Au départ, je ne souhaitais aborder que le sujet des règles. Toutefois il est intimement lié à celui de la contraception, c’est pourquoi, je me suis dit que le premier article posté sur les menstruations en voyage à vélo devait être complété par celui-ci. En effet, il s’avère que certaines femmes optent pour certaines formes de contraception pour éviter justement d’avoir leurs menstruations pendant leur voyage à vélo. C’est une solution qui, si elle fonctionne, peut être un véritable soulagement.
Tout d’abord, j’aimerais préciser un point important : je ne suis ni médecin, ni gynécologue. Je ne peux pas vous conseiller d’opter pour telle ou telle contraception. Je souhaitais toutefois vous parler de mes (mauvaises) expériences afin que vous gardiez en tête un seul et unique message : ne changez pas de contraception trois jours avant votre départ, parlez-en longuement avec votre médecin.
Les contraceptions qui nous évitent d’avoir à y penser
L’avantage des dispositifs intra-utérin ou des implants, c’est qu’il n’y a pas besoin d’y penser (en théorie). Une fois la contraception mise en place, elle a une durée de vie de plusieurs années ! Aussi, selon les choix que vous ferez, ces derniers peuvent diminuer l’intensité des règles voire même les stopper. Bien entendu, cela ne fonctionne pas toujours. Les réactions sont différentes de l’une à l’autre.
1. L’implant contraceptif
L’implant contraceptif, c’est un petit bâtonnet que l’on insère dans le bras et dont la durée de vie est de 3 ans. Il permet notamment de remplacer la pilule. Mais avant de le mettre en place, il semblerait qu’il existe des tests sous forme de cachet afin de vérifier avant de mettre l’implant si cela fonctionne réellement sur vous.
J’ai, pour ma part, fait les frais de cette solution. Les implants ou les stérilets ne conviennent pas à tout le monde. Avec l’implant, j’ai eu l’effet inverse à celui souhaité (des menstruations constantes en somme). Je n’avais pas connaissance des cachets de test et visiblement mon médecin non plus. Ce qui fait qu’il était déjà implanté lorsque je me suis rendue compte que ça n’allait pas du tout. De plus, il a été mal installé, ce qui fait que ce dernier est ressorti en partie de mon bras ! Une expérience plutôt douloureuse dont il me reste une cicatrice.
Si mon expérience a été un véritable fiasco, de nombreuses amies ont eu une réponse très positive à l’implant.
2. Le stérilet
Autre moyen de contraception efficace, il est désormais possible d’en faire poser un, même en n’ayant pas eu d’enfant. Il en existe apparemment de plusieurs tailles, qu’ils soient en cuivre ou hormonaux. Il ne faut pas hésiter à se renseigner dans tous les cas.
Mon corps a également rejeté le stérilet pour ma part. Malheureusement, j’avais jugé bon de me faire poser ce dernier un mois avant mon départ pour notre tour d’Europe à vélo. Je craignais la pose (qui est effectivement très douloureuse), mais n’avais pas songé à l’éventualité que ça se passe si mal. J’ai donc passé 8 mois certes sans mes règles mais à me tordre régulièrement en deux sur mon vélo, avec la sensation d’avoir des lames de rasoir au sein de mon corps ! À comparer, je préfère les douleurs infligées par les menstruations.
De plus, l’arrêt de ma pilule pour tendre vers le stérilet a déclenché un dérèglement hormonal assez puissant. Je me suis retrouvée en pleine puberté, couverte d’acné, avec des sautes d’humeur que je ne comprenais pas et le tiers de mes cheveux en moins. Joli portrait !
La pilule en voyage à vélo
Vous l’aurez compris, vu les échecs consécutifs, peu de solutions s’offrent à moi pour la contraception. Sans la pilule, le dérèglement hormonal me pourrit la vie. Je suis quasiment certaine que la pilule en est à l’origine car elle m’a été prescrite très jeune, mais que voulez-vous, le cercle vicieux est trop engagé pour changer de moyen de contraception.
Le problème de la pilule, c’est que l’on ne nous la fournit généralement que pour 3 mois et qu’il faut, pour avoir le stock nécessaire à un voyage au long cours, réussir à en avoir pour plus longtemps.
