Valliera, un petit village situé dans les Alpes italiennes, a été reconstruit après avoir été abandonné par ses habitants dans les années 60. Valliera est un joli petit village montagnard perché dans la vallée Grana, dans la province de Cuneo en Italie. A l’époque d’après guerre, une dizaine de familles y vivait encore, à 1500 mètres d’altitude. Les premières maisons avaient été construites dans le village de Narbona, à une demi heure à pied de Valliera. Alors que la Révolution sévissait dans notre tendre pays, des français se sont réfugiés dans cette partie des alpes italiennes et y ont élu domicile baptisant ainsi, avec le nom de leur ville d’origine, ce premier village Narbona.
Au fur et à mesure, les bourgades se sont agrandies. Avant la guerre, il y avait 1600 âmes qui vivaient dans l’ensemble de ces petits villages connectés les uns avec les autres. Ces derniers temps, ils n’étaient plus que 6 habitants. A Valliera, en 2007, toutes les baraques étaient en ruine ou presque.
Valliera a commencé à se reconstruire à partir de 2007.
C’est dans ce cadre qu’un groupement d’amis, amoureux des montagnes ont commencé à monter un projet fou! L’idée : reconstruire le village de Valliera, tout en préservant l’authenticité des lieux. Le père de Denni fait partie du lot. Il a acheté deux ruines. Le projet a obtenu des aides de l’Union Européenne, ce qui lui a permis de prendre forme.
Aujourd’hui, Valliera est passé d’un village en ruine à un véritable petit hameau bien entretenu. Avec ses 20 maisons, son refuge, sa fromagerie, son bar-restaurant, ses chambres d’hôtes et sa petite église. Si bien qu’un peu plus loin, à 15 min à pied, le village de Campofei prend lui aussi l’exemple et commence à se reconstruire. En avril dernier, des propriétaires y ouvraient même un autre restaurant! Pour le village de Narbona, il faudra attendre. Des projets sont en cours pour en faire un musée.
Maçon d’origine, Denni a travaillé à la reconstruction de ces maisons. “Nous avons récupéré les pierres des ruines et les avons utilisé pour construire les murs des maisons. Puis, nous avons injecté de la chaux dans les trous laissés par les espaces entre les pierres pour éviter les courants d’air” m’a-t-il expliqué. A l’intérieur des maisons, tout est authentique, en bois, travaillé avec des produits de qualité. Ça donne envie d’y rester deux semaines, pour prendre un vrai bol d’air frais et se prélasser autour du feu de la cheminée.
Valliera se reconstruit depuis 10 ans
Actuellement, deux ruines sont encore en construction. D’ailleurs, c’est chouette de pouvoir voir l’évolution des travaux car il est encore possible de voir les traces des anciens habitants. Il y avait, par exemple, des systèmes de poulies qui permettaient de se connecter et de récupérer des vivres avec Colletto, le village plus bas.
Le résultat est magnifique ! Le village est resplendissant de calme et de beauté. La dernière fois que nous y étions, en nous installant sur le balcon, nous avons vu un groupe de chamois passer dans la montagne. Un pur moment de bonheur ! De plus, il n’y a, là bas, pas les bruits agressifs des voitures. Juste la nature et le calme.
La route, ouverte pour les travaux de restauration, n’est pas facile. Elle me fait même très peur du fait du ravin qui se trouve à sa droite ! D’hiver, elle est totalement impraticable avec la neige (je vous avoue que ça m’arrange bien d’ailleurs). Alors, il faut monter à pied depuis Colletto. Une belle balade d’une demi-heure où l’on découvre le village perché sur son petit caillou, à peine visible par la nature environnante.
Une communauté qui s’organise
A l’entrée du village, se trouve la petite église. D’ailleurs, elle aussi retapée ! Pour l’anecdote, il est possible de faire sonner les cloches en rentrant sa main dans la fenêtre du bas, à gauche. Désormais, Valliera vit à nouveau. Des gens viennent y faire un tour, pour visiter, acheter du fromage local ou encore, se reposer. Les randonneurs y restent une nuit, en attendant de repartir.
