L’Ardèche, on la connaît souvent pour son image un peu à part : aucun aéroport, aucun train, aucune autoroute, ses paysages montagneux et ses petits villages magiques dont certains classés parmi les Plus Beaux Villages de France. Et si c’était justement ça le secret de son charme ? La promesse d’une immersion totale dans la nature, loin du tumulte : la recette idéale pour être une véritable terre de vélo ! L’Ardèche à vélo, c’est tout ce dont on rêve : paysages spectaculaires, villages au caractère affirmé et un relief qui sait se montrer joueur. Bref, un équilibre parfait pour les cyclistes un peu avertis, amateurs de défis, de patrimoine et de découvertes à chaque coup de pédale.
Si cet itinéraire ne conviendra pas forcément aux débutants ou aux familles avec des enfants en bas-âge, ne cherchez pas à fuir l’Ardèche pour autant. En parcourant cet article, vous découvrirez bon nombre de véloroutes accessibles à tou-te-s. En jouant un peu entre les parcours, il est même possible de faire plusieurs boucles faciles.
Enfin, si le département n’a pas de lignes ferroviaires, on peut tout à fait y venir en train ! L’itinéraire proposé ici permet de parcourir l’Ardèche à vélo de gare en gare, en combinant petites routes, voies douces et haltes charmantes.
L’Ardèche à vélo : une variété de parcours
L’Ardèche, terre de vélo, offre une multitude de véloroutes et parcours divers et variés pour tous publics.
Il existe notamment plusieurs voies vertes d’une centaine de kilomètres permettant de faire des week-ends en famille ou une belle échappée en les combinant.
Les voies vertes et itinéraires familiaux pour visiter l’Ardèche à vélo
- La Dolce Via, élue “plus belle véloroute européenne 2020” est superbement aménagée
- La Via Fluvia, qui connaît quelques portions plus difficiles mais offrent des panoramas absolument magnifiques.
- La Voie Bleue douce et bucolique qui relie la ViaRhôna
- La Voie Douce de la Payre qui relie la ViaRhôna à Privas
- La ViaRhôna elle aussi passe dans le département sur 93 km

Les itinéraires vélo plus poussés
- La Grande Traversée VTT de l’Ardèche
- Les Balcons Ardéchois, une boucle reliant 3 villages de caractère
- Les parcours sur les traces de la course de l’Ardéchoise
Vous pourrez retrouver un très grand nombre de parcours cyclables sur le site Ardèche Guide.
L’Ardèche à vélo en 7 jours : notre itinéraire
Au départ de Valence, cette boucle autour de l’Ardèche à vélo nous mène à découvrir de nombreux sites majeurs ainsi que de belles véloroutes et voies douces développées dans le département. Véritable terre de vélo, cet itinéraire vous fera relever quelques défis tout en profitant de panoramas magiques.
Jour 1 : Valence – Tournon-sur-Rhône (25 km)
Pour se mettre en jambes en douceur, cette première étape de l’Ardèche à vélo commence tranquillement : 25 kilomètres à peine après notre arrivée en gare de Valence en milieu d’après-midi. Pour pimenter le départ, on roule aux côtés d’Ardèche Tourisme et d’un groupe de musiciens pas comme les autres : Concerts en Roues Libres.
Leur concept est génial : issus de grands orchestres, ces musiciens partent en tournée… à vélo, violoncelle et instruments sur des vélos old school de préférence ! Leurs concerts de musique baroque se donnent en petit comité, dans des lieux atypiques, créant une ambiance unique à chaque étape.
On quitte Valence sereinement. Peu après le départ, un nouvel ouvrage attire l’œil : la passerelle de Bourg-lès-Valence, inaugurée en 2023. Suspendue au-dessus de l’autoroute, elle relie aisément la ville à la ViaRhôna et facilite la vie des cyclistes comme des piétons. Rapidement, l’urbain s’efface pour laisser place à de jolis espaces naturels. On longe les berges, on franchit l’Isère, puis deux bras du Rhône, avant d’entrer en Ardèche au bout de quelques kilomètres.
En 2022, j’avais emprunté la ViaRhôna durant 11 jours dans l’autre sens, vers le sud. Cette fois, cap au nord en visant la rive droite du fleuve. La ViaRhôna est une belle piste large et asphaltée longeant le Rhône qui sert de porte d’entrée non seulement à l’Ardèche, mais aussi à bien d’autres départements traversés par l’itinéraire européen.



