Fin juillet 2022, on débarquait sur la Mad Jacques Vélo Millevaches avec une vague idée de ce qui nous attendait. Nous l’avions présenté dans notre calendrier des évènements autour du voyage à vélo, mais lui trouvions un côté un peu mystérieux. On se disait qu’il faudrait que l’on en teste une un jour. Il y a plusieurs week-ends organisés chaque année, mais La Mad Jacques Millevaches a retenu notre attention, surtout parce qu’elle se passait dans une région que l’on ne connaissait pas du tout.
Nous imaginons bien l’inconnu que cela représente pour ceux qui en sont à leur première expérience de l’itinérance vélo. Mais s’il n’y avait que quelques mots pour décrire ce week-end, ce serait que nous nous sommes poilés comme rarement et que l’on y a fait de très bonnes rencontres. Un bilan positif donc et une expérience que l’on recommande les yeux fermés.
La Mad Jacques Vélo, c’est quoi ?
Le concept de La Mad Jacques Vélo est simple : on vient (de préférence avec son bike), on fait du vélo avec plein d’autres cyclistes et on cherche à rejoindre un village perdu quelque part dans une région où on n’a pas spécialement pensé venir à la base. On risque de faire un peu la fête, même si on sait que l’on a une grosse journée devant soi le lendemain. L’événement dure trois jours dont deux où on roule et un troisième où de nombreuses conférences ont lieu. Chaque soir, on campe au village d’arrivée où il est prévu un espace bivouac. Au choix, on plante sa tente ou on en loue une qui sera déjà montée !
La Mad Jacques Vélo Millevaches, c’est pour qui ?
Pour celles et ceux qui ont une bonne condition physique. La Mad Jacques Vélo Millevaches est, d’après les retours des autres participants, celle qui est la plus difficile. Mais les débutants y sont parvenus. Je ne dirais pas facilement, car c’est vrai que c’est intense, mais ça leur a donné pas mal de fierté au bout du compte. À vrai dire, si l’on s’en sort sur ce trajet, on peut s’embarquer pour un voyage à vélo un peu plus long.
Ceci dit, si le profil du parcours vous fait peur, il reste la Mad Jacques Vélo Picardie, qui est géniale aussi (on connaît bien l’Oise) et plus abordable.
Quels conseils pour survivre la Mad Jacques Vélo Millevaches en tant que débutant ?
- Partir léger
- Aller à son rythme
Partir léger : rien ne sert de s’équiper à fond. Il y a de quoi prendre des douches, laver ses affaires le soir. On peut également demander une tente au moment de la réservation, avec matelas. Cela fait une sacrée économie de poids ! Pas besoin de réchaud non plus car il y a des stands, une sacoche suffit pour embarquer les quelques habits de rechange. Plus vous serez léger, mieux ça ira 😉 Aussi, évitez tout de même d’avoir un sac à dos de rando, si vous ne voulez pas vous casser le dos au passage !
Aller à son rythme : gardez en tête la fameuse histoire du Lièvre et de la Tortue ! Ça ne sert à rien d’essayer de tenir le rythme des autres, au risque de se brûler au passage. Une soixantaine de kilomètres, lorsque l’on n’a jamais fait d’itinéraire à vélo, c’est conséquent. Il vaut mieux respecter son rythme et y aller doucement. Partez tôt et prenez les pauses dont vous avez besoin, les ravitos sont là pour ça !
Aussi, même si c’est tentant, il vaut mieux rester raisonnable le premier soir. La seconde soirée est là pour rattraper la frustration de la première 😉
La Mad Jacques Vélo Millevaches – notre petit récit
Jour 1 : la pression monte
On débarque en train à Limoges pour ce premier jour sur la Mad Jacques Vélo. Les cyclistes sont nombreux et souvent bien mieux équipés que nous. Même si ce n’est pas une course, la pression monte face au tracé que l’on a découvert le matin même (comme d’habitude, on s’est bien préparés…). Au total, 900m de dénivelé positif sur un parcours “montagnes russes” comme je les surnomme. Je sais qu’à la fin de la journée, je risque de flancher. Les collines sont ma hantise, je préfère largement passer un bon col une bonne fois pour toutes !
Je relativise quand nous sommes interpellés par d’autres cyclistes qui doutent aussi. Ils ont d’autant plus de raisons de se demander dans quoi ils se sont embarqués que nous. La Mad Jacques Vélo est leur première expérience d’itinérance ! De notre côté, nous savons bien que nous arrivons au bout de la soixantaine de kilomètres, même sur les rotules. Mais par sécurité ou par flemme, nous ne savons pas trop encore, nous optons pour le parcours “facile”.
Finalement, la journée se passe très bien pour nous, la bonne humeur est là et l’ambiance est cool. On discute avec des gens, beaucoup me posent des questions sur nos guidons, on soutient aussi quelques cyclistes en difficulté comme on peut. Nous avions oublié, le matin, que nous n’avions pas nos 20kg de bagages habituels. Être légers, ça change tout ! À 14h, à 17 km de l’arrivée, on s’offre même une grosse baignade pour ne pas arriver trop tôt. Les paysages sont vraiment très cool dans le Limousin, on en profite. Petite cerise sur le gâteau, à l’arrivée, nous rencontrons ENFIN Olivier Godin et Laurent Belando, deux légendes du domaine. Nous avons d’ailleurs parlé de leurs livres sur ce blog !
