De Nantes à Rennes en 7 jours – La Traversée Bretonne

par | Mis à jour le 10/10/2025 | La Bretagne à vélo, Les Pays de la Loire à vélo | 0 commentaires


Entre estuaire de la Loire et vallée de la Vilaine, la Traversée Bretonne de Nantes à Rennes évolue sur 330 km et dévoile une Bretagne à la fois inattendue et pleine de surprises. On y découvre des métropoles inventives où l’art surgit au détour des rues, des villages paisibles où le temps semble suspendu, des marais salants balayés par le vent, des falaises ocres plongeant dans la mer, des ports animés et des chemins halages tranquilles qui filent le long du fleuve.

À la fin de l’été 2025, sous un reste d’ouragan et une météo aléatoire, j’ai entamé ce voyage unique et décalé avec ma fille de deux ans en remorque. Une aventure qui n’a pas été si solitaire et qui a su ravir la mère autant que l’enfant. Je vous invite donc à découvrir les 7 étapes de mon itinéraire de Nantes à Rennes sur la Traversée Bretonne.

Étape 1 : Nantes – Cordemais, 48 km

halte à Nantes

Avant même de pédaler, Nantes nous happe. Ce n’est pas la première fois que je viens, mais c’est la première fois qu’un petit bout de 2 ans m’accompagne !

Alors, on passe cette fois le traditionnel parcours du Voyage à Nantes qui nous mène, en suivant sa ligne verte, à la découverte des œuvres permanentes et insolites parsemées à travers la ville (on en parle dans notre article sur La Loire à Vélo). Contemporaine et unique, Nantes a vraiment un côté décalé inattendu. Outre sa belle cathédrale, son centre-ville pavé, ses galeries et son château des ducs de Bretagne, on ouvre l’œil pour admirer les statues insolites, un mètre géant ou encore des personnages (œuvre temporaire) plantée dans une fontaine du centre-ville.

Direction ensuite le Jardin des Plantes, qui accueille lui aussi de nombreuses œuvres d’art. On s’émerveille devant ces pots de fleurs XXL dans lesquels les enfants s’amusent comme des petits fous. Le matin, on croise même des chèvres dans une partie du parc, ce qui ajoute à l’ambiance joyeuse.

Puis, on prolonge la balade côté Machines de l’Île, avec le manège et tout l’imaginaire qui va avec. Évidemment, c’est le Grand Éléphant qui est la star du coin avec l’impressionnant carrousel des Mondes marins ! Pour compléter cette visite fascinante dans ce monde imaginaire décalé, les Machines de l’Île est une visite immanquable.

Alors que je pense que nous allons enfin pouvoir partir de Nantes, on tombe aussi sur l’installation « Marcher sur la lune », avec de supers trampolines. Après une longue négociation, nous réussissons à partir avec l’idée de manger à la Colline. Encore un nouvel espace insolite avec de super jeux. Si les glissades de Léa me permettent de déjeuner un peu plus en paix qu’à l’accoutumée, je dois dire que les temps de négociation sont à nouveau longs.

Résultat : on part tard, trop tard pour parcourir 48km, avec la promesse qu’on reviendra plus longuement visiter Nantes !

À la sortie de la ville, une halte à Trentemoult s’impose. Cet ancien village de pêcheurs est aujourd’hui devenu une parenthèse colorée et immanquable de Nantes. Je vous invite vivement à vous perdre dans ses ruelles ! 

En bref, Nantes est décalée, inventive, festive : il y a toujours un truc à faire avec les enfants, souvent gratuit, et la ville est très cyclable. C’est l’étape parfaite pour le départ en douceur sur cette Traversée Bretonne ! 

♥ Bonnes adresses à Nantes : 

  • Hôtel DEMAIN : un hôtel avec abri vélo, chic, simple et avec un rapport qualité / prix exceptionnel ! 
  • La cantine du voyage : un hangar avec de grandes tables pour déjeuner des produits frais, végétariens et savoureux tout en laissant les enfants se défouler entre deux frites !