À l’arrivée à Tournon-sur-Rhône, on découvre une belle petite bourgade viticole, faisant face aux domaines de Tain-l’Hermitage (où l’on trouve notamment la Cité du chocolat). Les deux villes se font face, reliées par la magnifique passerelle Marc Seguin. Le château-musée de Tournon, perché sur un éperon rocheux, offre une vue imprenable sur le Rhône et raconte l’histoire de la famille Tournon et de la vallée, de la navigation fluviale aux traditions viticoles.





Bonnes adresses à Tournon-sur-Rhône :
- Hôtel Le Château : chambres cosy et vue sur le Rhône
- Péniche Slow Food Café : cuisine locale de saison dans un cadre original sur l’eau
- Bed and Bicycle, Péniche Hôtel : nuit insolite sur le Rhône, accueil parfait pour les cyclistes
Découvrir la ViaRhôna
La ViaRhôna est l’un des itinéraires cyclables les plus accessibles de France. Longue de 815 km, elle relie le lac Léman à la Méditerranée en suivant le Rhône. Son tracé est majoritairement constitué de voies vertes sécurisées, ce qui en fait un choix idéal pour les cyclistes débutants ou les familles. Le balisage est clair, le revêtement souvent lisse et les services dédiés aux cyclistes (hébergements, locations, points d’eau) sont nombreux. Pour une première immersion en Ardèche à vélo, elle permet de rouler sans stress tout en profitant de paysages superbes, entre vignobles, villages et berges sauvages.
Jour 2 : Tournon-sur-Rhône – Désaignes (27,5 km – 670 m de D+)
Cette seconde journée en Ardèche est tout simplement magique. Après à peine 4,5 km de pédalage depuis Tournon-sur-Rhône, nous arrivons à la petite gare de Tournon Saint-Jean-de-Muzols pour prendre le train. Oui, oui, vous avez bien lu : il existe un train en Ardèche alors que je vous disais le contraire en introduction ! Il s’agit d’un train touristique, celui que l’on surnomme le Mastrou, train à vapeur historique, qui fait vibrer petits et grands depuis plus d’un siècle.
La ligne serpente au cœur des gorges du Doux, suspendue par endroits à flanc de falaise. Les panoramas sur cette vallée sauvage sont à couper le souffle, presque irréels. Et cerise sur le gâteau, un wagon est spécialement aménagée pour accueillir les vélos !







Notre voyage ferroviaire s’achève à Boucieu-le-Roi, une Petite Cité de Caractère® qui porte bien son nom. Niché dans une vallée verdoyante, le village fut choisi par Philippe le Bel comme siège de cour de bailliage au XIVe siècle, devenant ainsi “cité royale”. Entre son Pont du Roi, son chemin de croix et ses maisons typiques du Vivarais, Boucieu-le-Roi est un petit bijou où il fait bon flâner.
On quitte le village en enjambant le Doux par le Pont du Roi, pour entamer une montée progressive de 20 km au cœur d’un paysage agricole vivant. Espaces boisés ombragés et cultures de cerisiers et abricotiers ponctuent la route avant d’arriver à Arlebosc, village du Pays de Saint-Félicien. Ici, les anciens marchés aux fruits, la “bascule” géante sur la place et le Musée d’Antan témoignent d’un riche passé lié à la culture de la terre.





Quelques coups de pédales plus tard, une cascade surgit au détour de la route : pause fraîcheur obligatoire, avant un pique-nique improvisé à Empurany. La suite se corse : une montée soutenue, parfois à plus de 10 %, met les mollets à l’épreuve, un échauffement pour les jours à suivre pour cette traversée de l’Ardèche à vélo.
Les paysages se dévoilent, entre monts verdoyants et vallées profondes. Des chèvres curieuses viennent même saluer notre passage, juste avant le Château du Vergier, superbe bâtisse devenue maison d’hôtes.