Le soir, l’entrée du maire de Peyrat-le-Château, venu nous accueillir, est géniale. Il débarque et nous invite à venir vivre ici, en Haute-Vienne. Et pourquoi pas après tout ?
Quand Denni se trompe de quadriceps
Il faut tout de même noter une anecdote. Voilà que dans le village d’arrivée, sur les stands d’animation, mon cher Denni tourne la roue d’un vélo et tombe sur un gage. Il doit retrouver mon quadriceps parmi 3 paires de jambes. Il se trompe allégrement en désignant le premier quadriceps comme étant le mien. J’hésite à le quitter quand, plus tard, il me dira que “tu devais probablement être le troisième”, car c’est celui avec lequel il a hésité. Le mien était le deuxième…
En réalité, cette anecdote me fait encore bien rire. Cette confusion était un compliment ! Les quadriceps “concurrents” étaient magnifiques, les propriétaires étant de sacrées grandes cyclistes !
Ça, c’est quand Denni a appris qu’il s’était planté !
Jour 2 : Team gros mollets
Allons savoir pourquoi, les petites piques ont eu leur effet.
“Quoi, vous, vous n’avez pas pris le parcours gros mollets hier ? Vraiment ? Vous êtes restés sur le circuit classique… ”
La perche est tendue. Ça cogite dans nos têtes. On se laisse le temps de faire les premiers kilomètres en commun prévus pour ce second jour. C’est ici que l’on rencontre Blandine avec qui j’avance à un rythme similaire (je pense qu’elle est plus forte que moi en vrai). La montée est assez raide et elle hésite tout autant que moi sur la suite. Au bout du compte, cela se joue à pile ou face. Le parcours “gros mollets” ce sera. Au programme 87 km et 1200m de dénivelé en cumulé. Oops !
Étonnamment, après avoir été dépassés à plusieurs reprises au tout début, on se sent seul sur la route. Très seuls. Trop seuls. Et si, on était tellement en retard au point d’arriver après le ravito ? Nous sommes sur La Vagabonde en Creuse et disons-le, il y a assez peu d’endroits pour se ravitailler. Les paysages sont beaux avec des lacs et des forêts, mais nous n’avons pas croisé d’autres participants depuis une heure environ. Nous fonçons et arrivons finalement à une heure assez correcte au ravito surchargé d’autres cyclistes, dans un hôtel restaurant visiblement dépassé par les événements. L’occasion de retrouver Olivier et Laurent !
De nombreux cyclistes arriveront après nous. Nous avons à nouveau paniqué pour rien ! L’après-midi, il nous reste finalement peu de dénivelé pour terminer le parcours. Cette longue montée se termine par une longue descente jusqu’à la magnifique Treignac, le tout en musique (et à nouveau en solo, mais ça ne nous inquiète plus). Avant de franchir la ligne d’arrivée, le final nous fera suer avec une montée en pente raide. Pour être restés à Treignac après, on vous l’affirme, cette petite douleur était bien volontaire de la part des organisateurs car il y avait une alternative bien plus simple !
Fiesta avec les locaux
Après l’arrivée, conférences et fête se mêlent avec les stands qui proposent des repas. Je donne une conférence à 20h, j’ai peu d’espoir qu’il y ait du monde. Finalement, nous sommes une trentaine, je suis super contente ! Puis, c’est la fête. Malgré les 90 km au compteur (il se peut que l’on se soit perdu…), on est à fond jusqu’à une heure peu raisonnable. C’est fou, on se fait prendre dans l’ambiance et c’est comme une seconde jeunesse (sauf qu’on la paiera quand même très cher le lendemain). On discute avec plein de monde, c’est génial. Les locaux et même des touristes sont venus se mêler à La Mad Jacques et sont aussi motivés que nous !
Jour 3 : conférences et prix
Les jambes courbaturées, les yeux fatigués, nous partons direction les conférences où l’on écoute avec plaisir Gwen, venue témoigner pour Vivons Vélo avant que j’intervienne en bonne compagnie sur une table ronde.
Après une remise des prix très drôle pour ceux qui ont le plus de galère, qui ont le plus roulé ou qui ont été les mieux costumés, c’est déjà l’heure de repartir. La place de Treignac se vide d’un coup et nous restons seuls avec les organisateurs, déjà nostalgiques de ce week-end qui est passé trop vite.
Heureusement, nous prolongeons notre séjour en Corrèze et repartons découvrir La Vagabonde sur une partie que nous n’avions pas vue !
Bilan de notre Mad Jacques Vélo
Si je vous parle peu des paysages, c’est que l’on a bien profité du reste surtout. L’ambiance, le fait de rouler à plusieurs, les rencontres, la fête, les conférences. En clair, c’était juste du plaisir bon enfant sans prise de tête, et avec beaucoup de rires !
À peine le week-end terminé, nous avions envie de nous inscrire à la Mad Jacques Vélo Picardie. Ça nous a beaucoup plu comme événement, à tel point qu’on rêve d’en voir plein plus proches de chez nous 😉
En bref, nous recommandons l’événement à tout le monde !
Ces articles vous intéresseront aussi
À propos de l’autrice, Mila
0 commentaires