Depuis qu’ils sont partis, ou presque, nous suivons JB et Laura – La Route de la Joie, sur les réseaux sociaux. Partis pour un tour du monde à vélo de 3 ans, ils nous ont particulièrement fait rêver lorsqu’ils ont traversé l’Afrique à vélo l’année dernière. Alors, nous avons profité qu’ils soient à l’arrêt pour leur demander sur une partie de leur aventure ici, sur notre blog. Nous voici donc partis pour voyager virtuellement au Botswana et en Namibie à vélo !
Le Botswana et la Namibie à vélo : les chiffres clefs
Durée de la traversée
36 jours
Km parcourus
Plus de 2000 km
Types de routes
Routes asphaltées et pistes dans le désert
Vélos utilisés
Vélo de Ville
Poids à pousser
L’interview
Salut vous deux, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Nous sommes Laura et JB, un couple breton de 28 ans. Avant le voyage, nous étions enseignante et boulanger. On essaie de se tenir à ce proverbe qui dit que “réussir sa vie c’est faire le plus possible ce que l’on aime”.
Vous êtes actuellement en plein tour du monde, comment ça se passe ? Quel est votre itinéraire ?
Nous sommes partis pour un tour du monde de 3 ans et nous en sommes déjà à la moitié. Jusqu’ici le voyage se déroule à merveille, sauf depuis quelques jours. Nous sommes bloqués à Lima par le Coronavirus qui vient chambouler nos plans.
Nous sommes partis de France et avons roulé en Afrique de l’ouest jusqu’au Sénégal, puis en Afrique de l’est, d’Ouganda jusqu’au Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud. 13000km au total sur les routes africaines.
Ensuite nous avons rejoint l’Alaska pour entamer notre descente des Amériques qui doit nous mener jusqu’à Rio de Janeiro au Brésil. Nous allons bientôt fêter nos 30000km.
La dernière partie quant à elle se déroulera en Eurasie mais le tracé pourrait être modifié à cause du coronavirus.
Récemment vous êtes passés par le Botswana et la Namibie à vélo, une destination hors du commun ! Vous nous racontez ?
De toute notre traversée de l’Afrique c’est dans ces deux pays que nous avons vu le plus d’animaux sauvages. Un réel safari à vélo ! A chaque jour son émerveillement et sa dose d’adrénaline. Nous nous amusions à compter le nombre d’éléphants, de girafes, de zèbres ou d’oryx croisés sur notre route.
On faisait en sorte de ne pas rouler trop tôt le matin ou trop tard le soir pour éviter les lions, plus actifs la nuit. Les habitants nous trouvaient déjà assez fous comme ça, sachant qu’un cycliste s’était fait dévorer l’année d’avant…
Le point négatif dans tout ça, c’est que c’étaient des longues lignes droites désertiques, sans village, sans ombre et en plein cagnard.
Comment vous est venue l’idée de ce tour du monde à vélo et celle de passer par ces régions ?
Nous voyageons depuis longtemps, mais après plusieurs aventures en sac à dos, en van ou en mission humanitaire, nous avons choisi le vélo pour s’éloigner au maximum des chemins touristiques et découvrir des nouvelles facettes, plus authentiques, de chaque pays du monde. Un voyage plus lent, plus riche, et plus intense humainement.
Nous étions tombés amoureux de l’Afrique au Burkina Faso il y a 8 ans et n’avions jamais eu l’occasion d’y retourner. Alors ce tour du monde a pris forme en imaginant au départ une traversée de l’Afrique. Nous sommes passés par le Botswana et la Namibie parce qu’ils se sont trouvés sur notre itinéraire, mais nous n’imaginions rien de ces pays avant d’y pédaler. C’est peut-être aussi pour cela que nous les avons tant appréciés.
Quel a été votre itinéraire au Botswana et Namibie ?
Nous sommes arrivés au Boswana, depuis le nord du Zimbabwe, du côté de Kazane. De Kazane nous sommes allés à Nata puis Maun. Nous avons ensuite rejoint Ghanzi, et avons traversé la frontière avec la Namibie à Charles Hill. Nous avons pris la route pour la capitale, Windhoek, aussi interminable soit elle, avant de quitter enfin l’enrobé et de se retrouver sur des chemins de sables dans le plus vieux désert du monde, le Namib. Au total plus de 500km sur ces pistes, en passant par Solitaire, qui porte bien son nom, Sesriem, les dunes de Sossusvlei et Maltahohe. Nous sommes ensuite revenus sur la route, beaucoup plus rapide mais aussi moins fun, jusqu’à Noordoewer, la frontière sud africaine.
Quels ont été vos coups de coeur pendant ce voyage ?
Le désert du Namib – Namibie
La beauté du Namib, ses paysages lunaires, les animaux sauvages qui nous coupent la route et qui remplacent les voitures quasiment inexistantes ici. Seuls 4 ou 5 véhicules par jour venaient rompre la magie du lieu, nous ravitaillant avec gentillesse en eau au passage. Il s’agissait pour la plupart de touristes ayant loué une jeep ou de propriétaires de ferme, nous offrant parfois même l’hébergement pour la nuit.
C’était sans doute l’une des parties les plus éprouvantes du voyage mais aussi l’une des plus magiques. Les zèbres et oryx partout et si proches, parfois par troupeaux de 100, les familles de phacochères, et sans aucun doute les paysages les plus beaux de notre traversée de l’Afrique. C’était incroyable.
