Quelle fraîcheur de vivre dans cette jolie petite ville au pied du volcan Barù ! D’ailleurs, si l’endroit est tant convoité par des retraités américains et canadiens, c’est bien parce qu’à Boquete, le printemps est éternel. 20°C en moyenne toute l’année, un peu comme à El Valle ! Juste pile poil pour profiter du soleil, dormir confortablement et voir les arbres fleurir toute l’année.
Aujourd’hui plutôt touristique (en tout cas, c’est l’une des villes les plus touristiques que nous ayons visité au Panama), à l’origine Boquete tient sa richesse des plantations de café. Apparemment, on y trouve le meilleur café du monde, rien que ça ! Nous ne sommes pas de fins connaisseurs de café, mais si vous passez dans le coin, et que vous le goûtez, faites-nous signe !
Nous avons apprécié notre séjour sur place. Nous vous recommandons chaudement cette destination. Néanmoins, nous avons cumulé une bonne dose de malchance sur place. À peine arrivés, nous avons été victimes d’une belle intoxication alimentaire. 4 jours perdus et repos obligatoire ! Ensuite, chaque randonnée que nous avons faite a été plus compliquée que prévu…
Alors que faire en trois jours à Boquete ? Attendez, on vous raconte tout ça !
Faire un tour à Bajo Boquete
Boquete se divise en deux parties. Alto Boquete et Bajo Boquete. Le centre-ville et la plupart des restaurants se trouvent à Bajo Boquete. Si on ne loge pas au centre-ville, on peut facilement s’y rendre en bus par la route principale. C’est aussi le “centre névralgique” pour partir n’importe où aux alentours.
Si le centre-ville n’est pas énorme, il y a un joli marché artisanal à visiter, ainsi qu’un marché municipal où l’on peut trouver de nombreux fruits et légumes pas chers ! Avant de se rendre dans la ville, on vous conseille de vous arrêter au point de vue, juste à côté de l’office du Tourisme, à la fin d’Alto Boquete (juste avant la descente, donc).
Randonner à la recherche des Lost Waterfalls, à condition qu’il ne pleuve pas!
La randonnée des Lost Waterfalls est belle, nous vous la recommandons chaudement. Pour y aller pour pas cher, le mieux est de prendre le bus qui va directement à l’entrée de la randonnée. Sinon, vous pouvez prendre le bus qui passe par Bajo Mono et descendre à l’intersection avec Callejon Seco. Demandez au chauffeur, il saura vous dire. Il vous restera alors 1,5 km à faire à pied avant d’arriver à l’entrée du trail.
En tout, il y en a pour 2 h à faire le tour des trois chutes. De notre côté, un arbre nous a empêchés de voir la troisième. Il faut dire qu’il pleuvait des cordes ! Il y a ici, plein de micro-climats. En effet, à Boquete, il ne pleuvait pas. Les chutes sont très belles, avec un débit impressionnant. Difficile d’ailleurs de les prendre en photo, l’appareil se couvrait de gouttelettes en moins d’une seconde.
S’il pleut et que vous restez plusieurs jours à Boquete, tentez l’aventure un autre jour. Le chemin est glissant et même un peu dangereux avec la pluie. En fait, la petite randonnée toute simple se transforme même en grosse galère ! Regardez bien les nuages en partant, voir si cette zone est couverte.
L’ascension du Volcan Barù
Notre retour sur la randonnée de nuit
Il nous avait été vivement recommandé de faire l’ascension du volcan Baru de nuit pour arriver au sommet au moment du lever du soleil. Nous sommes donc arrivés à l’entrée de la randonnée à 00 h15. Au programme avant le sommet : une ascension de 13 km avec 1 700 m de dénivelé positif. On suit alors la route normalement empruntée par les 4×4.
L’ascension est très dure physiquement. La pente est sèche, on glisse facilement sur la rocaille et l’on trouve peu de zones où l’on peut réellement se reposer. Si, durant toute la première partie du parcours, nous avons très chaud, l’air se refroidit au fur et à mesure que l’on prend de l’altitude. La randonnée n’offre pas de points de vue intéressants et suit simplement cette petite route. D’ailleurs on se demande comment les 4×4 peuvent la suivre en temps normal !
Vers 4 h du matin, on subit un gros coup de mou. On ralentit encore le pas pour ne pas arriver trop tôt au sommet ! Les derniers kilomètres sont longs et épuisants. Mais, nous arrivons pile au moment des premières lueurs de l’aube. Il commence à faire extrêmement froid.
Un froid indescriptible au sommet
Au sommet, le temps se couvre juste avant le lever du soleil. C’est bien notre veine tiens ! Toute la nuit, nous avons vu les étoiles… Nous étions d’ailleurs éclairés en majeure partie par la lune. Puis, après 7 h de marche très difficile (j’insiste hein : difficile. Il ne faut pas oublier que l’on a fait le GR20 et un tour d’Europe à vélo… On ne ment pas sur l’épreuve physique), voilà que tout est couvert…
La côte caraïbe est totalement couverte. Par chance, le brouillard présent sur la cîme se dégage juste quelques minutes avant que le soleil n’apparaisse. Si nous ne voyons pas les deux océans, nous apercevons alors la mer de nuages embrassant la montagne, juste en-dessous de nous.
À ce moment-là, il fait véritablement froid. Malgré mon équipement (shoftshell, pull, chaussettes en guise de gants, etc.), je gèle. Mes doigts sont si froids que je n’arrive même plus à déclencher mon réflex. Il me faut pousser mon doigt à l’aide de mon autre main pour y arriver ! Heureusement ce grand froid ne dure que quelques minutes. Le soleil nous réchauffera très rapidement une fois levé.