Nantes – Cordemais 

Lorsque l’on s’élance de Nantes, on quitte peu à peu le tumulte urbain. La sortie de ville est sécurisée, mais le vacarme de la circulation en parallèle reste très présent pendant un moment, signe de la proximité avec la grande ville. Puis peu à peu, on s’enfuit vers les marais, les réserves boisées, les chemins tranquilles, en évoluant au sud de la Loire. Pour ce début d’aventure, nous suivons les itinéraires de La Vélodyssée et de La Loire à Vélo. 

Si le parcours est indiqué facile, ces premiers coups de pédale me ramènent au poids que je transporte. Je suis loin d’être légère avec les affaires de Léa, son poids, ses jeux et sa remorque. Quelques montées me piquent fort les mollets et me coupent le souffle. 

Au niveau du Château de Pé, une œuvre invisible surprend les visiteurs. Lorsque l’on passe devant, on peut voir un petit banc. Et si l’on s’assoit sur le banc… la fontaine du plan d’eau s’allume ! Elle s’éteint dès que le visiteur se lève ! 

Nous continuons le chemin vers Le Pellerin, où l’objectif est de prendre le bac gratuit. Seulement, avant de traverser la Loire, un petit détour me pousse vers l’écluse de la Martinière où l’on peut observer le Bateau Mou (Erwin Wurm), une œuvre insolite.

Après la traversée de l’estuaire, nous rejoignons Le Couëron où un nouveau détour s’impose. C’est ici que l’on trouve la Maison dans la Loire, œuvre de Jean-Luc Courcoult. Très réaliste, elle donne l’impression que la maison s’est échouée ici, par hasard, prise par les courants et la montée des eaux. 

Il est déjà tard et il m’est impossible de finir les 20 km par les marais pour rejoindre Cordemais. J’opte donc pour le train : comme toujours, une sacrée aventure ! Les trains de passagers passent à toute vitesse à Le Couëron, nous soufflant à chaque fois sur leur passage. À se demander si notre TER s’arrêtera bien. Quand il s’arrête, loin de là où j’avais imaginé le wagon vélo, je dois courir. Heureusement, j’ai été aidée par de nombreux passagers pour me hisser à bord avec la remorque… 

♥ Bonnes adresses à Cordemais 

  • Le Proxi prépare de bons petits plats faits maison si vous avez de quoi réchauffer
  • Le camping de la Loire est une adresse simple et sans chichis pour une nuitée au calme dans un bungalow ou en tente
  • Le restaurant Au fil de l’Ô, non loin du camping, est une bonne adresse si vous préférez dîner dehors.

Étape 2 : Cordemais – Saint-Nazaire, 45 km

Cette deuxième journée s’annonce sportive. Le vent s’est levé, plein ouest (de face donc) et ne me lâche pas d’une minute, rendant chaque kilomètre de cet itinéraire plat plus exigeant. Je suis désormais la signalisation de la Vélidéale. L’étape garde tout son charme, serpentant entre voies partagées peu fréquentées et chemins en terre au bord de l’eau, animés par la présence de vaches et de chevaux. La Loire, souvent en contrebas, reste distante : pour l’apercevoir, il faut grimper sur les observatoires aménagés.

À Lavau-sur-Loire, une halte s’impose devant le Café du Port. C’est cette belle bâtisse de pierre qui a inspiré Jean-Luc Courcoult pour son œuvre, La Maison dans la Loire. Le café offre aussi une belle halte. Pensant qu’il y aurait plus de commerces sur la route, j’aurais aimé qu’il propose une petite restauration ! À quelques tours de roue de la bourgade, un chemin en bois mène à l’Observatoire de Tadashi Kawamata à Lavau-sur-Loire. La passerelle de 800 mètres s’avance dans les marais, avant de surplomber les paysages, offrant un panorama saisissant. 

