Les rencontres avec des chiens agressifs sont malheureusement assez fréquentes lorsque l’on voyage à vélo dans certains pays ou dans certaines zones prédéfinies. Et c’est l’un des inconvénients du voyage à vélo finalement. C’est notamment le cas lorsque nous évoluons dans des pays où les chiens de rues sont nombreux. Ou encore lorsque l’on traverse les montagnes et que l’on croise des Patous (les chiens qui protègent les troupeaux contre les attaques de prédateurs), probablement les plus « dangereux » si on n’a pas les bonnes réactions face à eux.
Ce sont ces derniers qui nous ont croqué à deux reprises les sacoches. Par miracle, les mollets n’y sont pas passés et les sacoches sont restés en bon état ! Pour ces deux cas de figure, il faut l’admettre, nous avons fait des erreurs. Eh oui, souvent, les attaques de chiens sont liées à un mauvais comportement face à lui.
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Commençons par le commencement. Le cycliste déclenche souvent la poursuite chez le chien (probablement à cause de l’instinct de poursuite, une mauvaise éducation ou l’ennui parfois). Le chien protège son territoire / son troupeau. Il doit donc simplement comprendre que vous n’êtes pas une menace pour lui ou ses petits protégés. Si vous rencontrez des chiens agressifs à vélo, c’est probablement parce qu’ils se sentent simplement menacés par votre présence. N’y voyez donc rien de personnel !
Mais un chien cherche toujours à éviter le conflit naturellement. Son agressivité apparente n’est pas forcément son véritable état d’esprit. L’aboiement est une alerte. En tout cas, quand il n’a pas été éduqué par une personne mal-intentionnée (ça arrive aussi, malheureusement). Pour vous sortir de la situation, il faut donc apaiser le chien.
Les chiens des rues sont souvent eux-même apeurés
Le problème, c’est qu’un peu partout sur la toile, il vous est conseillé de crier, de faire barrage avec votre vélo, de jeter des cailloux, de rouler plus vite, de leur coller de la bombe au poivre dans les yeux, de leur filer un coup de bâton, et j’en passe. Honnêtement, ce n’est pas la bonne technique (on trouve). C’est plutôt une réponse assez menaçante justement, qui risque d’énerver encore plus le chien et d’aggraver la situation ! Sans compter que l’on trouve cruel d’infliger ça aux chiens des rues, souvent déjà bien mal en point.
Évidemment, il y a toujours des cas de figure assez exceptionnels, choquants et incompréhensibles de chiens qui agressent subitement. C’est d’autant plus le cas lorsqu’ils sont dressés à attaquer. Mais, heureusement, les chiens des rues ou les patous en montagne ne sont, à priori, pas éduqués comme ça (voire pas éduqués du tout pour les premiers). Ce sont ceux que l’on croise le plus souvent à vélo. Nous nous en sortons systématiquement en suivant les recommandations que nous avons donné dans cet article, même s’il a fallu du temps pour que nous adoptions ces bonnes pratiques.
Que faire en cas de rencontre avec un chien à priori agressif ?
- Ralentir voire s’arrêter et marcher à côté de son vélo
- Parler au chien calmement
- Les laisser vous renifler lorsqu’il s’agit d’un chien de berger
- Rester attentif, même si le maître est à côté
- Faire demi-tour si besoin
1. Ralentir voire s’arrêter et descendre du vélo
Ça peut paraître impressionnant la première fois. Un chien arrive en courant, en montrant ses crocs et en aboyant assez agressivement. Premier réflexe : pédaler plus vite. Ça marche si on est en descente. En montée, ce n’est pas gagné. Il est fort probable que le chien nous rattrape vite.
La meilleure chose à faire, dans ce cas de figure, c’est de ralentir et d’avancer très doucement soit à pied en poussant le vélo, soit en roulant au pas. En réalité, les chiens agressifs sont bien plus souvent bruyants que mordants. Une fois que l’on s’arrête, ils ont tendance à reculer. Alors on avance doucement au fur et à mesure qu’ils s’éloignent.
Là où il faudra faire attention, c’est au moment où l’on remonte en selle et que les chiens se trouvent derrière nous. Pour cela, on continue à leur parler.
2. Parler calmement au chien
Chien affamé des rues
Parler aux chiens aide à les maintenir à distance. Il ne s’agit pas de leur crier dessus, simplement de leur parler. « Tout doux, allez, tout va bien». Le fait de parler permet aussi de calmer la peur de notre côté et surtout d’éviter de la faire sentir, ce qui pourrait énerver davantage le chien s’il la ressent.
Le chien ne va pas arrêter d’aboyer si on lui parle, mais ça va sans doute l’apaiser, voire le faire reculer. En général, lorsque je suis assez éloignée pour remonter en selle, je pointe du doigt un endroit si je vois qu’ils avancent à nouveau. Je le fais toujours en parlant (pas en criant rappelez-vous) et je leur dis « là-bas, on reste là-bas ». Je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais jusqu’ici ça a marché, ça les coupe dans leur élan. Certains conseillent en complément de ne pas regarder le chien dans les yeux car il le prendrait comme un défi.
