L’Avenue Verte London-Paris par la variante normande permet de rejoindre plus rapidement la mer et, par conséquent, d’arriver plus vite à Dieppe. On compte une bonne journée de moins de vélo pour rejoindre la côte par rapport à la variante Oise. S’il est plus rapide, l’itinéraire ne perd pas de charme pour autant. Il traverse notamment le parc naturel régional du Vexin français et Gisors, deux découvertes très sympas sur la route.
S’il y a moins de kilomètres, la variante normande n’est pas dépourvue de difficultés. Certaines étapes s’avèrent assez difficiles, sur du gravel et vallonnées. Rien d’insurmontable pour un cycliste un petit peu entraîné ceci dit, bien au contraire 😉
Infos pratiques sur la variante normande : la V16
92 km
+ 610 m
– 530 m
1 à 2 jours
Parcours intermédiaire
Assez bien balisé, quelques panneaux manquants.
Nous avons déjà évoqué longuement les questions un peu plus « techniques », concernant l’itinéraire, dans notre article général sur l’Avenue Verte London-Paris.
Les deux variantes de l’itinéraire se séparent à Cergy. Lorsque l’on prend la variante normande, nous continuons alors l’aventure dans la base de loisirs de Cergy. La suite nous mènera dans le parc naturel régional du Vexin, en passant par Théméricourt et de nombreux petits villages typiques et préservés. Après avoir traversé l’Epte, nous arrivons en Normandie et rejoignons une piste cyclable qui nous emmènera jusqu’à Gisors le long de la rivière. La dernière partie de la véloroute nous amène à Saint-Germer-de-Fly et son admirable abbatiale par de petites routes partagées.
En savoir davantage sur l’Avenue Verte London-Paris : www.avenuevertelondonparis.com
Carnet de voyage
Souvenez-vous, nous étions arrivés au port de Cergy par des petites routes toutes calmes et des terres maraîchères. Nous étions alors sur l’autre variante de l’itinéraire. À Cergy, au lieu de continuer vers Paris (nous avions débuté l’itinéraire à Dieppe), nous avons dévié vers la variante normande de l’itinéraire. Après plusieurs centaines de kilomètres vers Paris, nous voici désormais en direction de Londres pour ces 90 prochains kilomètres.
Itinéraire de Cergy à Dangu – 58 km
Étape 1 : de Cergy à Théméricourt
Au petit matin, la base de loisirs de Cergy est presque vide. Les lueurs sont encore douces et l’ambiance est paisible. C’est vrai que la base est jolie, c’est une vraie bouffée d’air frais pour les habitants. C’est fascinant comme encore une fois, Paris et son bassin parisien qui sont si proches géographiquement semblent loin. Ça nous a fait le coup pratiquement à chaque fois, ça ne nous surprend plus, mais c’est toujours un plaisir de le constater.
Dans la base de loisirs, nous empruntons la passerelle Axe Majeur qui fait partie d’un ensemble d’oeuvres d’art contemporain. Nous y trouvons également une pyramide et les 12 colonnes où l’on admire un point de vue impressionnant sur les paysages alentours. Un dernier regard urbain avant de partir dans la campagne.
À peine nous nous éloignons de la base que l’aire urbaine fait petit à petit place à l’agriculture, puis à de petits villages. D’ailleurs nous alternons entre des pistes non asphaltées qui nous donnent parfois du fil à retordre et des routes partagées. Nos vélos sont faits pour passer un peu partout et c’est l’essentiel. Il semblerait toutefois qu’il soit possible d’emprunter des alternatives si l’on utilise un vélo de route.
Nous arrivons à la maison du Parc Naturel Régional du Vexin français à l’heure de midi, un endroit exceptionnel avec son château et son parc pour découvrir les secrets de ces lieux.
Étape 2 : de Théméricourt à Dangu
À la maison du parc, nous en apprenons davantage sur le territoire du PNR du Vexin français qui couvre une large partie du Val d’Oise et des Yvelines. On l’appelle ainsi car le Vexin français et le Vexin normand sont divisés par l’Epte, cette rivière toute translucide où il est possible de faire du canoë. Dans un passé lointain, c’était même une véritable frontière. Aujourd’hui le PNR du Vexin français est le seul parc également labellisé « pays d’art et Histoire ». En effet, nous y rencontrons de nombreux petits villages (99 en tout), très bien conservés, témoins de nombreuses influences du passé. Quasiment tous les villages ont un bâtiment classé « Monument Historique ».
Nous reprenons la route avec toutes ces notions en tête. En ce début du mois de septembre, nous faisons face à la canicule : il fait près de 35°C ! Peu confrontés à la chaleur cet été, nous pédalons mollement. La suite de l’Avenue Verte London-Paris nous amène à alterner à nouveau les pistes et les routes partagées. Nous passons devant le magnifique domaine de Villarceaux et nous arrêtons un instant dans le joli village de Chaussy. L’espoir d’y trouver un bar ouvert est désormais nul : on est lundi !