Cap sur Donges, petite ville reconstruite après avoir été lourdement bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale. L’église moderne mérite le détour avec ses sculptures monumentales intégrées à l’architecture. Pour les amateurs de patrimoine, le manoir de la Hélardière, typique du bâti breton, se visite également (Patrimoine de Donges).

En reprenant la route, le paysage se transforme : l’ombre des industries portuaires accompagne les pistes cyclables. À Montoir-de-Bretagne, le château d’eau affiche fièrement le slogan Saint-Nazaire Renversante. On s’approche du but final !

Saint-Nazaire, ville d’estuaire

L’entrée dans Saint-Nazaire est une bouffée d’air frais pour les cyclistes : une piste sécurisée en ligne droite surplombe la voie rapide avant de plonger dans la ville. De loin, impossible de manquer la base sous-marine allemande, vestige monumental de la Seconde Guerre mondiale, qui abrite aujourd’hui musées et lieux culturels.

Saint-Nazaire,que je ne peux m’empêcher de comparer à Brest pour ses similitudes historiques (les deux villes ont été détruites à plus de 80 % par les bombardements alliés), a su se réinventer. La ville conjugue plages animées, cafés en bord de mer et une offre culturelle étonnante comme :

  • Le sous-marin Espadon, à visiter dans l’écluse fortifiée
  • EOL, centre éolien, un espace très ludique qui permet d’en savoir plus sur les éoliennes en mer
  • La terrasse de l’écluse fortifiée, offre une magnifique vue sur l’estuaire 
  • L’Écomusée, pour comprendre l’histoire locale
  • Le phare de la jetée Est, un incontournable
  • L’Escal’Atlantic, le musée des paquebots de légende, à visiter dans base sous-marine allemande
  • Des jeux de plage pour enfants sur la grande plage centrale
  • Des sculptures insolites éparpillées dans l’espace public (un pied géant, un système digestif, un pull géant) 

Enfin, impossible de quitter la ville sans s’arrêter devant les pêcheries, ces cabanes de pêche sur pilotis typiques de l’estuaire. On peut même les louer pour 50 € la journée : de quoi vivre une expérience authentique !

Bonnes adresses à Saint-Nazaire

  • L’hôtel Holiday Inn à Saint-Nazaire – Accueil Vélo : du confort et un excellent rapport qualité/prix, juste en face de la base sous-marine allemande. Une bonne adresse idéalement située pour visiter la ville.
  • Le Barapom : une crêperie au concept original. Les galettes sont enroulées comme des wraps avec ses ingrédients.

Étape 3 : Saint-Nazaire – Quimiac, 56 km

Le départ de Saint-Nazaire a des airs de carte postale : on longe le front de mer, et par chance, une pêcherie est en action. C’est la première fois que j’en vois une fonctionner, et j’avoue : j’en reste fascinée.

À Saint-Nazaire, deux variantes s’offrent ensuite aux cyclistes via La Vélocéan : l’une suit la mer, l’autre passe par les terres, à travers de jolies routes et des sous-bois. Avec Léa, je choisis la seconde, plus tranquille. Après tout, j’ai déjà parcouru la côte par la Vélocéan en 2021 et les souvenirs de ses paysages m’accompagnent encore.

La sortie de ville s’annonce plus sportive. Une montée raide me fait chauffer les cuisses. Il faut dire que le vent s’est encore renforcé depuis la veille : à vue de nez, les rafales flirtent avec les 80 km/h. Avec une remorque chargée, la moindre pente anodine se transforme en véritable défi.

Nous faisons une halte bienvenue à l’étang du Bois Joalland, un espace naturel parfait pour se dégourdir. Léa, lasse de la remorque, se défoule les jambes et s’élance en courant derrière les joggeurs, les imitant avec un sérieux désarmant. 

Assez rapidement malgré un rythme lent, nous arrivons le long de la longue baie de La Baule. Le long de la promenade, le vent m’y cueille de plein fouet. Évoluant à 3,3 km/h, je découvre qu’il est encore possible de tenir en équilibre sur un vélo. À ce rythme-là, j’ai l’impression de pédaler dans le vide. Même les cyclistes en électrique peinent à me doubler. Au bout de quelques minutes, je bifurque dans une rue parallèle, un peu plus à l’abri des immeubles avant de m’arrêter sur la plage pour la pause déjeuner. 