La petite église de Valliera, au pied du village.
Par ailleurs, la fromagerie Des Martin produit du fromage de qualité comme le Castelmagno D.O.P. (d’origine contrôlée). Un fromage typique de la vallée Grana où se trouve Valliera. Pour garantir cette qualité, le lait provient des vaches de la commune de Castelmagno. Ces dernières sont élevées à l’air frais et mangent de l’herbe pure à 1300m d’altitude.
Afin de préserver l’authenticité du village, le four à pain et pizza a été préservé. Il s’agit des vieux fours en briques rouges traditionnels que se partageaient les habitants. L’objectif est qu’il serve à nouveau pour créer une cohésion dans la communauté !
Aussi, d’autres projets sont en cours de réflexion. Dans un premier temps, des champs de lavandes qui serviront à produire des plantes médicinales. Par ailleurs, un projet de téléphérique qui permettrait de rejoindre Valliera depuis Colletto. Ce dernier ne serait pas à destination du tourisme de masse. En effet, il servirait à améliorer l’accès aux personnes à mobilité réduite.
Bref, c’est une belle initiative à aller voir si un jour vous passez dans le Piémont !
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Coucou Mila ! Suite à ton article sur la province de Cuneo, me voilà sur cette page qui me rappelle vraiment certains villages d’Aragon en Espagne ! Bravo à Denni (et à toi qui apparemment tu as participé aux travaux de réfection 🙂 pour son amour des vieilles pierres, en effet c’est un beau patrimoine à défendre. Merci encore pour tous ces partages. Ton site est vraiment splendide et est l’un que je fréquente le plus souvent, il y a toujours quelque chose à (re) découvrir.
Très cordialement !
Coucou Gérard,
Oh c’est fou, ils doivent être magnifiques ces villages alors 😀
Je passe tes bravos à Denni. Pour le coup, nous ne nous connaissions pas encore lorsqu’il a travaillé dans ce village. La maison que l’on a rénové ensemble se trouve un peu plus bas ! Valliera était dans le temps inaccessible l’hiver (ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui avec le réchauffement climatique). C’est magique de découvrir les petits changements années après années : la dernière maison en ruine a été reconstruite depuis, des marches ont été faites dans le village pour circuler, le four à pizzas a été refait, le refuge est ouvert et reçoit de plus en plus de monde, même la route du village a été goudronnée ! Eh oui, l’article doit être l’un des premiers que j’ai écrit sur ce blog !
J’espère que tu te portes bien et que toi ou tes proches ne sont pas touchés par l’épidémie actuelle.
Merci d’être toujours là et de nous laisser ces petits mots ! 😀
Très bonne soirée et à bientôt,
Mila
Superbe. Ca donne envie de venir dans cette région. A vélo mais aussi pour randonner pieds.
En espérant y faire votre connaissance!
Merci beaucoup ! Oui la région est très jolie, nous sommes toujours fiers de la faire visiter à nos proches. N’hésite pas si un jour tu passes dans le coin 😉
Bonne journée !
Re-bonjour,
Début juillet, je suis passé tout proche de chez vous, en en ayant l’intuition mais sans le savoir. Je suis passé au Colle d’Esichie puis della Fauniera, avant de redescendre vers Demonte. J’étais avec des camarades et nous faisions “Les 7 majeurs” en 3 jours.
Lorsque j’ai contemplé la vallée depuis le Col d’Esichie, je me suis dit “faut revenir et redescendre par là (j’ai ADORE monter le col d’Esichie par l’autre versant, même s’i il y a des passages très durs)
Dasn l’ensemble j’ai adoré rouler dasn le piémont. Bien que j’ai apprécié ce défi, je n’ai qu’une envie, c’est de revenir en prenant le temps de visiter les villages de montagne et aussi marcher. J’ai du zapper Elva, à cause du détour et de la route coupée. Je voulais vraiment y aller, mais le temps était compté. Donc j’y reviendrai, c’est sûr. Si vous n’êtes pas au bout du monde, ce serait avec plaisir que je vous rendrai visite chez vous dans vos superbes montagnes du Piémont.