La Croatie à vélo, partie 3 : les montagnes et Plitvice à vélo

par | Mis à jour le 09/02/2021 | Croatie à vélo | 2 commentaires

Alors que nous étions encore sur la côte, nous décidons de prendre la route en direction des lacs de Plitvice à vélo toujours ! Seul hic, pour prendre cette direction, il nous faut passer une grosse barrière : les montagnes. Ce que nous avons fait, non sans difficultés, et que nous vous racontons dans notre article précédent ! 

Après avoir franchi les montagnes, nous voici donc, en cette fin de septembre (et de tour d’Europe à vélo), à plus de 1000m d’altitude. Il y fait plutôt froid, mais nous avons la chance de trouver facilement des logements dans cette zone de la Croatie. En effet, l’ambiance générale a changé. 

En route pour les lacs de Plitvice à vélo

L’itinéraire de notre voyage à vélo sur cette partie de la Croatie est plutôt cool à faire.

  • De l’île de Pag, la montée a été l’une des plus éprouvantes que nous ayons faites. Le vent soufflait si fort qu’il nous arrêtait systématiquement d’un virage à l’autre.
  • À l’intérieur des terres, l’ambiance était bien différente que sur la côté et c’est ce qui nous a plu !
  • Aux alentours des lacs de Plitivice, nous avons pu découvrir des lieux fabuleux et sans forcément le sur-tourisme qu’il y a aux lacs.
  • Le retour s’est fait sur une route assez fréquentée, mais finalement, c’était tout aussi plaisant, jusqu’à ce que l’on récupère la côte.

Attention, le parcours est plutôt physique 🙂 !

Carnet de voyage – de Pag à Senj par les lacs de Plitivice


Une nuit à Canak avec des habitants chaleureux


Au départ du hameau de Baske Osparije, cette escapade en Croatie dans les montagnes contraste du tout au tout avec la côte. Ici, les habitants n’en ont pas marre de voir des voyageurs, au contraire. Ils sont chaleureux, joyeux et accueillants. Nous passons sur les petites routes de campagne, peu fréquentées et magnifiques. L’automne nous rattrape vraiment ici : les arbres varient du vert à l’orange ! Les couleurs de l’été ont déjà disparu. Pourtant, nous ne sommes pas encore en octobre… Et qu’est-ce-que c’est beau !  🙂 

C’est étonnant, mais ça nous donne un petit coup au coeur. Les températures froides et cette nuit qui tombe si tôt signifient aussi la fin de notre voyage à vélo. Nous sommes épuisés, certes. Nous avons même de plus en plus de difficultés à rouler plus de trois jours d’affilée. D’ailleurs, aujourd’hui, après avoir parcouru la difficile et venteuse île de Pag ainsi que les 1000 m de dénivelé positif, nous serions bien restés au lit. On rentrerait presque à la maison même. Malgré tout, la fin de notre tour d’Europe approche et nous ressentons un pincement au coeur. Le paradoxe certain du voyageur à vélo !

Nous pensions atteindre les lacs de Plitvice à vélo en une étape. En effet, une fois la barrière montagneuse passée, nous nous retrouvons dans une plaine dans la campagne croate. Quelques montées se trouvent encore sur notre chemin, mais c’est jouable et confortable. Nous tombons alors sur le petit village de Canak, en théorie à une quinzaine de kilomètres de notre point d’arrivée. Je n’en peux plus de cette journée et le village semble trop mignon. Nous demandons aux habitants s’ils peuvent nous indiquer un hôtel ou autre…

“La route est fermée, elle n’a pas été déminée depuis la guerre !”

C’est ce que nous explique l’habitant de Canak que nous venons de rencontrer. Il nous annonce alors qu’il faut revenir plus ou moins sur nos pas. Je recalcule l’itinéraire via Maps.meCela signifie environ 400 m de dénivelé positif et parcourir 25 km de plus pour cette journée. Ce ne sera définitivement pas possible d’atteindre les environs de Plitvice aujourd’hui !

Notre interlocuteur nous emmène alors chez des amis à lui. Visiblement, ces derniers préparent une fête ! Ils nous accueillent chaleureusement et nous proposent de nous installer dans leur petite salle des fêtes. Au moins, il y a une cheminée :-). Les gens nous invitent finalement à prendre l’apéro avec eux, puis le dîner, puis le petit-déjeuner le lendemain matin ! En fait, nous n’avons même pas eu le choix, tout était déjà prêt pour nous. Vraiment, une générosité que l’on n’est pas prêt d’oublier. C’est aussi là que j’ai fait l’une des pires boulettes du séjour dont je parle dans mon article sur les anecdotes ! On en rit toujours autant 🙂 

canak
L’église du village de Canak


La rivière Gaska et ses sources d’eau magnifiques


Le lendemain, on reprend la route pour Plitvice. Cette fois, c’est Denni qui n’en peut plus. Faut dire qu’il s’est fait offrir pas mal de rakijas la veille… Nous avons peu de kilomètres à faire, mais nous avons vu que sur la route se trouvait la rivière Gaska ! Les 400 m de dénivelé se font vraiment sentir et exceptionnellement, c’est moi qui mène la danse.