La sieste de Léa m’offre un répit pour évoluer après La Baule : le vent passe de face à côté, et une piste aménagée sur une ancienne voie ferrée m’ouvre la route. En temps normal, le faux-plat montant serait une formalité, mais avec la remorque et ce vent de travers, chaque coup de pédale reste mou.

Il est presque 16h quand j’arrive à Guérande, le souffle court. La cité médiévale est superbe, mais je panique un peu : il reste encore de la route. Heureusement, Denni me rejoint pour le week-end. En l’attendant, je visite la ville avec Léa, émerveillée par ses remparts et ses ruelles pavées. Puis je profite de l’arrivée de son père pour lui confier la petite : un luxe inespéré pour terminer les 25 km restants avec quelques kilos en moins.

Les marais salants filent rapidement. Je ne m’y attarde pas de trop cette fois : les routes y sont étroites et fréquentées , il n’est pas recommandé d’y aller à vélo. Puis, je les connais déjà bien pour y être passée en 2021 (en plein hiver). Un peu plus loin, la route côtière s’ouvre, splendide. Je m’offre une pause au Belvédère de la Maison des Douaniers, d’où la vue se déploie sur l’océan.

Dernier arrêt à Quimiac, un petit bourg en bord de mer, paisible et discret, où la journée s’achève enfin. Fatiguée, mais heureuse d’avoir tenu face à ce vent insatiable.

♥ Bonnes adresses à Quimiac

  • Hôtel Relais Marine – Quimiac : En plein centre-ville, un hôtel charmant avec un grand espace pour garer les vélos et un excellent petit-déjeuner. Personnel très sympa (et adorable avec les petits bouts).
  • Crêperie l’Amphore : une bonne adresse pour manger de bonnes crêpes et moules ;-). À deux minutes de l’hôtel.

Étape 4 : Quimiac – La Roche-Bernard, 60 km

Je suis ravie que Denni m’ait rejoint pour cette portion. Il n’a pas pu emporter son vélo de voyage, seulement son gravel sur lequel il n’y a pas d’attache pour la remorque, mais quelle différence tout de même ! À deux, c’est tout de suite plus facile : il me pousse dans la succession de petites montées qui s’enchaînent sans relâche. En temps normal, je les aurais à peine remarquées, mais après trois jours de vent de face, un vélo chargé à bloc et la remorque derrière, chaque bosse devient un obstacle. Son aide est plus que bienvenue.

Le programme du jour est splendide : on commence par évoluer au cœur des marais salants du Mès, où l’on peut s’attarder pour observer la faune, les carrelets et les moulins à vent avant de rejoindre le bord de mer.

Si la plage de Pont-Mahé semble un peu tristoune aujourd’hui, faute à la météo couverte et à la marée très basse, on comprend tout de suite pourquoi elle attire tant les familles en été. Grâce à un bac posé à l’entrée de la plage, on dispose même de quelques jeux de plage pour Léa !

Vient ensuite ce qui constitue probablement l’un des plus beaux paysages de cette traversée : les falaises de grès ocres des plages de Goulumer et de Loscolo. Malheureusement, la météo n’a pas voulu nous gâter et si nous avons le temps de dérober quelques clichés de ces paysages, une pluie battante nous accompagne désormais pour presque tout l’après-midi. À défaut de profiter pleinement du décor, nous profitons au moins du sommeil de Léa : c’est sous ces averses qu’elle fait sa plus belle sieste du voyage, bercée par le bruit régulier des gouttes sur sa remorque.

