Voyager à vélo avec un bébé : le guide complet pour une aventure en famille

Voyager à vélo avec un bébé peut paraître effrayant : manque d’infrastructures, équipement, rythme, budget… Tout semble être un obstacle insurmontable. À chaque déplacement du quotidien, il n’est pas rare de remplir un coffre entier pour une sortie familiale de 2h. Alors partir à vélo avec un bébé, vraiment ? 

Eh bien oui, vraiment, c’est tout à fait faisable. Dans notre société, nous avons tendance à penser qu’un bébé a besoin de beaucoup, que la sécurité n’est jamais suffisamment optimale. Nous avons commencé à voyager à vélo avec notre bébé à partir de ses 8 mois environ. De petits séjours où elle n’a fait que gazouiller.

Que faire pour voyager à vélo avec un bébé ? Quels sont les équipements indispensables ? Comment gérer la logistique et la sécurité ? On vous donne toutes nos clefs !

Voyager à vélo avec un bébé : les bases

Peut-on voyager à vélo avec un bébé ? La réponse est oui. À condition d’être prêt à adapter complètement son quotidien à son enfant. À partir de maintenant, c’est lui qui mène la danse !

À partir de quel âge un bébé peut-il voyager à vélo ?

À priori, à partir de 9 à 10 mois, mais…

C’est une question très délicate car il y a beaucoup d’avis divergents sur le sujet. Les fabricants de remorques vélo pour enfants recommandent généralement d’attendre les 9 ou 10 mois pour voyager à vélo avec un bébé. On peut éventuellement partir pour quelques balades à vélo avec un hamac qui permet de mieux tenir bébé avant ses 10 mois. 

Certains voyageurs partent même avec de tout petits bouts, dès 5 mois. D’autres clament haut et fort qu’il faut attendre les 2 ans de l’enfant car la position en remorque vélo ne serait pas bonne pour son développement. 

Pour ma part, j’en ai conclu que tout est une question d’équilibre. Comme toujours. Je n’ai pas souhaité que l’on voyage avant que Léa ne tienne bien assise toute seule. La position, si elle n’est pas maintenue trop longtemps, ne va pas entraver le développement d’un bébé, alors nous nous sommes adaptés.

Premier voyage à vélo avec bébé à 8 mois pour Léa.

Pourquoi voyager à vélo en famille ?

J’en parlais récemment dans le podcast La Sportive Outdoor avec Laurène, les parents ont souvent tendance à se mettre des barrières démesurées. C’est vrai que l’accueil d’un bébé au sein d’un foyer est bouleversant et tétanisant. Mais des parents bien dans leur tête font aussi des parents bien plus à même de s’occuper de leurs enfants. 

Un voyage à vélo avec bébé, pour des passionnés comme nous, cela ne nous posait pas de question. Déjà parce que le livre d’Olivier Godin – Prends ma Roue m’avait inspiré. Et que j’avais lu quelques ouvrages complémentaires avant la naissance de ma fille (vous retrouverez mes meilleures références à la fin de l’article). En bref, je suis loin d’être la première à m’être lancée.

Le voyage à vélo apporte beaucoup à bébé, aux parents aussi. On retrouve de l’échange, de l’air, du sport, du calme et nous ne sommes pas parasités par des écrans. L’éveil de bébé se fait par des milliers de sensations qu’il explore : le toucher des feuilles, du sable, du gravier, les animaux, les bruits, le chant des oiseaux. Les moments de sport nous aident à vivre les moments avec notre fille et l’on s’adapte. 

Quel mode de transport choisir pour voyager à vélo avec bébé ?

La remorque vélo pour bébé

De notre côté, nous avons opté pour la remorque vélo car cela nous semble idéal en voyage. Même si elles pèsent lourd, les modèles haut de gamme ne donnent pas la sensation de poids que l’on imagine. L’espace de bébé est assez grand, il peut y avoir des jouets, de l’eau et de quoi bouger un peu à dispo. Il voit le paysage, peut être mis à l’ombre si besoin. En revanche, je pense qu’il est essentiel d’opter pour un produit d’excellente qualité.

