Le jour où on nous a jeté un mauvais sort en Macédoine !

par | Mis à jour le 06/02/2021 | Macédoine

Vous y croyez vous, que l’on nous a jeté un mauvais sort ? Mauvais sort ou empathie super développée, je voulais vous raconter cette anecdote qui nous est arrivée en Macédoine pendant notre voyage à vélo. C’était sur la route de Prilep à Bitola, à quelques kilomètres de la ville d’arrivée.

Comme à notre habitude, nous avons un peu laissé les routes nous guider vers notre objectif sans trop nous prendre la tête. Mais, cette fois, c’est une route parfois goudronnée, parfois pavée qui nous a transportés. C’était plat, mais on a pu faire du “Shake, shake, shake” sur les pavés ! Sans rancune aucune, la route était belle et avec les autoroutes que l’on avait dû prendre avant, nous étions contents de retrouver le calme.

Alors que nous avions besoin d’un break après avoir été secoués de la sorte, nous nous sommes autorisés une pause, en partie installés sur la route. Ben oui, il n’y avait personne qui circulait ici et il n’y avait pas d’autre endroit pour se reposer. Enfin…

Enfin, une voiture est arrivée. Surpris que nous soyons posés là, les gens se sont arrêtés. Dans un anglais approximatif, ils nous ont demandé :

– YOU NEED HELP? (Vous avez besoin d’aide)

– No, ok, we are fine!

– But you need help!

– No no no… We arrreee OOOKKKK !

La discussion s’est éternisée. La dame nous a demandé un numéro de téléphone. On lui a donné, pensant qu’elle voulait nous inviter à dîner ou que sais-je !

Nous avons alors repris nos vélos et la route tout doucement. Quelques minutes plus tard, une grosse Mercedes est arrivée. Un monsieur qui n’avait plus de jambes en est sorti, tentant tant bien que mal de nous rattraper avec ses béquilles.

Il nous a crié :

– YOU ! WE NEED TO TALK! (VOUS LÀ, ON DOIT PARLER!)

Un peu effrayés, on s’est demandé ce que l’on avait bien pu faire pour que cet homme nous parle de la sorte ! “We need to talk”, c’est un peu une formulation que l’on a en anglais qui ressemble à quand ton boss vous dit “vous, venez dans mon bureau, faut qu’on cause”. Pas trop bon signe quoi… Avec Denni, on a échangé un regard circonspect.

L’homme a ajouté :

– I tried to call you, you need help, right?

– Euh

Nous étions trop mal pour cette personne ! La dame qui s’était arrêtée avant avait donné notre numéro de téléphone à ce monsieur, qui était son cousin, pour qu’il nous vienne en aide. Sauf que notre téléphone était éteint pour éviter les surcoûts puisque nous n’attendions pas d’appel.

Nous nous sommes confondus en excuses, lui expliquant que nous avions bel et bien dit à sa cousine que tout allait bien. Je crois qu’il était aussi gêné que nous. Sa cousine est folle, nous a-t-il annoncé. Je dois admettre que le fait qu’en plus, il n’ait plus de jambes, rajoutait pas mal au malaise de la scène. On lui a envoyé un petit texto dans la foulée pour le remercier de s’être déplacé. C’était franchement trop sympa de sa part !

Le monsieur reparti, nous avons repris notre route. Il faisait chaud et nous avions déjà parcouru plus de 80 km. Mais je trouvais Denni mou, très mou. Il n’avançait pas ! Habituée à ce qu’il soit loin devant, pour le coup je n’arrêtais pas de freiner, au risque de lui rentrer dedans. Je le lui ai fait remarquer.

Mauvais sort - pneu à plat

Nous avions bel et bien besoin d’un petit coup de main !

C’est ainsi que nous avons réalisé que nous avions finalement besoin d’aide. Denni, lors de notre pause, avait roulé sur une plante aux épines immenses et pointues. Même, les Schwalbe, nos pneus réputés si résistants, ont flanché face à la bête. Deux minutes plus tard, son pneu était complètement à plat. Nous avions crevé pour la première et la dernière fois de notre tour d’Europe !

Pour tout vous dire, nous avons eu un bol monstre. Nous avons fait du stop (par flemme de changer le pneu là maintenant, quasiment au point d’arrivée). La première fourgonnette s’est arrêtée et Denni a pu amener son vélo facilement en ville. Mais dans tous les cas, nous avions de quoi réparer ça sur place…

Alors, cette dame a-t-elle un super pouvoir d’empathie ou est-ce qu’elle nous a jeté un mauvais sort ? Le débat est ouvert !

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