En fin de journée, nous nous enfonçons davantage dans les terres et profitons d’une accalmie pour alors admirer le barrage d’Arzal, mis en œuvre pour réguler le débit d’eau de la Vilaine. L’endroit est superbe : un ensemble de collines boisées entoure le fleuve et son port lové à deux pas du barrage. C’est ici que l’on laisse La Vélocéan – désormais nommée la Littorale depuis notre entrée dans le Morbihan – pour rejoindre la V42.

Encore quelques kilomètres et se dresse La Roche-Bernard, perchée sur son promontoire rocheux. Son port sur la Vilaine a un charme fou. La montée vers le centre du bourg fait piquer les mollets, mais la récompense est là : un centre historique magnifique, fidèle à mes souvenirs de 2017. Perché au-dessus du fleuve, le village offre de beaux points de vue sur les alentours.

♥ Bonnes adresses à La Roche-Bernard

  • L’Hôtel des Deux Magots : au-dessus du restaurant gastronomique de l’Auberge des Deux Magots, installé dans l’une des plus belles bâtisses de la Roche-Bernard, cet hôtel magnifique aux escaliers biscornus est incontestablement une adresse à ne pas manquer. Les vélos sont mis en sécurité deux rues plus loin !
  • Si le Sarah B nous a été recommandés, nous avons fini à La Cambuse, un peu moins… complet (c’était samedi soir) ! Je me méfie toujours des cartes trop hétéroclites, mais nous y avons très bien mangé !

Étape 5 : La Roche-Bernard – Redon, 44 km

Le cinquième jour démarre sous un ciel radieux. Quel bonheur après la grisaille d’hier ! Nous en profitons pour flâner un peu dans La Roche-Bernard, découvrir ce que la pluie nous avait volé la veille. C’est l’un des charmes de la Bretagne : la pluie ne s’installe jamais vraiment, poussée par le vent.

La route s’élance ensuite dans une campagne vallonnée. Nous avons l’impression d’être un peu perdus au milieu de nulle part, mais sur de jolies petites routes qui dévoilent, par instants, des aperçus de la Vilaine. Les paysages sont apaisants et cette étape se révèle très agréable. Denni est encore là et m’aide dans les montées, comme un soutien discret mais précieux.

Pour le déjeuner, nous faisons un détour jusqu’au port de Foleux à Nivillac. Niché au creux d’un paysage verdoyant, ce petit port de plaisance respire la tranquillité. L’endroit est charmant et parfait pour reprendre des forces avant de repartir. De retour sur la V42, quelques montées bien piquantes nous attendent. Cette fois, ce n’est pas une impression liée à la remorque. Le couple de cyclistes devant nous a posé pied à terre pour pousser leurs vélos en marchant. 

Heureusement les montées pimentées sont de courte durée. La suite de l’itinéraire nous entraîne sur une alternance de routes et chemins en terre, toujours au fil de la Vilaine. À une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, Denni prend congé pour attraper son train du retour. L’aventure continue alors en duo mère-fille.

Peu après, nous atteignons Fégréac, là où le canal de Nantes à Brest et la Vilaine se rencontrent. C’est ici que s’élève l’un des lieux les plus insolites du parcours : le Belvédère de Nicolas Polissky. Pour y accéder, on laisse les vélos au pied du site et l’on grimpe une courte montée que Léa insiste pour faire à pied. L’œuvre, tout en bois et en courbes, surplombe la confluence et offre une vue magnifique. La montée m’arrache quelques frissons du fait des planches irrégulières, mais l’endroit est magique. Mieux encore : les voyageurs à vélo peuvent bivouaquer sur place et, l’été, des spectacles et événements y sont organisés par des bénévoles. Une halte immanquable pour qui passe dans le coin.

Il reste alors la dernière portion le long du canal de Nantes à Brest. Le chemin nous guide jusqu’à Redon, ville portuaire à la confluence de la Vilaine et de l’Oust. J’aime son charme simple : ses maisons à colombages, son imposante abbatiale Saint-Sauveur, les touches colorées de street art qui animent les murs, et même un cinéma insolite – le ciné Manivel – que je recommande vivement.