L’étape s’achève à Désaignes, labellisé Village de Caractère. Petite cité médiévale au cœur des terres de châtaignes, cette ancienne ville marchande a connu son apogée au Moyen Âge. Ses remparts, sa forteresse du XIIe siècle et ses ruelles pavées semblent figés dans le temps. On y retrouve aussi des traces d’un passé gallo-romain, avec monnaies, thermes et villas qui racontent une autre époque.







Bonne adresse à Désaignes
- L’âne têtu : cuisine végétalienne travaillée et exceptionnelle et un hébergement très élégant en plein centre village, grand confort.
Le Train de l’Arcèche, l’allié des cyclistes
Le train de l’Ardèche n’est pas qu’une attraction touristique : il peut aussi être un vrai partenaire pour un voyage en Ardèche à vélo. Il permet de rejoindre facilement des points de départ en altitude ou de raccourcir certaines étapes plus sportives. Les vélos sont acceptés moyennant 8€ par vélo ou remorque, dans un wagon dédié. Il est préférable de réserver à l’avance, surtout en haute saison. Informations et horaires sur le Train de l’Ardèche.
Jour 3 : Désaignes – Vernoux-en-Vivarais (38 km – environ 900 m D+)
Troisième journée de notre aventure en Ardèche à vélo et on attaque le vif du sujet ! Pour rejoindre la Dolce Via, célèbre voie verte aménagée sur une ancienne voie ferrée, il faut d’abord franchir un col… avec une côte redoutable de 4 km avec des passages fleurtant avec les 12 %. Pour pimenter l’exercice, sur quelques centaines de mètres le goudron disparaît, laissant place à une piste caillouteuse glissante. C’est court, mais intense. Surtout pour Jean-Marc – le violoniste du groupe Concerts en Roues Libres – qui circule avec des pneus fins et les instruments de musique dans sa remorque !





Après la belle suée, la récompense est là : une vue splendide sur les Monts d’Ardèche. On plonge ensuite vers la Dolce Via à hauteur de Saint-Basile, où une guinguette au bord du chemin offre une halte rafraîchissante. Sur cette portion, le contraste est saisissant : fini les grimpettes, place à un itinéraire plat, bucolique et très fréquenté par les familles. En ce week-end de Pentecôte, les croisements et dépassements se succèdent, preuve du succès de cette voie douce.
La Dolce Via déroule ses charmes : viaducs spectaculaires, passages champêtres et ambiance paisible. Mais l’accalmie ne dure que 7 km : nous quittons la douceur de la voie verte pour retrouver les côtes ardéchoises. Le dénivelé positif de la journée se cumule vite !


La montée vers Saint-Julien-Labrousse se mérite, mais la vue y est grandiose : depuis ce balcon naturel, on distingue nettement le Mont Gerbier de Jonc (1551 m), source mythique de la Loire. Insolite : le village abrite des cabanes perchées (Les Cabanes de Labrousse) dans les arbres, parfaites pour une nuit atypique en pleine forêt.
Une fois le col atteint, c’est la récompense : une belle descente à travers forêts et paysages préservés qui nous mène à Vernoux-en-Vivarais. Cette petite commune, intégrée au Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, mérite une balade à pied : ruelles pavées, vieilles bâtisses et atmosphère vivante pour un village d’à peine 2000 habitants. Si vous avez encore le courage de pédaler après cette belle journée, le château de Vaussèche vaut sa petite visite (+3km, extérieurs du château en accès libre, quelques visites commentées organisées en été).