Le siège vélo bébé

Selon moi, ce n’est pas une solution vraiment idéale en voyage même si certains l’adoptent. Le bébé est plus confiné sur un siège vélo que dans une remorque vélo, le porte-bagages est déjà utilisé pour les sacoches, cela augmentant le risque de casses et en cas de chute, le siège vélo bébé est bien plus dangereux. 

Le vélo cargo ou long tail 

Les vélos cargo sont conçus pour transporter des charges lourdes ou volumineuses, y compris des enfants. Ils disposent d’une caisse à l’avant ou à l’arrière du vélo, permettant d’installer un siège bébé. Les vélos long tail quant à eux possèdent une partie arrière allongée permettant de transporter des enfants sur le porte-bagages arrière.

S’équiper pour voyager à vélo avec bébé

L’équipement pour voyager à vélo avec bébé est sans doute la partie la plus simple. Si l’on souhaite des produits de qualité qui ne risquent pas de poser problème à bébé, les tarifs grimpent bien souvent en flèche.

Notre belle remorque Croozer Vaaya est vendue aux environs de 800€ et passe à 1000 € si on ajoute les accessoires comme le hamac, le pare-soleil, le kit jogging, etc. D’occasion, elle se trouve rarement, mais elle se trouve. 

Les indispensables (selon moi)

• Un tapis de pique-nique. On en a pris un chez Decathlon, c’est l’accessoire qui nous a été le plus utile avec Léa
• Des sacs, gourdes ou mieux biberons isotherme, pour avoir un biberon toujours prêt en route
• Une table à langer de voyage (celle-là, on la sort mille fois par jour)
• Une tenue de pluie / une tenue chaude
• Des chaussures que bébé ne peut pas enlever facilement (Léa ne veut porter que ses Naturino dégotées (désolée) sur Amazon et des Keen dégotées sur le site les Petits Baroudeurs qui durent beaucoup).
• Un casque vélo pour bébé : le modèle Abus Smiley 3.0 est exceptionnel

En camping / Bivouac

• Un sac de couchage bébé : la petite pépite, Morrison Outdoors, même si ça coûte un bras (attention, on a eu 20€ à payer lorsque le sac de couchage est arrivé à la frontière).
• Une tente minima de 3 places autoportante
• Si ce n’est pas recommandé, on a opté pour le matelas mini de chez Decathlon. Pas convaincus, j’admets.

Accessoires optionnels

• Un réhausseur (mais très dispensable, la plupart des restos ont une chaise haute)
• Un petit lit / tente de voyage bébé (Deryan est la marque qui le fait) qui peut bien remplacer le matelas gonflable et créé une bulle autour de bébé.
• Le chauffe-biberon qui au final nous a bien servis à l’hôtel !
• Le porte-bébé pour les autres balades

Évidemment, on prend ce que l’on a l’habitude d’utiliser : quelques jouets légers, des couches, des crèmes pour les fesses et ses habits !

On part où avec bébé ? 

Contrairement à ce que l’on peut penser, voyager à vélo avec un bébé est selon moi assez cool pour faire justement ce que l’on veut. Notamment parce que c’est nous qui dirigeons et qui avons le contrôle du vélo. La seule limite que l’on s’impose de notre côté, c’est celle des voies à fortes circulations. Difficile de ne pas perdre son sang froid lorsque l’on se fait dépasser dangereusement et que l’on a un petit bout dans la remorque. 

Les itinéraires cyclables familiaux

S’il s’agit ici de votre premier voyage à vélo ou que vous préférez opter pour des itinéraires en voies propres, je vous conseillerais d’opter pour des itinéraires estampillés familiaux comme La Vélodyssée, La Loire à Vélo ou encore Le Canal de Nantes à Brest. Pour plus d’infos, vous pouvez retrouver la majorité des itinéraires français sur le site francevelotourisme ou sur celui de l’AF3V. 

D’une manière générale, les itinéraires cyclables ont tendance à privilégier la sécurité, même si le curseur est très variable d’un itinéraire à un autre et d’un parent à un autre (on a tous notre propre curseur interne, forcément). Le dénivelé et le pourcentage de voies partagées va évoluer selon l’itinéraire, mais pour ce qui est de la France, sauf exceptions, on croise peu de voitures en général. 