3. Laisser le chien vous renifler
Ce conseil concerne davantage les chiens domestiques, notamment les chiens de troupeaux, les fameux patous. En montagne, si l’on voit que l’on s’approche d’un troupeau, le meilleur à faire est de rester en alerte. Les chiens ne sont généralement pas très loin. Parfois, ils ne nous calculent même pas. D’autres fois, on ne les voit pas du tout arriver et soudain ils sont là, bien énervés.
Dans tous les cas, si vous les rencontrez, descendez du vélo et attendez tout en continuant à leur parler. Ils viendront probablement vous sentir, vérifier qu’il n’y a pas de danger. La fois où un patou a mordu la sacoche de Denni, le chien est arrivé en courant et Denni ne s’est pas arrêté. Une erreur qui aurait pu moins bien finir.
En revanche, lors de mon trip dans le Mercantour, nous avions eu des retours très inquiétants des patous d’une bergère du coin qui étaient hyper agressifs. Nous les avons croisés. Le fait d’avoir eu les bons réflexes et de les avoir laissés nous renifler (même avec la boule au ventre car ce sont de sacrés bêtes), nous n’avons eu aucun problème. Nous avons simplement attendu que le troupeau finisse son transfert.
4. Rester attentif, même si le maître est à côté
lÇa, c’est la fois où c’est moi qui ai eu un coup de crocs dans les sacoches (encore une fois, un coup de bol que ça n’en soit resté que là). La scène s’est passée si vite ! Dans les Pyrénées, sur l’EuroVelo 3, en passant devant une ferme, le chien est sorti de chez lui et ne semblait pas agressif outre mesure. Le maître était à côté. Puis d’un coup, il a croché dans ma sacoche.
Encore une fois, c’est un exemple simple. Je n’ai pas ralenti, le chien a croqué ! L’aurait-il fait sinon ? Aucune idée, c’était peut-être un chien mal dressé, vu qu’il n’a donné aucun signal d’alarme. Depuis, dès que nous voyons des chiens sans laisse ou des gros chiens incontrôlables (comme ce fut le cas en Bretagne l’année dernière), même si le maître semble confiant, on ralentit.
Fun fact : je note tout de même que les morsures (même dans les sacoches) ont toutes les deux eu lieu en montagne, en France, avec des maîtres à proximité.
Attention, les petits chiens sont parfois les plus agressifs !
5. Faire demi-tour
Si le chien semble vouloir absolument bloquer le passage, ne vous laisse pas passer et continue d’être agressif, peut-être que le mieux ce serait d’essayer de contourner par une autre route et de faire demi-tour tout doucement. Rien ne sert de forcer, un mollet en moins c’est pire que quelques minutes à faire un petit détour.
Jusqu’à présent, nous n’avons jamais eu à faire demi-tour. Ma seule crainte, c’est le chien qui déboule d’on ne sait où et dont on n’a pas le temps d’anticiper l’arrivée. Ce sont les plus dangereux, mais cela arrive rarement, car les chiens agressifs se font bien entendre avant de mener une attaque !
Autre solution si le chien ne vous laisse pas passer, ayez toujours quelques croquettes dans les sacoches. C’est une boutade, mais c’est peut-être à tester histoire de faire diversion, le temps de passer dans certaines zones du globe réputées infestées de chiens errants.
Le risque zéro n’existe évidemment pas, mais on se rend bien compte que la plupart du temps, ça se passe finalement assez bien. Pour autant, nous avons fait face à des bandes de chiens très impressionnantes. Ça a traumatisé notre propre chien à force. Ce que l’on ressent, pour les chiens des rues particulièrement, c’est qu’ils ont eux-mêmes des réflexes de peur et tentent surtout de nous impressionner. Je trouve aussi que l’agressivité de ces derniers est proportionnelle à la façon dont ils sont (mal)traités par les locaux. Ils sont donc plus ou moins cool selon les pays et la culture.
Alors, arriverez-vous à rester calme lors de votre prochaine rencontre avec un bon gros chien agressif ?
Que faire en cas de morsure par un chien ?
CONSULTEZ UN MEDECIN OU RENDEZ VOUS À L’HOPITAL
- Afin d’être vacciné contre la rage, seul moyen d’éviter cette maladie qui est incurable. Même si le chien n’avait pas l’air malade ou semblait inoffensif. Même si vous avez déjà reçu les trois premières doses du vaccin. Se faire vacciner contre la rage ne protège pas totalement. Cela permet de ne recevoir que deux injections au lieu de 5 injections en cas de morsure suspecte.
- Afin d’avoir des antibiotiques : le chien ne transmet pas seulement la rage mais plein d’autres maladies, surtout s’il s’agit d’un chien errant.