Bonnes adresses à Vernoux-en-Vivarais
- Camping Le Bois de Prat : un cadre verdoyant en lisière de forêt, parfait pour planter la tente après une grosse journée de dénivelé.
- La Droguerie Café-Resto : un lieu chaleureux où se mêlent cuisine locale, ambiance conviviale et déco pleine de charme, idéal pour reprendre des forces.
La Dolce Via
La Dolce Via s’étire sur plus de 90 km entre Saint-Agrève et La Voulte-sur-Rhône. Aménagée sur une ancienne voie ferrée, elle offre un tracé sécurisé, sans circulation automobile, avec un dénivelé quasi nul. C’est l’un des itinéraires phares de l’Ardèche à vélo, parfait pour les familles et les débutants. Son cadre sauvage, ponctué de viaducs et de tunnels, la rend unique. Attention cependant : son revêtement n’est pas toujours asphalté, il faut donc prévoir des pneus adaptés.
Jour 4 : Vernoux-en-Vivarais – Cruas (74 km – 510 m de D+)
Nouvelle journée, nouveau décor. Après trois étapes exigeantes, celle-ci promet un peu de répit. Certes, le départ se fait avec un col à grimper, mais la suite offre surtout près de 1020 m en dénivelé négatif et de longues portions roulantes.
Dès les premiers coups de pédales, le ton est donné : une montée soutenue mais récompensée par des panoramas à couper le souffle sur les Monts d’Ardèche. Au sommet, c’est la cerise sur le gâteau avec une vue magnifique sur Chalencon. Ce village de granit, labellisé Village de Caractère, est un véritable bijou médiéval. On aime s’y perdre dans les ruelles étroites et grimper jusqu’au point de vue qui embrasse toute la vallée. À ne pas manquer : la porte de Besse et la tour carrée, témoins du riche passé de la cité.





La route qui suit est l’une des plus belles de ce voyage en Ardèche à vélo. Elle serpente à flanc de montagne, offrant des vues vertigineuses avant de plonger dans la vallée de l’Eyrieux. On rejoint alors à nouveau la Dolce Via. Ici, le tracé est particulièrement magique : viaducs, plages naturelles, boucles sinueuses de l’Eyrieux et guinguettes invitent à des pauses rafraîchissantes.
À Saint-Sauveur-de-Montagut, on plonge dans l’histoire du Vivarais. Le village s’est développé au pied d’un ancien château féodal (dont les ruines sont encore visibles), avant de connaître au XIXe siècle un essor industriel grâce à la soie. Le long de la Dolce Via, on peut admirer l’impressionnant bâtiment du Moulinon, ancienne magnanerie et filature de soie, symbole de cette époque prospère. Aujourd’hui encore il domine la rivière comme un témoin de cette histoire ouvrière. Le glacier Terre Adélice s’y est installé. Et pour se rafraîchir, une zone de baignade se cache non loin de là.





Plus bas dans la vallée, une pause s’impose à l’ancienne gare de Saint-Laurent-du-Pape, reconvertie en halte cycliste avec tables de pique-nique et toilettes sèches. Le village lui-même est dominé par le château du Bousquet, une forteresse du XIIIe siècle qui surplombe fièrement la commune.
Un peu plus loin, Beauchastel mérite absolument le détour. Classé parmi les Villages de Caractère, il a été magnifiquement restauré à partir des années 1970. Ses ruelles en labyrinthe, sa “Maison des Seigneurs” (vestige du château du XIIe siècle) et son théâtre vivant en font une halte incontournable.




À la Voulte-sur-Rhône, nous quittons la Dolce Via pour retrouver la ViaRhôna et les rives du Rhône. Le village est superbe avec son château historique dominant le Rhône. Plusieurs passages mémorables jalonnent ensuite cette portion de l’EuroVelo 17 : la confluence avec la Drôme, la passerelle himalayenne de Baix qui tangue légèrement sous les roues des vélos : sensations garanties ! La traversée de Baix est charmante le long du Rhône.
La journée s’achève à Cruas, superbe village dominé par son abbatiale romane du XIe siècle, considérée comme l’une des plus remarquables du Vivarais. Le site médiéval, construit à flanc de colline par les moines, servait de refuge contre les crues et les invasions. Aujourd’hui, il se découvre au fil d’un dédale de maisons anciennes qui montent vers les hauteurs. Une visite à ne pas manquer !





