La Croatie à vélo partie 2 : de Plõce à Pag, face au vent

par | Mis à jour le 09/02/2021 | Croatie à vélo | 4 commentaires

La Croatie à vélo, partie 2 : de la frontière bosniaque à l’île de Pag

Après avoir traversé la région de Dubrovnik à vélo et la Bosnie pour nous rendre à Mostar, nous voici de retour pour continuer notre traversée de la Croatie à vélo ! Nous avons alors l’espoir que le séjour soit plus calme que dans le sud. Certes, la route ne change pas. Il faut toujours autant grimper et descendre, mais il est vrai que le trafic est plus confortable. Nous approchons du mois d’octobre à grande vitesse et ça se ressent un peu.

Sur notre route, nous croisons de superbes villes, moins connues que Dubrovnik mais qui valent certainement tout autant le détour. Les paysages de la côte croate sont toujours à couper le souffle. À plusieurs reprises, nous dormirons dans de petites criques sauvages magnifiques. Un bilan plus positif déjà mais très physique… Vous allez voir !

Un retour en force en Croatie et une histoire de petite souris

Croatie à vélo

À peine arrivés de la Bosnie, nous voici sur la côte. Les petits villages s’enchaînent, tous plus charmants les uns que les autres. On tombe sur une petite crique absolument parfaite pour un bivouac (la plaza Duba, à côté de Drvenik). C’est décidé, nous y passerons la nuit. Comme pour nous souhaiter la bienvenue, notre retour en Croatie s’accompagne de l’un des couchers de soleil les plus marquants de notre voyage à vélo !

Dans la nuit, Denni entend des petits bruits, mais ne s’en inquiète pas. Au petit matin, une surprise l’attend. En effet, pendant que l’on dormait une petite souris a déchiré la sacoche de Denni où se trouvait notre stock de nourriture. Elle a fait un petit trou pour pouvoir y entrer, s’est lovée dans un petit coin, mais n’a absolument rien touché. Puis, elle s’est créé un second trou pour repartir !

Si je ne peux pas m’empêcher de retenir mon fou rire, imaginez la tête de mon pauvre Denni ! D’ailleurs, l’histoire ne s’arrête pas là. Après avoir remballé notre campement, nous nous dirigeons vers la poubelle. Et qui est-ce-qui se trouve coincée au fond ? Une petite souris ! Denni passe alors une demi-heure à lui faire la morale :

“Tu vois, c’est ça le karma, tu fais des conneries, tu paies, hein ? T’as l’air fine maintenant, hein? Et qu’est-ce-que tu as fait à mon sac, alors? C’est pas bien ! Faut pas manger le sac des autres !”

Finalement, avec bon cœur, il finit par libérer la souris. De mon côté, des larmes coulent à force de rire. La matinée commence bien !

Des paysages surréalistes

Croatie à vélo

Si vous traversez la Croatie à vélo, vous avez deux solutions. Soit vous prenez la route principale, soit vous prenez les îles. De notre côté, le prix des ferries nous a refroidi. Nous continuons donc sur la côte, en direction de Split. Les paysages deviennent alors surréalistes. Si nous suivons les montagnes depuis un moment, ces dernières ont quelque chose de spécial ici. C’est sans doute dû à la lumière ou au fait qu’elles tombent à pic dans la mer.

Dans cette zone de la Croatie, nous avons fait beaucoup de camping sauvage. Les petites criques à l’eau si bleue et transparente s’enchaînent au fur et à mesure que l’on remonte vers Split. Idéales pour un bivouac. Le trafic est toujours dense, les journées longues. De temps en temps, nous tombons sur un joli village ou une jolie petite ville. Nous nous arrêtons le temps d’une petite visite, avant de repartir.

Croatie à vélo

Le trafic de la ville de Split nous donne l’envie de fuir. S’il semblerait qu’elle soit belle, ça nous demande bien trop d’efforts pour pouvoir y rentrer. On tente alors tant bien que mal d’éviter de prendre le périphérique de la ville pour pouvoir en sortir. On se perd dans les rues parallèles, dans les hauteurs de sa banlieue. Puis, on se retrouve de nouveau sur le périphérique. Maps.me nous sort de là rapidement, mais toutefois, le niveau de stress peine à redescendre. Tant pis pour Split, ce sera pour une autre fois !

Sibenik et Zadar, deux petites merveilles

Nous restons deux jours dans la ville de Sibenik. Tout simplement parce qu’un orage a éclaté et que des trombes d’eau ne cessent de tomber. Et puis, il faut le dire, en cette fin de tour d’Europe, on commence à être un peu épuisé. Ça tombe bien, parce que Sibenik est une très jolie ville. Sa cathédrale est pour le moins insolite et ses petites rues pavées sont agréables pour se pavaner. Nous profitons d’une petite marche le long des quais pour admirer la vue sur cette ville perchée à flan de colline.

Depuis Sibenik, il n’y a que 70 km pour atteindre Zadar. En une journée, nous nous rendons donc dans la ville “voisine”, malgré le dénivelé. De même, nous y resterons deux nuits afin d’en profiter et de la visiter. La vieille ville de Zadar est elle aussi particulièrement jolie, avec ses ruines romaines, ses rues pavées et ses petites ruelles. Il y a beaucoup d’histoire et comme toujours, nous en sommes fans.