Comment récupérer un an de pilule ?
Parlez de votre projet avec votre médecin afin qu’il vous prescrive une année de pilule puis faites une demande auprès de l’assurance maladie afin d’avoir une autorisation pour prendre un an de pilule (davantage de temps, ce sera compliqué mais c’est peut-être faisable).
Pour ma part, vu que je déteste les démarches administratives et que ma pilule n’est pas remboursée, je suis allée dans plusieurs pharmarcies récupérer 6 mois de pilule avec deux ordonnances (médecin + gynéco).
Pour les voyages au plus long cours, il est arrivé que ma mère poste également quelques plaquettes. Elle a le même médecin traitant que moi, ça aide. Aussi, je lui ai laissé une ordonnance pour qu’elle puisse aller chercher ma pilule si besoin. Mais souvent, pour ces questions de contraception, il est de toute façon assez aisé de demander une ordonnance par téléphone. Le tout est d’avoir quelqu’un sur place prêt à se déplacer pour récupérer et expédier le tout et de trouver une adresse où se les faire envoyer !
Je me posais aussi la question du contrôle aux frontières avant de partir avec tout ce stock. En fait, cela n’a jamais posé de problème à priori.
Pilule et menstruations
Pilule en continu ou pilule spécifiquement prévue pour être prise en continu, quel que soit votre choix, ce contraceptif peut aussi vous éviter les règles. Pour des voyages assez courts ou pour des petites périodes, cela peut être une bonne solution. À chacune de juger ce qui est le mieux pour elle 😉
Et si la contraception était pour lui ?
Je me souviens avoir évoqué le sujet de la contraception dans notre groupe de voyageurs à vélo. Ce paragraphe s’adresse donc à celles qui partent avec leur compagnon.
Des hommes m’avaient répondu qu’ils avaient eu recours à la vasectomie. Opération sans douleur, elle est toutefois irréversible et ne convient qu’à ceux qui ne souhaitent pas ou plus d’enfants.
Il existe également un slip thermique qui augmente la température des testicules, ce qui a un impact sur les spermatozoïdes. Il faut toutefois le porter 15h par jour. Et s’il semble être confortable (d’après les fabricants), la solution ne conviendra pas toujours !
Quand on voit les effets pervers que la contraception peut avoir sur les femmes et le peu de méthodes de contraception masculine, j’étais très heureuse de voir certains hommes suffisamment ouverts pour sauter le pas. Ce serait peut-être une éventualité à discuter avec votre compagnon de route, qui sait ? Pourquoi ne serait-ce qu’un problème de femme après tout 😉
Partir sans contraception
Ou avec simplement quelques préservatifs !
Partir à vélo, c’est aussi réapprendre à s’approprier notre corps. Alors, évidemment, mon idée n’est pas de vous faire une injonction à partir sans contraception, loin de là. Toutefois, de nombreuses voyageuses optent pour cette solution car elle pose moins de problèmes logistiques. À vous de voir ce qui vous convient le mieux après tout ! Quelques mois sans traitements hormonaux peuvent être bons à prendre !
D’autres moyens de contraception méconnus
D’autres moyens de contraception plus méconnus existent également et peuvent être très pratiques en voyage. Pour n’en citer que quelques-uns : le patch (à changer toutes les semaines), l’anneau contraceptif, le diaphragme.
En tout cas, s’il y a une chose essentielle à retenir ici, c’est d’être simplement un peu prévoyante si vous changez ou arrêtez votre contraceptif actuel avant votre voyage à vélo. Testez quelques mois avant. Je vous jure que passer 8 mois avec des humeurs de bête féroce et l’envie de mettre la tête au carré à la personne qui vous accompagne alors qu’il n’y a pas de raison, c’est franchement nul. Et c’est pourtant le résultat peu glorieux que cela peut donner 😉
Rho, wouha !
Je trouve ça super que tu oses aborder ce sujet ET que tu mentionnes la contraception masculine.
C’est ça la vraie vie du voyage à vélo, et les chouettes questions à se poser avant de partir ou pendant le voyage.
J’adorais vous suivre sur FB pendant votre dernier périple, maintenant, j’adore encore plus lire vos articles de blog 🙂
Merci !