Bonne adresse à Cruas
Camping Harmony : Un camping convivial en bord de rivière, parfait pour une étape reposante après une grosse journée de vélo. De nombreuses cabanes de cyclistes.
Une boucle familiale sur 3 jours
Envie d’une escapade plus courte mais tout aussi mémorable en Ardèche ? Depuis Valence, on peut tracer une belle boucle qui combine les itinéraires phares. Direction d’abord la ViaRhôna pour rejoindre Tournon, puis embarquement avec le Train de l’Ardèche jusqu’à Lamastre. De là, on enchaîne avec la Dolce Via sur 70km, entre viaducs, rivières et paysages bucoliques, jusqu’à La Voulte-sur-Rhône. Enfin, retour par la ViaRhôna vers Valence. Environ 140 km au total, faisables en 3 jours à un rythme tranquille, avec de nombreuses haltes possibles pour goûter à l’art de vivre ardéchois.
Autre option : opter pour un week-end en itinérance douce avec en plus une étape sur le Rhône en bateau avec la boucle « bleu – vert – vapeur » !
Jour 5 : Cruas – Aubenas (75 km – 1140 m de D+)
Cinquième jour de notre aventure en Ardèche à vélo et c’est une grosse étape qui nous attend ! Après avoir quitté Cruas, on retourne sur nos pas vers Baix afin d’aller récupérer la Voie douce de la Payre. Cette voie verte de 22 km, parfaitement asphaltée, suit le tracé d’une ancienne ligne de chemin de fer. Elle est jalonnée de tunnels et viaducs ferroviaires, rappelant son passé.
La Voie douce de la Payre évolue dans une ambiance bucolique au cœur de la campagne ardéchoise et nous conduit jusqu’à Privas, la plus petite préfecture de France avec ses 8 500 habitants. Ici, on ne résiste pas à l’appel du marron glacé, spécialité locale qui a fait la réputation de la ville. Pour le reste, son centre ancien mérite qu’on descende de selle pour une balade à pied : petites ruelles, maisons de caractère et patrimoine religieux valent le détour.


De notre côté, la route nous appelle et nous ne nous attardons pas : on quitte Privas pour attaquer l’ascension du col de Benas, un col mythique pour les cyclistes ardéchois. Douce mais régulière, cette montée de 11 km est un vrai bonheur : peu de trafic, de larges panoramas sur la vallée avec Privas en arrière-plan. Rapidement, on se satisfait de gravir ce col et de remplir nos gourdes dans l’une de ses sources d’eau fraîche.





Au sommet, près de l’auberge de Freyssenet (en rénovation lors de notre passage mais désormais ouverte), on emprunte une superbe route en balcon. Le panorama s’étend sur les vallées et les montagnes environnantes, façonnées par l’activité volcanique du coulet de la Soulière. Même sous un ciel voilé, faute aux incendies de cette année 2025 au Canada, l’atmosphère est unique.
Nous atteignons ensuite Saint-Laurent-sous-Coiron, labellisé Village de Caractère. Il perché sur une corniche basaltique, construit sur le massif du Coiron. Ce relief inversé, formé par les coulées volcaniques, en fait un site exceptionnel. Le belvédère, situé sur la place de l’église, offre une vue saisissante sur la plaine : un lieu magique pour pique-niquer, surtout au coucher du soleil.






Puis vient la descente vers Aubenas, avec ses beaux lacets qui serpentent à travers ce paysage. L’arrivée en ville est un peu moins agréable côté vélo, le trafic s’intensifie et l’infrastructure reste perfectible. Mais la visite qui nous attend compense largement !



Aubenas, cité médiévale perchée sur un éperon rocheux, séduit par son atmosphère vivante et son patrimoine. Le château d’Aubenas, avec ses étonnantes toitures vernissées, en est le joyau. Autour, les ruelles pavées invitent à la flânerie et sont ponctuées d’hôtels particuliers des XVIe et XVIIe siècles, comme la maison Delichères ou l’hôtel de Voguë. Ne manquez pas non plus l’église Saint-Laurent et la place du château, cœur battant de la ville, où l’on aime s’installer en terrasse.