C’est ici que le voyage prend une nouvelle dimension : à Redon, une nouvelle recrue nous rejoint : ma mère !

♥ Bonnes adresses à Redon

  • L’Hôtel Sedrez, un hôtel tout fraîchement refait avec des espaces superbes et des petites chambres cozy. Un garage à vélos est dispo dans la cour.
  • Le Ciné-café au ciné Manivel, un restaurant associatif avec une belle offre végétarienne. Pour les fans de crêpe, la crêperie Billig Bar est également très bonne !

Étape 6 : Redon – Messac, 43 km

Depuis Redon, nous quittons rapidement la ville pour rejoindre le chemin de halage de la Vilaine. La voie verte est parfaite : plate, roulante, sécurisée. Le décor est apaisant, la rivière glisse doucement en fond de vallée et les passants sont rares. Le chemin est annoncé comme abîmé par la dernière crue, mais en réalité, nous l’avons trouvé en bon état, agréable à rouler. Quelques bourgades et guinguettes ponctuent l’itinéraire.

Dans le village de Brain-sur-Vilaine, impossible de résister à l’appel du Bistrot : un lieu unique, à la fois bar, café, épicerie, relais postal, tabac et même friperie. L’ambiance y est décalée avec une déco originale et chaleureuse. On n’y propose pas de restauration complète, mais des en-cas bienvenus pour les cyclistes en vadrouille.

Chaque été, de juin à début octobre, le village s’anime avec le festival L’Émoi des Arts : un parcours artistique d’1,5 km qui permet de découvrir 27 sculptures monumentales en plein air. L’art contemporain se mêle aux ruelles et espaces naturels, donnant à l’endroit une atmosphère surprenante.

La route se poursuit et s’encaisse dans la vallée de Corbinières. Le paysage devient plus sauvage : la rivière serpente au fond dans un environnement très boisé. On passe sous un magnifique viaduc ferroviaire enjambe la vallée. C’est un passage à la fois impressionnant et bucolique. La météo, elle, joue sur l’instabilité : même si les photos donnent une toute autre impression, les averses à répétition rythment en réalité notre journée. Ma mère, qui avait investi spécialement dans un pantalon de pluie pour ce voyage, est bien heureuse de son achat !

À mi-chemin entre Rennes et Redon, Guipry-Messac est une étape idéale. La commune dispose d’un camping cyclo-accueillant avec quatre cabanes-étape pensées pour les voyageurs à vélo. De notre côté, nous avons choisi de nous réfugier dans une chambre d’hôtes : la pluie battante de fin de journée ne nous a laissé aucun répit.

♥ Bonne adresse à Guipry-Messac

  • La maison d’hôtes CaféCouet, un accueil chaleureux dans une maison moderne, des chambres spacieuses et un très grand jardin où se trouve une belle piscine (bon la pluie a eu raison de notre motivation, même si elle est couverte) ! Excellent petit déjeuner !
Chambre d'hôtes Cafecouet - Guipry-Messac

Etape 7 : Guipry-Messac – Rennes, 50 km

Cette dernière étape s’ouvre sous une météo maussade, mais il est prévu que ça se dégage : un vrai soulagement après la pluie de la veille ! Dès la sortie de Guipry-Messac, l’ambiance est bucolique, douce et reposante. Toujours sur la V42, le chemin longe la Vilaine, fidèle fil conducteur de ces derniers jours.

Tout au long de cette portion, l’art se glisse discrètement dans le paysage. L’association Les P’tits LézArts a installé trois parcours artistiques à Guipry-Messac, Saint-Senoux et Pont-Réan. À la suite de plusieurs symposiums organisés entre 2021 et 2025, des œuvres monumentales jalonnent les rives, surprenantes.

La Vilaine déroule ses méandres et nous croisons de nombreux moulins qui rappellent combien le fleuve a façonné la vie locale. À Bourg-des-Comptes, nous faisons halte sur l’île du Gai Lieu, idéal pour un pique-nique. Nous sommes ici en pleine courbe de la Vilaine, un vaste méandre où se forma jadis une gravière exploitée jusqu’aux années 1980. Aujourd’hui, le lieu est paisible : une écluse, un moulin, un petit pont et, de l’autre côté de la Vilaine, un café-restaurant invitent à la pause.

