On continue dans la région de Dubrovnik à vélo

Si la circulation à vélo reste difficile à la sortie de la ville, la densité de circulation se tasse un peu au fur et à mesure que l’on avance. Mais, nous ne sommes pas pour autant les bienvenus. Dans le trafic intense, des camions, visiblement en plein combat contre nous, cyclistes, nous frôlent, tout en klaxonnant. Nos sticks sont inutiles pour les tenir à l’écart. Nous apercevons même à plusieurs reprises des autocollants “interdit au vélo” collés sur leurs remorques. Décidément…

Pourtant, la route est belle. Elle continue de grimper et descendre sans cesse, mais offre des paysages pour le moins époustouflants ! La Croatie offre ici des vues incroyables sur les montagnes plongeant dans la mer, d’un bleu émeraude. On y croise de jolis petits villages, les pieds dans l’eau.

Sortie de Dubrovnik à vélo

On quitte la route principale, c’est le mieux à faire !

Après une bonne nuit de repos à Slano, on se décide : tant pis, on prendra un peu de dénivelé, mais on quitte la route principale. Sur cette route parallèle, nous prenons effectivement pas mal de dénivelé positif (+ 600 m) avec des montées aux alentours de 15 %.

Sur le papier, cette aventure semblait bien plus accessible que dans la réalité. Nous souffrons un peu avec nos bagages. Les vues sont toujours magnifiques et nous retrouvons notre calme, c’est au moins ça de gagné ! Il n’y a presque plus de voitures qui passent dans le coin.

La région de Dubrovnik à vélo en pratique

On comprend tout à fait la raison qui pousse les voyageurs à vélo à prendre cet itinéraire. En témoigne le nombre de cyclos que nous avons rencontrés sur tout le parcours (au moins une quinzaine par jour, à la mi-septembre bien avancé déjà), la région est belle. Ce n’est pas pour rien que nous l’avions intégrée à notre tour d’Europe !

Mais, tant que le gouvernement n’aura pas fait les travaux d’aménagements de l’Eurovélo 8, nous ne vous conseillons pas de faire la région de Dubrovnik à vélo. Prenez plutôt les terres de la Bosnie, qui semblent moins fréquentées et peut-être plus accessibles physiquement.

crique - Croatie - Dubrovnik
Un petit plouf s’impose

Si toutefois vous comptez passer par là, la parallèle que nous avons prise depuis Slano est vraiment belle et donne sur des paysages incroyables. Mais prévoyez pas mal de réserve d’eau et de quoi manger. La zone est plutôt désertique au niveau des supérettes (et même restaurants).

Nous vous recommandons également de prendre un logement aux alentours de Dubrovnik si vous souhaitez visiter la ville. Dans tous les cas, évitez la haute saison. Tous les retours que nous avons eus, au delà du nôtre, sont négatifs.

Peut-être que pour une fois, il vaut mieux prévoir de se rendre dans la région avec un autre moyen de locomotion !  🙂

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2 Commentaires
  1. Stéphanie

    A te lire et à me rappeler mon expérience (certes, pas en vélo et pas à Dubrovnik) j’ai l’impression que certaines régions de Croatie ont vu leur tourisme se développer trop vite pour qu’ils puissent le gérer, d’où peut être l’hostilité. Et les prix. C’est pour cela que j’ai évité Dubrovnik et Split, et ton café à 4€ me le confirme.
    Heureusement au moins que les paysages étaient beaux !

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    • Mila - Entreprendre le Monde

      Je crois qu’il arrive toujours la même chose dans les zones touristiques. À Venise, Dubrovnik, Barcelone et même Paris arrivent tous les jours une déferlante de touristes qui rendent la ville chère et inhospitalière. C’est vrai qu’en plus en Croatie, la masse est arrivée d’un coup, et, clairement, elle ne profite pas à tout le monde, comme toujours. On sent qu’ils en ont déjà marre et qu’il va falloir faire quelque chose.

      On a aussi évité Split pour le coup. Sa banlieue nous a semblé déjà suffisamment difficile à franchir ! 🙂

      Réponse

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