Bonnes adresses à Aubenas
- Villa Elisa M : Une vraie pépite : chambres élégantes, confort moderne, piscine pour se délasser après l’étape, et un rapport qualité-prix imbattable. L’adresse idéale pour séjourner à Aubenas.
- Carré des Maîtres : Restaurant raffiné au cœur de la ville. La carte, qui change régulièrement, met à l’honneur les produits régionaux avec des options végétariennes et quelques classiques ardéchois. Mention spéciale pour la cave à vins, riche et bien pensée.
Le massif du Coiron, un décor volcanique unique
Rouler en Ardèche à vélo, c’est aussi pédaler au cœur d’un patrimoine géologique exceptionnel. Le massif du Coiron, que l’on découvre en rejoignant Saint-Laurent-sous-Coiron, est un lieu d’exception : les coulées de basalte, plus résistantes que les sols environnants, dominent aujourd’hui le paysage en formant un plateau. Cette particularité donne au site son allure spectaculaire. Ce décor façonné par les volcans est partie intégrante du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche.
Jour 6 : Aubenas – Lagorce (42 km – 360m de D+)
Après les efforts des derniers jours, cette sixième étape de notre périple en Ardèche à vélo s’annonce plus douce. Depuis Aubenas, on rejoint rapidement l’ancienne gare pour emprunter la Via Ardèche, une voie verte de 84 km aménagée sur une ancienne ligne ferroviaire. Comme sur la Dolce Via ou la Voie douce de la Payre, on retrouve une ambiance typique des anciennes voies ferrées constituées de tunnels, viaducs et autres ouvrages d’art ferroviaires. Mais ici, les paysages changent, révélant une Ardèche méridionale plus chaude et minérale.
Très vite, un premier joyau s’offre à nous : Vogüé, labellisé Village de Caractère et classé parmi les Plus Beaux Villages de France. Impossible de passer à côté ! Adossé à une falaise, le village déploie ses ruelles en amphithéâtre, ses passages voûtés et ses maisons aux couleurs chaudes coiffées de tuiles rondes. Dominant l’ensemble, le château du XIIe siècle des Seigneurs de Vogüé et ses quatre tours rondes emblématiques, veillent encore sur la cité. De ses terrasses, la vue plonge sur la rivière et les toits du village.







Nous reprenons ensuite le fil de la Via Ardèche, enjambons la rivière par un viaduc qui offre un panorama superbe sur Vogüé, avant de nous enfoncer dans un cadre verdoyant. Le revêtement devient sablonneux, soulevant une poussière qui blanchit nos montures. C’est l’aventure !
À un croisement bien indiqué, on quitte la voie verte pour grimper vers Balazuc. Une montée courte mais exigeante à travers les vignes mène au sommet du village, qui s’accroche à une falaise dominant l’Ardèche. Labellisé Village de Caractère et classé lui aussi parmi les Plus Beaux Villages de France, Balazuc séduit par ses ruelles pavées fraîches, ses passages secrets, notamment celui de la Fachinière, ses ateliers d’artisans et sa belle église romane. Si la baignade au pied du village est tentante, il faut garder en tête que la remontée jusqu’à la Via Ardèche sera bien sportive !





De retour sur la voie verte, le parcours se poursuit en douceur. Pradons et Ruoms offrent de superbes coins pour se baigner et profiter de vues splendides sur l’Ardèche. Peu après Ruoms, nous quittons la Via Ardèche pour nous diriger vers Lagorce. La route serpente sur un mont au relief modéré avant de déboucher sur le village typique du sud ardéchois.
Lagorce mérite qu’on s’y attarde : ses maisons de pierre, ses passages voûtés et ses ruelles sinueuses respirent l’authenticité. Le village conserve une mémoire singulière liée à la sériciculture (culture du ver à soie), racontée dans un musée installé dans une ancienne magnanerie. Son église, reconstruite en 1860 sur les ruines d’un édifice du XVIe siècle, abrite encore une crypte aujourd’hui dédiée à des événements culturels. Enfin, en montant vers les hauteurs, on passe par la place de la Dîme avec son beffroi et son cadran solaire, à l’entrée de l’ancien château des Seigneurs de Lagorce. Une belle façon de conclure cette journée.




Bonne adresse à Lagorce :
Les lodges de Coucouzac : un petit coin de paradis avec des tentes sur pilotis confortables en pleine nature. Piscine, ambiance paisible, boutique décalée et vue imprenable sur les environs en font l’endroit parfait pour se ressourcer après une journée à vélo.