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À propos de l'autrice
Mila
En 2017, à l'occasion de son premier tour d'Europe à vélo, Mila commence à partager ses expériences de baroudeuse. Passionnée de photographie et engagée, elle lance le média Un Monde à Vélo. Son objectif : rassurer dans un discours ambiant du dépassement de soi et rendre la thématique du cyclotourisme accessible à tous et surtout à toutes.
Merci pour cet article!! J’ai une chienne de 1 an que j’essaie d’éduquer doucement pour les vélos et ça commence à marcher mais quand les vélos arrivent trop vite je ne peux plus la contrôler malheureusement. Mais c’est surtout sa peur qu’elle exprime. Tout à l’heure je me suis interposée avec le cycliste qui allait la frapper avec son pied. Il n’a pas eu les réflexes que vous dites et c’est la faute de ma chienne! Je vais partager votre article qui devrait être affiché partout. Merci de tout cœur
Avec plaisir. C’est vrai que c’est une réaction très bête parce que le coup de pied n’aurait fait qu’envenimer la situation. Ce n’est pas une bonne tactique même si je comprends que ça puisse faire peur aussi en tant que cycliste… Je crois que moi-même j’ai levé le pied une fois parce que le chien ne s’arrêtait pas ! C’était plutôt une position de défense au cas où il m’attaquerait, mais je ne savais pas encore comment réagir. C’est venu avec l’expérience !
Je confirme ayant moi même été confronté à une situation de danger. Un berger allemand arrivait sur moi en courant, je n’ai pas bougé et il s’est arrêté net puis m’a senti et il est retourné d’où il venait. J’ai seulement appliqué les recommandations d’un professionnel canin. Surtout ne jamais tenter de se sauver.
Surtout avec un berger allemand. J’ai un chien typé berger allemand, honnêtement, il me rattrape sans problème même si je vais à fond. D’ailleurs, il adore courir après les cyclistes, il se dit qu’il va en balade vu qu’il a l’habitude de le faire avec nous… Il va juste se promener de son côté et il ne ferait rien de méchant, mais il doit faire tellement peur aux gens !
En effet, ne jamais tourner le dos à un chien mais lui faire face. Même un molosse se mettra à douter. J’ai eu l’exemple avec mon fils, le molosse s’est arrêté net. il avait plus peur que moi
Je confirme ayant moi même été confronté à une situation de danger. Un berger allemand arrivait sur moi en courant, je n’ai pas bougé et il s’est arrêté net puis m’a senti et il est retourné d’où il venait. J’ai seulement appliqué les recommandations d’un professionnel canin.
Il y a aussi la solution de descendre du vélo et se mettre accroupi à hauteur du chien, car debout le chien a l’impression d’être dominé et il n’aime pas donc il attaque.
Vous vous mettez accroupi sans bouger les mains visibles sur vos genoux le chien viendra vers vous et un moment donné, il se laissera presque caresser, ne pas faire de geste brusque, rester un moment avec lui à lui parler il s’appaisera.
L’agressivité faut oublier, tout comme la bombe de gaz et autres débilites de pseudo guerriers baroudeurs…….
Ce peut être une solution, après, faut se rendre compte que parfois, surtout dans certains pays comme la Grèce par exemple, il y a quand même des dizaines de rencontres de chiens par jour, alors, on va bien souvent au plus rapide sinon, on ferait 10km dans la journée 😉
s’arrêter et faire face au chien en montrant son autorité est une solution mais quant vous résidez en campagne
avec des pecnots qui n’ont donnés aucunes règles a leurs chiens , tout en les laissant en liberté , bref des propriétaires irresponsables et si vous faites du cyclisme régulièrement , on rencontre régulièrement ce genre de situations . après c’est la roulette russe , 5 fois sur 6 vous ne vous ferez pas mordre le mollet . non la vrai solution , c’est de donner la leçon au chien , celle que le propriétaire n’a pas été capable de donner , l’aérosols anti-chien ! le chien comprendra très vite qu’il ne faut pas revenir !
Drôle comme votre commentaire est à côté de tout ce que l’on a dit dans cet article. Faites comme vous le souhaitez après tout. Et les chiens en liberté en campagne en France sont bien plus rares que tout ce que l’on a croisé durant nos mois de voyage en Europe de l’Est, dans les balkans et en Turquie / Géorgie. Donc, je confirme le point de cet article, suite à une expérience significative et jamais avec une once de violence, notre technique a toujours – TOUJOURS – été efficace.
Bonjour,
Très bon article avec des réponses que je vois rarement surtout sur les réseaux sociaux. Les chiens poursuivent les vélos et essais de mordre les roues, car ils ont un instinct de prédation fort. S’arrêter et “dire bonjour” est un bon réflexe. Une petite astuce mais pas toujours possible dans l’action, donner un truc à grignoter au chien afin qu’il nous associe à un truc de bien et permet de l’éloigner en balançant la friandise (bon il y a le risque qu’il ne vous lâche plus ).