La rivière est bluffante, vraiment. Dans le village le plus proche de Canak, se trouve un étonnant petit étang de sources d’eau qui font des dizaines de milliers de bulles. Aussi, quelles couleurs ! C’est ici que naît la rivière Gaska, et elle est déjà grande. On continue à la longer et découvrons d’autres étangs de sources d’eau similaires, plus profonds cette fois. Les couleurs sont bluffantes et de toute beauté. Au bord, se trouvent des anciens moulins, trop mignons. L’endroit est beaucoup moins connu que Plitvice, pourtant, ça vaut le coup et la balade à vélo est franchement agréable.


Dormir à proximité de Plitvice : un poil compliqué


Avant de nous rendre aux chutes, nous avons cherché de quoi nous héberger. Pour être à proximité de l’entrée principale, les prix flambent, vraiment. Nous n’avons rien trouvé à moins de 70 € la nuit. Pourtant, nous sommes bien avancé dans la saison. Nous nous arrêtons donc à Vhrovine où nous avons trouvé une auberge. Nous repérons aussi le petit village de Plitviski, au sud du parc. Il est à 16 km. On se dit qu’il y aura forcément une entrée, plus confidentielle, par là.

Les aubergistes nous annoncent la couleur. L’entrée dans le sud, c’est non. Du coup, il nous faut prévoir 80 km aller-retour pour nous rendre aux lacs de Plitvice à vélo ! En comprenant le temps de visiter le parc, c’est juste inimaginable dans une journée ! Ils nous disent que la petite route côté ouest du parc est gratuite et donne de beaux points de vue sur les chutes. On se lance sur cette alternative.

Sur la route, on se retrouve devant une barrière où il est indiqué que les voitures et les vélos n’ont pas le droit de passer. Rien d’autre. Il y a bel et bien un accès piéton pourtant. On a un doute, c’est pour les lacs ou c’est notre route ? On ne sait pas trop. Oh puis, c’est trop bête. Un magnifique lac se trouve juste là, à 50 m, en contrebas, on pose les vélos et on va le voir. Il est magnifique avec ces couleurs automnales. L’eau est d’un bleu éclatant et il n’y a personne dans le coin. On continue à avancer, puis, très vite, on se retrouve au milieu des touristes.

 Entrés par la petite porte

Cette fois, ce n’est pas comme en Bosnie où nous avions été surpris d’apprendre que le parc où nous étions entrés était payant. C’est vrai que les petites routes nous mènent parfois dans des entrées “secrètes” des parcs… Mais je suis franchement stressée. Denni, lui me regarde et me dit “oh ben, maintenant qu’on est là“. On fait une brève visite du parc. Je n’aime pas trop la situation et puis, nous sommes les seuls zinzins à être en “contre-sens”, on est grillé à mille lieues ! Il n’empêche que les chutes sont magnifiques, même si toutes petites avec la sécheresse de cet été 2017.

Comme nous n’avons pas le droit d’être là, on presse le pas pour revenir vers nos vélos. Sur la route, un garde nous arrête et nous demande de lui présenter nos billets. Nous sommes cuits, grillés. On se prend une belle remontrance, mais il ne nous facture finalement pas. Définitivement, une expérience à ne pas réitérer. Je déteste littéralement être dans ce genre de situation. 

D’ailleurs, comme pour nous faire payer, le destin a fait que sur le retour, je suis passée par-dessus mon vélo. J’ai même fait un beau vol plané. La seule véritable chute de tout le tour ! Nous sommes donc restés nous reposer le lendemain, le temps que les douleurs de mon corps se tassent (ainsi que la pluie…).


Un retour sur la rivière Gaska


Nous repartons en direction de la rivière pour la suivre à nouveau. Néanmoins, même si elle reste jolie, les sources ne sont plus présentes sur cette partie de la rivière. Nous continuons donc vers la côte. Cette fois, c’est 900 m de descente qui nous attendent ! Un pur bonheur après avoir fait tant d’efforts pour venir jusqu’ici. En ce début de mois d’octobre, les routes commencent à être moins fréquentées. C’est donc un peu plus agréable.

Le temps est bien plus chaud sur le bord de mer. Il est donc temps de bivouaquer pour nous. Néanmoins, le temps est plutôt orageux. Nous restons donc deux nuits à Senj, à observer la pluie. Nous repartons par la suite en direction de Rijeka. Après une nuit dans un camping fermé, nous l’atteignons plutôt rapidement. La circulation y est dense et inquiétante, mais une fois sortis de la ville, nous arrivons dans la Péninsule d’Istria où l’ambiance est bien plus favorable aux cyclistes.

Senj

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2 Commentaires
  1. Brenda

    Super séjour, avec son petit lot de surprises (bonnes comme mauvaises malheureusement) ! Wouah, vous êtes même passés près d’une zone minée, c’est dingue ! On dirait que la novice que je suis n’ira pas de sitôt faire du vélo en Croatie !

    Réponse
    • Mila - Entreprendre le Monde

      Oui, je trouve que la Croatie est un endroit à part en Europe. C’est surprenant de voir la propreté, le développement de la côte et le côté délaissé de l’arrière-pays non touristique. Il reste encore plein de zones minées, je pensais que ces questions étaient réglées suite au développement de ces dernières années, mais ce n’est pas du tout le cas encore… Nous avons même croisé des maisons encore criblées de balles depuis la guerre et dans un état de ruine. Bref, il reste encore pas mal de vestiges, bien qu’il y en ait moins qu’en Bosnie, violemment touchée (et avec certainement beaucoup moins de moyens que la Croatie…)

      Réponse

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