ITW Elodie : un voyage à vélo sur l’EuroVelo 15 entre Köln et Strasbourg

par | Mis à jour le 23/01/2021 | Les voyageurs | 1 commentaire

Retour sur la microaventure d’Elodie sur l’EuroVelo 15 !

Depuis plusieurs semaines, nous vous proposons de découvrir des voyageurs à vélo à travers une série d’interviews. Cette interview d’Elodie est différente car nous partons pour une microaventure de quelques jours le long du Rhin, sur l’EuroVelo 15. C’est en lisant ce beau retour d’expérience que l’on réalise toutefois que le voyage à vélo a autant de variantes que de voyageurs, mais que c’est la même énergie qui nous transportent, qu’elle dure un jour ou 10 ans.

C’est l’heure de partir sur un parcours accessible à tous pour suivre l’histoire de cette surprise extraordinaire !

Les chiffres clefs :

Durée de la traversée  

4 jours

Pays traversés

2

Km parcourus

Environ 430 km

Types de routes

Eurovélo 15

(bord du Rhin de la Suisse jusqu’au Pays Bas)

Vélos utilisés 

Vélo pliant “Ehiemsee” 28 pouces

Poids à pousser

Ultra chargée !

L’interview !

Salut Elodie, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Élodie, 26 ans, j’aime bien dire que je suis en perpétuelle vadrouille. Ainsi, suivre au fur et à mesure de la vie, les envies, les opportunités, les rencontres. J’aime bien l’idée que la vie nous réserve des surprises, bonnes et mauvaises, bien sûr, et qu’elle nous guide, sur un chemin, où il ne reste plus qu’à pédaler.

Récemment, tu es partie pour une micro-aventure de Köln à Strasbourg, peux-tu nous présenter rapidement ce voyage ?

Tout du long, il s’agit de remonter le Rhin, avec les pistes cyclables qui le suit. J’ai fait les arrêts Couchsurfing ou amis à Unkel, Bingen am Rhein, Mannheim et Seltz en France. J’étais plutôt confiante, après un mois de vélo intensif dans une grande ville allemande où le vélo est omniprésent, je me disais que je n’avais pas trop à craindre les pistes cyclables allemandes, elles manquent beaucoup d’ailleurs, ces autoroutes à vélo!

Comment t’es venue l’idée de ce voyage à vélo ?

J’ai pu faire un stage d’un mois à la cathédrale de Köln, en section vitrail. J’ai rapidement vu que le Rhin passe dans cette ville, je me suis dit qu’un petit trajet jusqu’en Alsace serait chouette! Cela faisait longtemps que je n’avais pas revu toute la famille, c’était l’occasion de faire une surprise. 

J’aime aussi l’idée de voyager doucement, de prendre le temps de voir du paysage, de rencontrer les personnes qui habitent les régions que l’on traverse.

C’était ton premier voyage à vélo ?

Le deuxième mini-voyage; je m’étais déjà amusée à redescendre un autre fleuve, le Rhône, depuis Avignon jusqu’à Sète. J’avais un week end prolongé, du soleil, je me suis lancée! Avec un vélo pas du tout adapté, un sac à dos sur le porte bagage, c’était vraiment (très) désorganisé, mais c’est aussi ça qui fait le tout! Au final, j’en garde de très bons souvenirs et de vouloir aller encore plus loin la fois d’après!

Tu favorises plutôt les petits voyages à vélo, la micro-aventure locale. C’est un choix ?

Complètement oui! Lorsque je vais quelque part, je me pose toujours la question du moyen de locomotion qui va être choisi, c’est très souvent le train. Parfois, quand le timing s’y prête, j’essaye de m’organiser pour faire un petit périple. 

Le vélo est un beau compromis, profiter de ne pas aller trop vite, trop lentement, les bagages se mettent dessus, et faire les rencontres au gré du chemin, on attire rapidement la sympathie des locaux. Les petits voyages à vélo parlent aux gens, ils y sont sensibles. Tout autant que les tours du monde, mais avec ces micros-aventures, des familles peuvent se projeter pour des vacances par exemple, toute ces aventures cyclables sont en train de prendre un ampleur considérable!