L’île ou “l’enfer” de Pag : l’île venteuse

En sortant de Zadar, nous continuons notre parcours de la Croatie à vélo vers l’île de Pag. Cette île est connectée avec le continent par un pont. Nous n’avons alors aucune conscience du pétrin dans lequel nous allons nous mettre. Pag a une particularité bien à elle. Elle est si venteuse que la végétation ne pousse même pas sur une partie de l’île. Elle ressemble donc à un grand désert lunaire, irréaliste.

l'île de pag

Même en tant que bretonne, ce vent me paraît ingérable, imbattable et sans pitié. En réalité, j’ai peur. Car même si le trafic est moins dense qu’ailleurs, les voitures roulent toujours aussi près de nous. Puis, ce vent nous déstabilise régulièrement, nous entraînent parfois au milieu de la route. C’est franchement dur et éprouvant. La soif se fait sentir à tout instant dans ce paysage sorti tout droit de Pluton. Oui, c’est comme ça que j’imagine Pluton ! 🙂

Il n’empêche que le soir approchant, nous nous installons dans un campement incroyable, dans une baie à l’abri du vent cette fois. D’ailleurs, ici, il y a étonnement quelques arbres. Ce paysage blanc contraste avec la mer si bleue. Ok, ça valait le coup de souffrir, malgré tout. C’est d’ailleurs ce soir-là que l’on rencontre Dani, une personne extraordinaire qui nous aura fait rire toute la soirée !

Croatie à vélo

Mais décidément, la Croatie à vélo, ce n’est pas une mince affaire…

Direction les lacs de Plitvice à vélo : une épreuve vraiment difficile…

Cette nouvelle journée sera encore plus éprouvante que la précédente, véritablement. Un peu fatigués de la journée venteuse de la veille, nous reprenons nos vélos en direction du nord de l’île de Pag. Notre objectif est de prendre un bateau pour le continent et de redescendre vers Karlobag.

Le vent est toujours bien présent en ce début de matinée. Il est même de face et nous empêche d’avancer aussi vite que prévu (voire d’avancer tout court en fait…). Tant pis pour le bateau de 10 h. Tant pis pour le bateau de 11 h aussi… La journée est déjà longue. La grosse descente avant l’embarcadère de l’île est même ralentie par le vent. Nous faisons du 20km/h tout au plus ! Pourtant, après la traversée (avec le bateau de 12 h…), une sacrée montée nous attend encore. Accrochez-vous bien : 950 m de dénivelé sur 15 km. 1300 m de dénivelé en tout, étalés sur 40 km.

l'île de pag

Seulement, ce que nous n’avons pas prévu, ce sont les 350 premiers mètres de dénivelé. La Croatie à vélo, c’est toujours quelques surprises… On le sait maintenant 😐 . Oui, parce qu’en fait, à la sortie du bateau, ces derniers nous attendent, sur 2 à 3 km maximum ! Tout ça, sans compter sur le vent toujours aussi présent ici. Nous voici donc dans une montée d’enfer, avec un vent de salaud. Je commence à être épuisée. Denni a l’air d’aller encore, mais on sent que c’est dur pour lui aussi. Je fonds en larme. Comme toujours quand je suis fatiguée.

Nous arrivons finalement à Karlobag, au pied de la montagne, à 15 h. Et il nous reste à monter.

Après une grosse demi-heure d’hésitation, nous nous lançons dans l’ascension, adviendra que pourra. À notre grande surprise, la montée n’est pas si difficile, hormis ces quelques fois où le vent nous arrête en plein virage. Il faut dire que ces rafales ne pardonnent pas, elles nous scient au passage. À quelques reprises, elles sont aussi tout l’opposé. Elles nous poussent, nous faisant atteindre jusqu’à 13 km/h en montée !

Au sommet, le soleil commence à se coucher. Il est temps pour nous d’arriver. Surprise : il fait super froid. Le thermomètre affiche des températures proches de 0 ! C’est vrai, l’automne est là, on ne s’en était pas rendu compte sur la côte. Peu équipés et surtout en plein choc thermique, nous n’avons pas d’autre choix que de dormir au chaud dans le gîte de Baske Osparije !

Et dire que nous avions misé sur le camping…

Croatie à vélo
Sur le col !
4 Commentaires
  1. Risselin

    Belle aventure !
    On fait cela cet été
    Petite question , avez vous eu des difficultés à trouver des campings, des logements, des habitants qui vous accueillez pour planter votre tente dans leur jardin . La question est surtout pour quand on ne trouve pas près de la côte.
    Le bivouac est il autorisée?
    Merci pour les renseignements

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    • Mila

      Bonjour,

      En été, je ne sais pas trop ce que ça donnera… Sur la côte, les croates ne sont pas du tout accueillants. Les spots se trouvent, mais faut avoir l’oeil je pense ;-). Le sur-tourisme a bien mené sa barque.
      Dans les terres, loin des zones touristiques, il faut juste faire attention à ne pas trop sortir des sentiers battus. Les chemins n’ont pas été déminés. Mais les habitants sont beaucoup plus sympas et accueillants, ils sauront vous indiquer des endroits où planter la tente. En revanche, dans les terres, il n’y a pas grand chose (que ce soit supermarchés, logements, etc.)

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  2. Stéphanie

    La vache quelle aventure ! Vous êtes courageux, je ne suis pas du genre à laisser tomber mais quand même je me serais posé la question ahah !

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    • Mila - Entreprendre le Monde

      Je t’avoue que pour le coup, j’aurais bien abandonné aussi. C’était décourageant ce vent ultra fort ! Mais bon, au final on y est arrivé et du coup, c’est une immense fierté pour nous !

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