Le paysage qui se dévoile devant nous est magnifique. On distingue désormais nettement le cratère du volcan Baru ainsi que l’océan Pacifique, au loin. La vue donne également sur Boquete, encore éclairée par les lumières de la nuit. Il est possible de continuer la randonnée jusqu’à la croix, tout au sommet. Et même jusqu’au cratère. Mais le chemin, très escarpé, nous décourage. Nous sommes déjà bien trop fatigués.
La descente tout aussi pénible que l’ascension du volcan !
Si, dans un premier temps, nous étions soulagés de n’avoir plus qu’à redescendre, nous déchantons très rapidement. Épuisés par la nuit blanche, il ne faut pas longtemps pour que des douleurs se réveillent. Comme toujours en descente, mon genou droit commence à me faire souffrir. Denni est quant à lui extrêmement fatigué, son corps endolori.
La nature que nous n’avons pas vue pendant la nuit se révèle. Nous suivons une route bien cabossée, entourée d’arbres. Il n’y a pas grand chose de fascinant, mais c’est agréable. Nous mettons finalement 4h à parcourir environ 10 km. Par chance, un pickup nous récupère à 3 km de l’arrivée. On finira donc dans le coffre de ce dernier, soulagés de voir enfin le bout.
Nos recommandations pour l’ascension du Volcan Baru
Encore aujourd’hui, nous ne savons trop que penser de cette randonnée. 26 km, avec 3 400 m de dénivelé, pour une belle vue seulement au sommet… Je ne sais pas si le jeu en vaut réellement la chandelle.
En réalité, je pense que le mieux, c’est de faire l’ascension du volcan Baru en deux étapes si vous êtes équipé.e pour camper. Si vous ne l’êtes pas, vous pouvez aussi louer tout le matériel à Boquete. Il y a un camping quasiment au sommet. Enfin, il s’agit plus d’une aire où poser ta tente ! Vous pouvez donc repartir de là juste avant l’aube et faire la randonnée de jour et reposé.
Sinon, vous pouvez prendre l’option “feignasse” : vous prenez un tour avec un pickup, ça coûte 75 $, mais vous êtes déposé.e au sommet. Votre corps ne subit rien. Et en plus, vous aurez toute l’énergie nécessaire pour aller voir le cratère ! Et pour l’option “mi-feignasse” sache qu’en temps normal, des pickup viennent au sommet récupérer les grimpeurs pour la descente, pour 40 $ environ. Enfin, il faut qu’ils viennent. Nous ne les avons pas vus !
Si toutefois vous vous y aventurez sur une journée, surtout prévoyez :
À manger. La montée pompe déjà beaucoup d’énergie, vous en aurez besoin.
2l d’eau. Au moins.
Des vêtements chauds, la température est aux alentours de 0°C là-haut
Si vous pouvez, prenez même un petit duvet pour pouvoir vous réchauffer si besoin
De quoi vous protéger de la pluie
De la crème solaire pour le retour.
Les locaux vous déconseilleront d’y aller seul.e. La raison : deux néérlandaises se sont perdues dans ces montagnes. Puis, une personne est présente si vous avez besoin d’être secouru.e. Selon moi, prendre un guide n’est pas du tout essentiel. Il faut être sacrément mauvais pour se perdre en suivant une route (d’ailleurs, ce n’est pas là qu’elles se sont perdues). En revanche, vous n’avez aucun réseau au sommet pour pouvoir appeler si vous avez besoin. Mais, il y a du passage.
Où dormir et manger à Boquete ?
Dormir :
Hostel Spanish by the River : vraiment un super lieu, au calme. Ricardo nous a accueillis avec enthousiasme. On a pu y poser une tente qu’il nous a prêtée et dormir pour pas cher. C’était vraiment agréable, même si on est un poil excentré. On peut y prendre les oeufs dans le jardin ou les fruits si on veut. C’est plutôt chouette !
Arte Hostel : l’auberge de jeunesse est belle et ses prix sont accessibles. La propreté est de mise et, en plus, elle est en plein centre. Les prix sont un peu plus élevés qu’à Spanish By The River en revanche, mais ça reste tout à fait abordable. (comptez 25 $/ nuit environ, avec le petit déjeuner inclus)
Manger :
Big Daddy’s est un chouette restaurant. On se croirait réellement aux Etats-Unis. Entre karaoké à l’américaine, nourriture à l’américaine et américains, un vrai voyage dans le voyage ! Il faut absolument aller à l’arrière du restaurant, sur la terrasse, pour trouver cette ambiance.
The garden Boquete, plaza San Francisco, Alto Boquete : vous allez me dire qu’on n’a mangé qu’américain, mais il faut savoir qu’il y a vraiment beaucoup d’expats ici ! Et puis, je ne vais quand même pas vous recommander le restaurant où nous avons pris l’intoxication alimentaire. Bref, ce petit restaurant fait l’effort de bien cuisiner et responsable pour pas trop cher. Et c’est bon !
Aller plus loin
Le Costa Rica et le Panama
Bonjour
Merci pour vos info votre blog est top.
J’ajoute cependant un élément important : nous avons voulu nous rendre aujourd’hui au volcan et sommes arrivés à 14h pour dormir en haut et l’on ne nous a pas laissé entrer : les horaires d’entrée sont de 3h du matin à 1h de l’après midi il semble donc impossible désormais de faire l’ascension la nuit pour arriver au levé du soleil
À bientôt
Oh non ! C’est trop dommage. Je suis sincèrement désolée pour vous :/ C’est vrai que quand nous sommes passés, il n’y avait personne pour nous contrôler car le parc était exceptionnellement “fermé” ! Je n’avais pas notion donc de ces horaires. Merci de les avoir précisées 🙂
À bientôt !