Peux-tu nous en dire davantage sur ton itinéraire ?

Je suis partie de la cathédrale de Köln pour arriver à la cathédrale de Strasbourg en suivant le Rhin tout du long. Les paysages variés entre forêt, vignes, (grandes) usines, vallons, champs, et bien entendu, bord de fleuve et sur le fleuve!

Quels ont été tes coups de cœur pendant ce voyage ?

J’ai eu la surprise de découvrir le rythme, certes du vélo, mais aussi des bacs, qui traversent de part et d’autre le Rhin, ce sont les plus ou moins petits bateaux qui font les trajets d’un côté à l’autre du fleuve en transportant véhicules et humains. Le premier bac était inattendu, c’était une toute petite embarcation, qui m’attendait, mettre mon vélo ultra chargé sur ce petit bateau m’a fait peur, mais tout à tenu bon, nous avons traversé un bras du Rhin avec ce monsieur qui ramait pour me ramener sur l’autre rive, c’était improbable et très chouette!

Le dernier jour, j’ai rencontré un couple de retraités, elle sur un vélo debout, lui en vélo couché, nous avons sympathisé et je me suis retrouvé à faire une dizaine de kilomètres pour tester le vélo couché qui est une façon complètement différente de rouler (de mon point de vue), j’ai tout de suite senti d’autres muscles travailler. Nous avons bien partagé sur nos périples, ils voyageaient depuis sacrément longtemps, ils étaient inspirants!

Usine - bord de Rhin - EuroVelo 15

Comment était le terrain pendant ton aventure ? 

Tout du long, j’avais des belles pistes cyclables, l’Allemagne est bien connue pour ça! Il est possible de choisir d’aller d’un côté ou de l’autre du Rhin, il faut bien anticiper avant, car entre les bacs (qui sont très souvent payants, pas plus de 2 euros, il passe toutes les heures) et les ponts escaliers où il est compliqué de monter et redescendre son vélo, sinon de démonter tout son attelage… Toute une aventure!

EuroVelo 15 ©Elodie Schneider
©Elodie Schneider

En tant que femme solo, as-tu ressenti que ton voyage était différent ?

C’est vrai que c’est un vaste sujet, il est important d’en parler! Les personnes que j’ai pu rencontré dans mon trajet, hommes, femmes, jeunes ou âgés, étaient tous d’une bienveillance extrême! Certaines personnes sont étonnées de me voir arriver seule sur mon vélo, avec tout de suite la multitude de questions: tu n’as pas peur? et si jamais? Beaucoup de personnes s’inquiètent pour nous, les femmes baroudeuses, lorsqu’on parle de voyager en solitaire. J’essaye de leur montrer ma vision du voyage, la liberté de pédaler, d’aller de l’avant, à la rencontre des autres.

Après, j’essaye de faire attention quand même, le bivouac seule, je n’ai pas encore fait, et puis parfois, je reste un peu sur mes gardes (une petite voix alerte). Mais, au final on profite du voyage quand même. Le vrai seul danger que j’ai pu rencontrer après quelques petits voyages à vélo, c’est un refus de priorité par une voiture sur un rond point… Donc rien à voir avec le fait d’être une femme seule, ça aurait pu arriver à n’importe qui.

Et justement, pour toutes ces femmes qui n’osent pas sauter le pas, il est vraiment normal d’appréhender certains points, mais il y aura toujours une solution au problème (dormir à l’hôtel le soir, faire attention d’avoir toujours de la batterie, etc)

Pour ma part, c’est le fait d’y aller progressivement dans les voyages qui m’a aidé! et puis, je me renseigne aussi sur les façons de voyager d’autres femmes en solitaire, ou leurs aventures, c’est toujours rassurant.

Concrètement, comment ça se passait au quotidien pour toi ?