La “elephant highway” – Botswana
L’éléphant highway, au Botswana, une longue route interminable au milieu du bush entre Kazane et Nata. En terme de paysages, ça n’avait rien de fou, c’était même royalement chiant. Tout droit, tout plat, pendant plus de 400 kilomètres.
Le Botswana est le pays du monde à la plus forte concentration d’éléphants. Ils sont partout ! Rien qu’à la frontière, il y en avait une dizaine de chaque côté de la route pour nous accueillir.
La “elephant highway” est réputée pour en croiser à longueur de journée, et effectivement nous n’avons pas été déçus. Nous en avons vu tous les jours. Et comme la plupart étaient vraiment très proches (parfois sur la route !), on faisait pas les malins, parce qu’un éléphant de plusieurs tonnes va toujours plus vite qu’un vélo de 50kg!
Nous demandions parfois aux voitures ou camions (si on en croisait !) de faire barrière. On ne peut jamais prévoir la réaction d’un animal sauvage. Outre les éléphants, nous avons aussi pu voir de nombreuses girafes et zèbres, et éviter les lions.
Pour se protéger le soir, nous demandions à planter nos tentes au pied des antennes téléphoniques, protégées par de hautes clôtures et avec un gardien présent 24h/24. C’était le seul endroit sur notre route où nous pouvions dormir en sécurité. Mais au milieu de ce bush, nous avons trouvé un camping, qui a eu l’audace de s’installer ici, et qui laisse les éléphants s’abreuver dans le lac au milieu des tentes. Pendant 2 nuits durant, nous avons donc campé avec ces énormes pachydermes à quelques mètres seulement de nos tentes !
Comment était le terrain pendant votre aventure ?
Hormis la partie dans le désert du Namib, où nous avons dû pousser nos vélos à de nombreuses reprises dans le sable et cassé du matériel à cause de l’état des pistes, nous avons roulé la plupart du temps sur un asphalte impeccable.
Le seul soucis qui nous a fait perdre énormément de temps, ce sont des petites épines qui se trouvent partout au Botswana, même sur les route. Elles nous ont fait crevé plusieurs fois par jour, au point de liquider notre stock de rustines et de chambres à air, nous obligeant à faire 50km en stop pour rejoindre la ville de Maun, où nous avons passé la journée à faire le tour des magasins pour retrouver des chambres à air !
Concrètement, comment ça se passait au quotidien pour vous?
Nous avions avec nous un gros stock de nourriture et d’eau car les distances entre les villes sont énormes. Nous cuisinions nous même nos traditionnelles pâtes au ketchup.
Les chambres étant devenues trop chères pour nous, ou inexistantes dans ces deux pays, nous avons demandé à dormir dans des écoles ou des gendarmeries lorsque nous trouvions des villages. Mais nous avons aussi fait du bivouac sauvage et plusieurs nuits en camping.
Et niveau budget, ça coûte cher de voyager à vélo dans cette région?
Ce sont probablement 2 des pays les plus chers d’Afrique, ce n’est pas pour rien que le Botswana est surnommé “La Suisse africaine”. La présence de colons a augmenté la qualité de vie (retour des supermarchés, chambres d’hôtel dignes de ce nom) mais aussi son coût. En privilégiant les bivouacs et en cuisinant nos pâtes, nous nous en sommes sortis pour une dizaine d’euros chacun par jour.
Avez-vous des conseils à donner pour celles et ceux qui voudraient suivre vos traces ?
– Se préparer à la chaleur, aux longues distances sans ravitaillement possible, à l’ennui parfois et savoir réagir intelligemment face aux animaux.
– L’état des pistes, ensablées, qui nous obligeait à faire une quarantaine de kilomètres maximum par jour.
– Tous les espaces de Namibie sont des terrains privés, grillagés sur des centaines et des centaines de kilomètres, appartenant à des fermes. Ce qui réduit considérablement le nombre de spots de bivouac, et la notion de liberté.
Vous avez quels vélos pour ce voyage ?
Nous avons des vélos de la marque “Vélo de ville”, tout en acier, plus lourds donc mais plus robustes. Nous roulons encore avec ce modèle et ne nous sommes pas déçus !
Pour terminer, auriez-vous une anecdote à nous partager sur ce voyage ?
Une nuit où nous avions planté notre tente au milieu de nulle part, nous avons été réveillés par des rugissement puissants et très proches. Ne sachant pas ce que c’était nous nous sommes rendormis de fatigue, pas vraiment rassurés. Au petit matin, il y avait de grosses empreintes à 2 mètres de la tente. Grâce à nos recherches et d’après tous les locaux, il s’agissait à d’un léopard. Bizarrement ce fut notre dernier bivouac sauvage !
Où suivre vos aventures ?
Suivez la Route de la joie sur Facebook ou Instagram !
Pour notre part, nous allons continuer à les suivre avec plaisir. Merci à Laura et JB pour ce superbe récit !
Aller plus loin
Vous voulez témoigner de votre voyage sur ce blog ? N’hésitez pas à nous contacter via le formulaire de contact ou à contact (at) un-monde-a-velo.com et dites-nous tout !
Merci de partager vos belles rencontres et votre expérience . Votre enthousiasme , votre bonheur et l’amour des autres est communicatif et nous fait savoir que la terre est un seul pays. Bravo pour votre courage