Par exemple, nous avons parcouru La Vallée du Lot à Vélo avec bébé. Ce n’est pas un itinéraire que je recommanderais aux familles avec des enfants qui pédalent, mais le dénivelé et les voies partagées ne nous faisant pas peur, nous avons adoré l’expérience !

Créer son propre itinéraire

Si vous voyagez en Europe, une belle étude des cartes en ligne ou papier en amont peut vous permettre d’emprunter uniquement les petites voies peu fréquentées, alias les voies secondaires. Les destinations peu touristiques sont probablement les meilleures. 

Optez plutôt pour les terres que le littoral. Choisissez des destinations nature où le nombre d’habitants. Je pense notamment aux départements du centre de la France, un peu plus ruraux comme la Creuse, la Corrèze, la Mayenne, le Puy-de-Dôme, la Loire, etc., qui sont des départements sous-côtés et géniaux à traverser à vélo ! Je trouve personnellement que ce sont mes meilleures expériences de voyage. 

Pour créer vos itinéraires, utilisez des applications dédiées comme Komoot, Maps.me ou Mappy.cz. Avec l’habitude, vous arriverez à repérer les meilleures alternatives !

Voyager à vélo avec bébé et intermodalité

Si vous optez pour une remorque vélo, un longtail ou vélo cargo… Un conseil : cherchez des itinéraires où vous pourrez partir de chez vous ou prendre un bateau, seul moyen de transport vraiment efficace dans ce cadre. Pour le reste, il va falloir faire preuve de patience, de sang-froid et de réactivité !

La remorque vélo dans le train en France

Les remorques vélo se plient généralement. Si elles sont repliées, on peut généralement emprunter un TER. En pratique, si bébé ne marche pas, c’est plus difficile. On peut toujours opter pour mettre bébé en porte-bébé pour entrer et sortir du train. Mais pour peu qu’il y ait des marches, on peut beaucoup trop facilement blesser bébé dans la manoeuvre à mon goût.

Nous, on a décidé de monter à bord avec la remorque montée. On s’en est pris plein les dents à chaque fois malgré des TER presque vides, hors périodes de pointe. On a dû plier la remorque à bord, même pour 10 min de trajet. C’était assez désagréable, stressant, mais c’est passé. D’ailleurs, c’est un problème plutôt français que l’on n’a pas du tout connu en Italie, tant avec notre chien qu’avec bébé. Le nombre de voyageurs à vélo est sans doute bien moindre aussi…

La remorque vélo dans l’avion

Je ne parle presque jamais de l’avion sur ce site et c’est volontaire. Nous avons opté pour le vélo par conviction écologique. Je favorise donc le train et boycotte l’avion depuis des années. Tout du moins, j’essaie. Depuis deux ans, les voies ferrées sont coupées entre Cuneo (où l’on vit une partie de l’année et qui se situe en Italie) et la France. Plus de possibilités simples vers Nice. Plus de possibilités simples vers Paris. Il nous est donc arrivé de prendre l’avion avec Léa pour rentrer en Bretagne et ainsi nous soulager de 15h de voiture et de changements compliqués en train.

Malgré les règles bien claires sur les dimensions maximales de la poussette (considérée comme un accessoire bébé), la remorque vélo de Léa est passée à chaque fois sans surplus ! Je ne l’aurais pas cru, mais l’avion est plus facile sur cet aspect. 

Nos solutions pour définir nos itinéraires avec une remorque vélo

De notre côté, on favorise toujours le train, mais c’est toujours un peu stressant comme je l’expliquais alors soit : 

• On part de chez nous avec un retour en TER 
• On prend le train et on loue le matériel sur place. 
• On préfère garder notre équipement, on prend la voiture.

Nous avons donc équipé notre voiture d’un attelage et d’un porte-vélos Thule efficaces. On en a eu pour 2000€… C’est outch mais aucun regret pour le moment.

Gérer le quotidien en voyage à vélo avec bébé

Le maître mot : la flexibilité !

Voyager à vélo avec un bébé est une aventure qui demande une bonne organisation mais qui est tout à fait réalisable avec quelques ajustements. Que ce soit pour le sommeil, les repas ou les soins, l’important est de trouver des solutions adaptées à son rythme et surtout au rythme de bébé. Entre bivouac, camping ou hébergements, il existe plusieurs options pour garantir son confort la nuit. L’hôtel a souvent un meilleur équipement pour bébé, mais nous empêche bien d’être flexible car il faut réserver à l’avance. Le bivouac permet de s’arrêter quand bébé en a marre, c’est peut-être la meilleure solution !