Via Ardèche, l’axe familial du sud ardéchois
Avec ses 84 km reliant Gagnières ou Vallon-Pont-d’Arc, la Via Ardèche est le grand axe doux du sud du département. Sécurisée, adaptée aux familles et jalonnée de haltes baignade, elle est idéale pour découvrir l’Ardèche à vélo sans se soucier du trafic. Son alternance de viaducs, tunnels et paysages méditerranéens en fait une voie verte particulièrement variée.
Jour 7 : Lagorce – Bourg Saint Andéol (31 km – 310 m de D+)
Dernière journée de ce voyage en Ardèche à vélo. Une étape plus courte, qui permet de rejoindre aisément Pierrelatte dans la Drôme et, de là, de prendre le train vers Lyon puis Paris.
Depuis Lagorce, cap sur Vallon-Pont-d’Arc rendu célèbre pour l’un de ses sites uniques au monde : le Pont d’Arc. Il s’agit d’une arche de pierre monumentale de 54 mètres de haut, creusée par la rivière Ardèche. Le site se découvre en toute saison : en été pour la baignade grâce à ses plages surveillées, en automne lors du Marathon international des Gorges de l’Ardèche, au printemps quand la nature reverdit, ou encore en hiver, quand le calme des lieux offre une atmosphère saisissante.


Après cette halte incontournable, la route grimpe en douceur sur 7 km. La pente est régulière, rendant le passage du col agréable malgré l’effort. Un conseil : jetez un coup d’œil en arrière de temps en temps, la vue sur la vallée et sur Vallon-Pont-d’Arc est superbe.
Un peu plus loin, un site majeur se trouve à portée de roue : la Grotte Chauvet 2, réplique fidèle de la grotte Chauvet. Découverte en 1994, la grotte originelle abrite plus de 425 peintures et dessins vieux de 36 000 ans, faisant d’elle le plus ancien chef-d’œuvre de l’art pariétal connu à ce jour, deux fois plus ancien que Lascaux ! Classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2014, elle témoigne d’un patrimoine universel d’une valeur inestimable. La réplique, ouverte au public, permet de découvrir cet héritage sans mettre en danger la grotte originale. Comptez environ une demi-journée pour la visite.


Nous poursuivons ensuite vers Saint-Remèze, puis quittons la grande route pour retrouver une voie secondaire plus tranquille. En saison, les champs de lavande colorent les paysages et embaument l’air, offrant une carte postale typique de l’Ardèche méridionale. Peu avant le village de Bidon, la descente s’amorce. Juste après, un chemin mène au Dolmen de Champvermeil, le plus grand du département. À 100 mètres de la route, cette ancienne sépulture datant du néolithique impressionne par ses dimensions.


Enfin, nous atteignons Bourg-Saint-Andéol, blottie au bord du Rhône. La ville mérite le détour : ses ruelles, ses jardins, ses hôtels particuliers témoignent de sa richesse historique. Anecdote : Bourg-Saint-Andéol est la commune ardéchoise qui compte le plus grand nombre de bâtiments classés !