Peu avant Pont-Réan, le détour jusqu’aux falaises du Boël vaut le coup, mais il faut bien l’anticiper et traverser notamment la Vilaine bien en amont. Le point de vue sur la rivière est saisissant. Pont-Réan lui-même est charmant avec son pont ancien et son moulin industriel. L’approche de Rennes se fait ensuite tout en douceur : d’abord les espaces naturels, puis les étangs d’Apigné et enfin une coulée verte nous conduit directement jusqu’au centre-ville. On ne se rend compte de l’arrivée dans la métropole que par la fréquentation grandissante sur le chemin.

♥ Bonnes adresses à Rennes

  • Hôtel Garden, une excellente adresse située entre la gare et le centre-ville, avec une cour privée où mettre des vélos (à l’abri), un petit appartement et de belles chambres confortables. Je garde cette adresse sous le coude pour un prochain passage car j’ai adoré !
  • Crêperie Bretone, salon de thé et restaurant situé juste à deux pas de l’hôtel. Les produits sont succulents, on y mange vraiment bien !

Escale à Rennes

Nous avions prévu un jour de pause à Rennes pour découvrir la ville autrement, avec l’envie de la parcourir sous un angle insolite. Mais cette fois, la météo ne nous a vraiment pas épargnées : à peine une heure sans pluie dans toute la journée !

Plan B : direction Mama Cocco pour un atelier parents-enfants où l’on façonne des créations inspirées du monde entier. Léa repart fièrement avec une couronne égyptienne dorée, réalisée de ses mains. Un moment chaleureux, en toute intimité, parfait pour oublier la pluie battante et qui reste l’un des beaux souvenirs de ce séjour.

À l’heure du déjeuner, nous observons la pluie s’abattre sans relâche depuis la vitrine du restaurant. On ne se presse pas pour en sortir. Tant pis pour le parc du Thabor que je voulais absolument montrer à ma mère. Entre deux averses, nous nous perdons dans les ruelles du vieux Rennes, du Parlement vers la place Sainte-Anne, pour admirer les maisons à pans de bois. Une courte escapade, rythmée par un rayon de soleil le temps de… vingt minutes d’accalmie ! Puis la pluie reprend ses droits.

L’office de tourisme propose un top 10 des incontournables qui donne envie d’y revenir par beau temps. Et à 16h, nous dénichons une véritable pépite : Le Grand-Huit. Situé à deux pas de la gare, ce lieu unique rassemble une partie de collection impressionnante d’Arts forains de la famille Masclet : manèges anciens, stands forains, esplanades et scènes artistiques. On remonte le temps jusqu’à la fin du XIXᵉ siècle. Mieux encore, on peut grimper sur les manèges pour petits et grands !

Grâce à la météo capricieuse, Léa a eu un privilège rare : choisir sa place à volonté sur les manèges, puisqu’elle était la seule enfant présente à l’ouverture ! Elle en parle encore avec des étoiles dans les yeux. Comme quoi, même sous la pluie, Rennes sait surprendre.

La Traversée Bretonne de Nantes à Rennes : infos pratiques

Pour quel vélo opter pour rouler de Nantes à Rennes ?

La Traversée Bretonne de Nantes à Rennes évolue entre petites routes de campagne asphaltés, voies vertes et pistes dans les espaces naturels. C’est pourquoi, je recommande de prendre un VTC / gravel / Vélo de voyage avec des pneus un peu plus larges que sur les vélos de route.

À noter toutefois que les pistes sont souvent très roulantes et de bonne qualité.

Où louer un vélo ?