Enfin l’Epte est là. Nous la traversons et sommes désormais en Normandie. Nous rejoignons la voie verte qui nous amènera jusqu’à Dangu avec soulagement. Elle est boisée et nous offre un peu d’ombre pour nous soulager des températures caniculaires. Il ne nous reste plus qu’à atteindre notre petit coin de paradis au camping.
Itinéraire de Dangu à Saint-Germer-de-Fly 37 km
Étape 1 : De Dangu à Gisors
Il nous faut peu de temps pour rejoindre Gisors au départ de Dangu. La voie verte est roulante de bon matin, nous arrivons très vite à destination où nous avons rendez-vous à l’office de tourisme de Gisors pour une visite guidée du château. Avant la visite, nous admirons les maisons à pans de bois de la ville et l’imposante église Saint-Gervais Saint Protais, que l’on prend facilement pour une cathédrale.
Bâti à partir du XIème siècle, le château de Gisors est une construction assez unique. Édifié sur une motte, il domine la vallée de l’Epte et offre un point de vue exceptionnel sur les environs. Mais le château est connu pour une raison étonnante. Chassés par Philippe le Bel, des Templiers sont emprisonnés dans le château de Gisors. La légende raconte qu’ils y auraient caché un trésor. Cette croyance a entraîné de nombreuses fouilles, souvent illégales, dans les souterrains du château, fragilisant ainsi sa structure. Jusqu’ici, une seule personne a affirmé avoir vu un trésor sans qu’il n’ait jamais été trouvé…
La structure du donjon du château démontre qu’il est là pour un aspect purement militaire. Il surveillait alors la frontière anglaise jusqu’à ce qu’il tombe aux mains de la couronne de France. Même s’il a à nouveau été repris par les anglais à quelques reprises, il a finalement été abandonné au XVème siècle, la paix ayant été trouvée entre la France et ses voisins d’outre-mer.
Étape 2 : de Gisors à Saint-Germer-de-Fly
Après cette brève mais très enrichissante visite du château et du centre-ville de Gisors, nous reprenons la route vers Saint-Germer-de-Fly. Nous voici sur une étape plutôt vallonnée, sur un itinéraire de voies partagées. Nous y croisons de nombreuses maisons typiques de la région avec des murs les entourant et des pans de bois. De nombreux passages nous amènent à gravir quelques belles pentes mais nous offrent de nouveaux points de vue sur les paysages alentours.
Pour notre part, nous nous serions vraiment éclatés si la chaleur n’avait pas été si pesante en cette seconde journée de canicule. Ça nous fait toujours plaisir de découvrir des itinéraires vallonnés et de quitter les voies vertes. Mais cette dernière ligne droite nous a convaincus que l’itinéraire était adapté aux cyclovoyageurs déjà un peu expérimentés ! Ce n’est pas grave en soit, il faut juste le savoir avant de s’y embarquer.
Avant de repartir retrouver Saint-Germer-de-Fly et sa magnifique abbatiale, nous faisons un dernier stop à Saint-Pierre-es-Champs pour randonner sur la côte Sainte-Hélène. On accède à un superbe panorama de son sommet avec une vue sur l’Avenue Verte London-Paris en contrebas. Au sein de cette réserve naturelle régionale protégée nous trouvons des éléments réalisés par des artistes locaux, notamment sa table d’orientation extraordinaire et sa croix.
Que voir sur le parcours ?
- Gisors, son centre-ville, son château et son église
- La côte Sainte-Hélène : vous trouverez un parking à vélo au départ de la randonnée.
- Saint-Germer-de-Fly et son impressionnante abbaye.
Tu n’as pas à me remercier Mila. Je crois que vous le méritez amplement et pour parler franchement votre site est l’un des meilleurs que je suis assidûment tellement je trouve des descriptions incitatives pour enfourcher ce merveilleux moyen de locomotion et de découvertes qu’est le vélo. Toujours je me régale à lire vos périples. Ton site, Mila, est agréable à visionner, toujours bien illustré et documenté et ce qui ne gâche rien bien rédigé. De plus votre état d’esprit, à toi et Denni, nous incite à une réflexion plus respectueuse, plus pragmatique en vue de concevoir notre présence sur notre unique planète bleue. Alors continuez à vivre votre vie comme tu nous la conte dans tes posts. “Soyez et vivez” pour paraphraser un fameux géographe, Élisée Reclus. Cordialement !
Merci à vous deux pour cette découverte verdoyante et joliment illustrée … comme d’habitude ! Prenez bien soin de vous !
Encore merci à toi de nous laisser des petits commentaires à nos posts, c’est chouette de savoir que ce que l’on écrit est lu 🙂