C’est ici que se termine notre voyage, au rythme d’un dernier concert donné par nos compagnons musiciens. Sept jours de vélo, sept concerts de musique baroque dans des lieux insolites : une expérience hors normes, mêlant patrimoine, nature et rencontres. Pour sûr, l’Ardèche à vélo restera gravée dans ma mémoire comme une aventure à part, riche en émotions et en découvertes.
Calez votre séjour sur “L’Ardéchoise”
Si vos dates le permettent, planifiez une partie de votre itinéraire pendant L’Ardéchoise, grand rendez-vous cyclo de montagne qui a lieu tous les ans au mois de juin : plusieurs formules (1 à 4 jours) et des parcours pour tous niveaux, dans une ambiance de villages en fête. L’événement réunit chaque année des milliers de participantes et participants !
Mon avis sur cette aventure à travers l’Ardèche à vélo
Comme le titre l’article, l’Ardèche à vélo constitue pour moi un équilibre parfait entre défi physique, patrimoine, beaux espaces naturels, paysages à couper le souffle et petits villages charmants à l’ambiance atypique. Un condensé de tout ce que j’adore lorsque je voyage à vélo !
Tout cela combiné à l’ambiance du groupe, à la bonne entente, à des hébergements géniaux et aux concerts le soir, cette expérience a gravé de superbes souvenirs ! Et au-delà de tout cela, j’ai trouvé les itinéraires géniaux. Je reviendrai un jour ou l’autre parcourir l’Ardèche à vélo en famille, c’est certain.
L’Ardèche à vélo en pratique
Quel vélo pour parcourir l’Ardèche à vélo ?
Pour bien vous amuser, je vous recommande d’emprunter les petites routes de campagne. Seulement celles-ci sont parfois gravillonneuses, il se peut que l’on emprunte des chemins en terre, etc. Je vous recommande donc un VTC, gravel ou un vélo de voyage traditionnel avec des pneus assez larges (min 35 mm) pour parcourir l’Ardèche à vélo. Le vélo de route me semble moins adapté, plus glissant pour voyager. Concernant le parcours présenté dans cet article, le VAE peut être une bonne option si vous manquez d’entraînement !
Un équipement spécifique pour parcourir l’Ardèche à vélo ?
Pour voyager à vélo, nous avons créé une belle liste d’équipements à emporter.
Il se peut que les températures varient beaucoup sur votre parcours, selon la période à laquelle vous partez. L’altitude évolue au fil des kilomètres. Je recommande donc d’emporter une bonne veste coupe-vent et une veste chaude, même au début de l’été.
Je trouve que l’Ardèche à vélo se prête également bien au camping, c’est pourquoi apporter votre tente et votre matériel de bivouac n’est pas une mauvaise idée !
Quand parcourir l’Ardèche à vélo?
Du fait de l’altitude, l’hiver est déconseillé en cas de chutes de neige, c’est pourquoi je recommande plutôt de partir entre avril et la fin octobre. À noter qu’il peut faire très chaud en été et que la fréquentation des sites majeurs peut être un frein, je recommande, si possible, de voyager hors saison au printemps ou à l’automne (où les couleurs doivent être fabuleuses).
Rejoindre l’Ardèche en train
Pour rejoindre cet itinéraire, le plus simple est de relier Valence, côté Drôme. De nombreux trains desservent la ville tous les jours au départ de Paris, Lyon, Toulouse, Marseille, Genève, Strasbourg ou même Bruxelles. Pour ne pas avoir à démonter le vélo, nous avons toutefois favorisé le TER (un TGV avec places vélo relie Paris et Lyon puis un second Lyon et Valence).
Au retour, j’ai emprunté le train TER de Pierrelatte à Lyon.
Attention, à certaines périodes de l’année, les places sont sur réservation.
Pour l’anecdote, les réservations des places vélo sont chaotiques, soyez vigilants. Pour ce séjour, j’avais réservé des places vélos sur certains trains, mais aucune dispo sur le TGV Lyon – Paris au retour sur plusieurs jours. J’ai donc opté pour le TER, bien plus lent. Au moment de partir, piquée par ma curiosité, j’ai fait une dernière vérification sur les TGV (je trouvais vraiment bizarre qu’il n’y ait aucune place vélo en semaine, hors période estivale). J’ai réalisé que… Finalement tous les TGV avaient des places vélo disponibles ! Sans doute que lors de ma réservation, il y avait un bug dans la matrice.
Il m’est arrivé exactement la même mésaventure pour mon train retour de Paris à Brest. Finalement, il n’y avait aucun vélo dans le train alors que je n’avais pas pu réserver ma place…
L’Ardèche à vélo en famille ?
C’est tout à fait possible. Entre la ViaRhôna, la Via Ardèche, la Voie Bleue et la Dolce Via, il y a de quoi avoir un très beau terrain de jeu. En revanche, je ne recommande pas forcément l’itinéraire présenté dans cet article qui cumule pas mal de dénivelé et de voies partagées non sécurisées pour les plus petits.
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Ce reportage a été réalisé en partenariat avec Ardèche Tourisme et sa super équipe dynamique. Je reste libre de mon contenu et ai rédigé cet article de manière indépendante.
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À propos de l’autrice
Mila
En 2017, à l’occasion de son premier tour d’Europe à vélo, Mila commence à partager ses expériences de baroudeuse. Passionnée de photographie et engagée, elle lance le média Un Monde à Vélo. Son objectif : rassurer dans un discours ambiant du dépassement de soi et rendre la thématique du cyclotourisme accessible à tous et surtout à toutes.


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