Je recommande vivement les services de l’agence Abicyclette Voyages. Le vélo de ma mère a été livré à Redon en excellent état et parfaitement équipé. Fiable, malgré les kilomètres au compteur, le vélo arrivait encore la batterie pleine le soir. Pour un voyage, les vélos à assistance électrique qui ont été choisis par Abicyclette Voyages tienne bien la route !

Gros plus : ma mère fait 1m50. C’est bien la seule agence de location que je connaisse qui propose de VRAIS vélos – et non des vélos enfants – pour les personnes qui font moins d’1m60. Ça nous a été fort pratique car ma mère qui ne fait plus du tout de vélo depuis son adolescence s’est sentie très à l’aise sur son vélo !

Quelles difficultés sur La Traversée Bretonne de Nantes à Rennes ?

Rien de bien bloquant : la Traversée Bretonne emprunte des itinéraires plutôt bien sécurisés.

Manque de chance pour moi, j’ai eu une météo plutôt changeante accompagnée d’un vent très fort (c’était la fin de l’ouragan Erin). Ce sont des conditions extrêmes exceptionnelles, avec des pointes à 80 km/h par exemple. Il ne faut donc pas se fier complètement à mon expérience, rendue difficiles de ce fait. Hormis trois à quatre montées entre La Roche-Bernard et Redon, le parcours est, en météo normale, bien plus abordable !

La difficulté de Nantes à Rennes réside en la succession de parcours à suivre. Comme la Traversée Bretonne n’est pas signalisée, il faut rester bien attentif ou suivre l’itinéraire sur GPS.

Rejoindre l’itinéraire en train

Qu’il s’agisse de Nantes ou Rennes, les deux gares sont super accessibles en train. Le seul point qu’il faut bien anticiper, ce sont les places vélo (dans le TER, elles doivent être réservées en saison estivale).

À savoir, à Rennes, toutes les voies sont accessibles avec le vélo, mais il faut passer par le souterrain. Il faut connaître l’astuce.

Si vous ne trouvez pas de train avec places vélos, vous pouvez aussi faire appel à Du Vent dans les Rayons, un transporteur de voyageurs à vélo basé à Nantes qui propose un service super adapté !

La Traversée Bretonne de Nantes à Rennes, un itinéraire familial ?

Absolument ! Ce n’est pas pour rien que je me suis lancée sur la Traversée Bretonne avec ma fille de 2 ans.

Le parcours est plutôt facile (sur 330 km, les difficultés sont vraiment très limitées) et sécurisé. On croise très peu de voitures sur les voies partagées. Les passages en ville, comme Nantes ou Rennes, se font sans problème… C’est absolument bluffant ! D’ailleurs, pour visiter Nantes, nous avions pris le vélo. La ville est vraiment cyclable. J’étais plus inquiète pour la traversée de Rennes avec ma mère qui n’est vraiment pas habituée, au final ça a bien roulé.

À noter pour les familles : je trouve que j’ai été trop ambitieuse sur la longueur des étapes et qu’une étape de plus aurait été bienvenue. Faire autant de kilomètres certains jours m’a privée de beaucoup de détours et a occasionné quelques difficultés quand je n’avançais pas avec le vent. Heureusement, Léa est très cool, mais après 5h de vélo, sa patience a des limites… En clair, mieux vaut voir large et rouler sans stress que de se retrouver à presser l’enfant toute la journée de peur d’arriver trop tard le soir !

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Ce reportage a été réalisé en partenariat avec La Traversée Bretonne et ses partenaires. Je reste libre de mon contenu et ai rédigé cet article de manière indépendante en relatant l’expérience telle que je l’ai vécue. La location du vélo de ma mère nous a été offerte par Abicyclette Voyages

Mila - rédactrice Un Monde à Vélo

À propos de l’autrice

Mila

En 2017, à l’occasion de son premier tour d’Europe à vélo, Mila commence à partager ses expériences de baroudeuse. Passionnée de photographie et engagée, elle lance le média Un Monde à Vélo. Son objectif : rassurer dans un discours ambiant du dépassement de soi et rendre la thématique du cyclotourisme accessible à tous et surtout à toutes. 

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