Ce voyage était à moitié planifié, j’avais un peu regardé les -villes étapes- où il serait possible de m’arrêter pour la nuit. J’ai toujours fait du couchsurfing, j’aime cette manière de rencontrer les gens, leur culture, leur ouverture sur le monde. J’ai aussi dormi chez un ami au nord de l’Alsace pour le dernier soir, c’était très chouette!

Pour les repas, les soirs, j’étais chaleureusement accueillie avec des très bons repas par les très gentil(le)s couchsurfeurs.ses, c’était assez incroyable, je ne les remercierai jamais assez!

Les midis étaient organisés autour des To good to go, application qui permet d’acheter pour pas cher les invendus de commerces, boulangeries, restaurants, supermarchés, primeurs, etc l’application est très largement utilisée en Allemagne, et ils sont très très généreux! (j’avais parfois pour deux, trois repas)

©Elodie Schneider
©Elodie Schneider

Et niveau budget, l’Allemagne et l’Est de la France restent abordables pour les cyclovoyageurs ?

Entre le couchsurfing et les To good to go, j’avoue que je n’ai quasiment pas touché au porte monnaie, je n’y ai pas fait attention. Il est vrai que la vie est (un peu) moins chère en Allemagne. Avec le couchsurfing, sans vraiment le vouloir (mais c’est ainsi), on se retrouve très souvent invité chez la personne, j’aime bien avec un cadeau dans les sacoches, garder l’adresse de la personne pour renvoyer une carte par la suite.

On se rend vite compte que ces voyages permettent un retour aux vraies valeurs, humaines avant tout et que les liens se tissent très naturellement.

As-tu des conseils à donner pour celles et ceux qui voudraient suivre tes traces ?

Voyager léger! Mon souci était le chargement, j’avais en plus de l’équipement voyage à vélo, un mois d’affaires de stage (vêtements de travail, chaussures de sécurité et outils), les deux sacoches arrières 20L (fois deux) qui ne fermaient même plus et un sac à dos imperméable 20L par dessus. Donc surtout! Pensez à voyager léger, ca sera vraiment plus facile au pédalage.

Prendre une carte ou un livret qui suit toute la partie d’Eurovélo en cours, c’est beaucoup plus simple! En effet, comme il est possible d’aller d’un côté ou de l’autre du Rhin, savoir où dormir le soir, et ne pas se retrouver sur l’autre rive. Voir aussi, quel va être le trajet, j’ai eu un tronçon juste à côté de l’autoroute, je n’étais pas très fière à ce moment, j’avais hâte de partir de ce chemin, pas génial! Et une autre section où la piste cyclable était entre deux voies rapides, je crois qu’on ne reflechis pas trop dans ces moments, il faut juste avancer pour sortir de cette situation!

©Elodie Schneider
©Elodie Schneider

Tu avais quel vélo pour ce voyage ? Tu en étais contente ou tu conseillerais de partir sur un autre modèle ?

Comme les voyages étaient très souvent sur un coup de tête, je pars avec ce que j’ai sous la main, pour ce voyage, j’ai pris un vélo pliant venant de Köln, marque “Ehiemsee” (28 pouces), il passait vraiment pour un vélo normal, et magique, je pouvais le mettre dans le train, sans me poser de question, c’était très pratique!

Pour terminer, aurais-tu une anecdote à nous partager sur ce voyage ?

La tête de mes parents quand ils m’ont vu arriver! Ils ne s’y attendait pas du tout! C’était énorme! Je leur ai fait la surprise, elle a réussi jusqu’au bout!

Si c’était à refaire, je recommencerai directement, et puis ces petits voyages permettent de s’évader, même le temps d’un week-end, alors n’hésitez plus!

Où suivre tes futures aventures ?

Suivez Elodie sur Instagram !


Merci à Elodie pour ton superbe récit. On espère te croiser sur les routes un jour ou l’autre !

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1 Commentaire

  1. Stéphane

    Les bacs allemands ont été une découverte formidables, souvent très bien entretenus, belles discussions avec les pilotes, pas chers (oui attention la plupart sont payants), sur le site de l’Alsace vous avez une liste des bacs rhénans 🙂

    Réponse

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