Côté alimentation, il faut privilégier des repas simples et transportables, et ne pas hésiter à profiter des restaurants pour enrichir la diversification alimentaire. Enfin, une bonne gestion des couches et une trousse à pharmacie bien pensée permettent d’éviter les désagréments en route (chapeau, crème solaire, doliprane, crème hydratante, etc.). Avec un peu d’expérience, on trouve vite son équilibre et l’on profite pleinement de cette aventure en famille, au plus près de la nature.

Comment éviter l’ennui de bébé en voyage à vélo ?

Voyager à vélo avec un bébé, c’est lui offrir une immersion dans la nature, des paysages changeants et un rythme apaisant. Mais même dans le meilleur des cadres, l’ennui peut pointer le bout de son nez, surtout sur les longues étapes. Voici quelques astuces pour occuper et apaiser bébé en route.

Des étapes adaptées au rythme de bébé

Un bébé n’a pas la même notion du temps que nous. Rester immobile dans une remorque ou un siège pendant plusieurs heures peut être frustrant. La clé est donc d’adapter les distances et les pauses en fonction de son âge et de sa patience. Pour cela, on privilégie des trajets plus courts (chez nous, aux alentours de 40 à 50 km maximum par jour) et on prévoit des arrêts fréquents avec des temps de jeu et d’éveil (parcs, rivières, plages, aires de jeux).

Lorsque Léa était petite, nous profitions qu’elle fasse deux siestes par jour : le matin aux alentours de 10h et une l’après-midi vers 14h. Aujourd’hui, nous prévoyons de parcourir la majorité des kilomètres de 13h30 à 15h30, pendant sa sieste. 

Jouer avec les sons et la musique

Le bruit blanc du roulement des roues et du vent peut être apaisant, mais si bébé commence à râler, quelques stimulations sonores peuvent aider :

• Lui faire écouter ses comptines ou chansons préférées via une mini enceinte ou une veilleuse.
• Lui chanter des chansons (même avec un talent vocal discutable).
• L’encourager à écouter les sons de la nature : oiseaux, rivière, bruissement des feuilles.

Des jouets adaptés à la route

• Livres d’éveil souples qu’il peut manipuler sans risque.
• Doudous ou hochets attachés à la remorque avec une cordelette pour éviter les pertes en route.
• Petits objets sensoriels à toucher, mordiller, secouer.

L’idée est de limiter la frustration en lui laissant quelques distractions sans trop encombrer l’espace.

Varier les sensations

L’ennui vient souvent de la monotonie. Pour éviter que bébé ne s’agace d’un trajet trop linéaire :

• Changer régulièrement de position dès que cela devient possible (vers 18 mois). Un coup dans la remorque, un coup sur une selle à l’avant du vélo !
• Prendre des routes plus variées (passer par des villages animés, longer une rivière, traverser une forêt).
• Lui parler en décrivant ce que vous voyez : « Regarde les vaches ! », « Tu entends le train passer ? »

Des livres et inspirations pour voyager à vélo en famille

Des guides sur le voyage à vélo en Famille :

• À vélo en famille, voyager avec sa tribu (d’) à bord, éditions Tana (livre coup de coeur, voir notre article)
• Voyager à vélo en famille, guide pratique et itinéraires, éditions Glénat
• Le petit guide pratique Chamina du voyage à vélo en famille, éditions Chamina

Livres inspirants :

• Prends ma roue, Olivier Godin
• 500 jours à vélo : En famille à travers l’Europe et l’Asie, Céline et Vincent Treussier 
• Une famille à vélo jusqu’en Iran, Céline Ohnenstetter-Falempin 

À propos de l’autrice

Mila

En 2017, à l’occasion de son premier tour d’Europe à vélo, Mila commence à partager ses expériences de baroudeuse. Passionnée de photographie et engagée, elle lance le média Un Monde à Vélo. Son objectif : rassurer dans un discours ambiant du dépassement de soi et rendre la thématique du cyclotourisme accessible à tous et surtout à toutes. 

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