À vélo de la France à Istanbul en 30 jours : l’aventure solidaire de Thomas

par | Mis à jour le 06/12/2024 | Les voyageurs | 0 commentaires

Un jour, Thomas se dit qu’il a envie de partir. Alors, il se lance un défi fou : rejoindre Istanbul en un mois pour collecter des fonds pour aider sa filleule. Aujourd’hui, il nous raconte son périple haut en couleurs avec ses mots, ses images et en vidéo !

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Salut Thomas, peux-tu te présenter ?

Hello, je m’appelle Thomas j’ai 37 ans, et pour certains je suis ultra cycliste, pour d’autres aventurier. Je suis né en France mais je suis constamment en mouvement, actuellement je vis en van entre 2 aventures à vélo. Mon leitmotiv, profiter de la vie, ne se mettre aucune barrière et réaliser ses rêves les plus fous. Ce qui me fait vibrer : le dépassement de soi. Mon mot préféré : Résilience.

Quel a été ton voyage ?

Pour ce voyage j’ai vu les choses en grand puisque tout est parti d’un coup de tête, je n’avais pas de vélo, 0 km au compteur et j’ai fait la traversée de l’Europe depuis le centre de la France jusqu’à Istanbul, les portes de l’Asie. Un peu plus de 3000 km, à travers 9 pays, le tout en autonomie complète. Et bien sûr, pour rajouter un peu de piment, j’ai décidé de traverser les Alpes et les Balkans, tout ça en plein mois de mars avec des conditions climatiques désastreuses, avec comme objectif de rejoindre la grande mosquée bleue d’Istanbul en 30 jours…

Un projet solidaire

Ma filleule Marie est atteinte d’une maladie génétique rare et j’ai toujours voulu faire quelque chose pour elle, une action personnelle. Je suis issu d’une famille de cyclistes et une semaine de thérapie coûte approximativement 3000€. Je me suis réveillé un matin en me disant ok, je vais faire 1€ / 1 Km. J’ai regardé où je pouvais aller en faisant 3000 Km, je me suis retrouvé à Istanbul ! 

Marie est atteinte du syndrome de Rett, une maladie rare qui à ce jour n’a aucun traitement permettant d’en guérir. Le but de ce périple était de récolter des fonds pour lui financer une thérapie qui la soulage et dont elle a besoin. Mission accomplie ! La 2eme raison était de faire connaître cette maladie pour espérer activer des leviers au niveau de la recherche, c’est pourquoi j’ai réalisé un film documentaire retraçant la totalité de ce périple. Ce projet s’appelle DAYANISMA et il est disponible sur Youtube.

3000 km en 30 jours, c’est ton premier voyage à vélo ?

Tout premier voyage, le grand saut dans le néant. Je n’avais aucune expérience dans le domaine, et aucune idée de comment ça allait se passer, si j’allais y arriver. Finalement, ce fut la meilleure idée de ma vie, depuis mon quotidien est entièrement focus sur l’ultra cyclisme et l’exploration du monde à vélo. Comme on dit, je suis piqué !

Le départ a eu lieu à Vendôme, la ville où Marie habite. Un joli départ groupé sur les 50 premiers kms car l’événement a fait parler de lui sur les réseaux avant le départ. Suite à ça, j’ai traversé la France, la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Serbie, la Grèce, la Bulgarie, et enfin la Turquie.

Désormais, j’ai le projet de traverser tous les continents, toujours à vélo bien évidemment ! Je suis actuellement en recherche de financement pour rendre ce grand périple réalisable, donc si parmi les lecteurs il y a du monde d’intéressé, des entreprises souhaitant s’investir dans le cyclisme et l’aventure, allons y ! En parallèle je réalise d’autres explorations. Début 2025 je pars faire la traversée du Maroc par les Atlas, depuis Tanger jusqu’à la Mauritanie par le Sahara. Ça va être quelque chose ! Et je serai également au départ de quelques courses d’ultra distance comme la Desertus Bikus, ou encore le championnat du monde d’ultra cyclisme Biking Man.

Tes coups de cœur durant ce voyage ?

Les rencontres humaines sont ce que j’admire le plus dans la vie, et ce qui me fait vibrer lors de mes aventures. J’ai rencontré des personnes formidables, dans des conditions de vie parfois extrêmes. Mais cette joie de vivre et cette force mentale, c’est ce qui a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui. Et c´est pour ça aussi que je réalise ces aventures, ramener des récits, changer la vision du monde, et essayer d’être une personne meilleure que la veille. Humilité et résilience.

Concrètement, Ce périple de la France à Istanbul s’est passé comment au quotidien ?

Je suis vraiment passé par tous les revêtements possibles, de la route bitumée, des pistes fracassées, des traces gravel, bref un peu de tout !

Pour la partie alimentation, c’est simple. Le matin c’était hyper aléatoire je faisais en fonction de la zone où j’étais, soit je prenais dans mes vivres, soit je trouvais un truc sur la route. Le midi c’était toujours des nouilles chinoises. Je n’aime pas rouler le ventre plein… Et le soir c’était double ration chez le premier cuistot de rue que je croisais. Obligé de me gaver pour essayer de rattraper les calories perdues dans la journée. Même si je n’y arrivais pas du tout. A cause de la difficulté du parcours et des conditions climatiques terribles (vent de face 60km/h pendant plus de 1200 km), je brûlais entre 5000 et 6000 calories par jour. Au final, j’ai perdu 6 kg en 30 jours.

Concernant la partie hébergement, j’avais une tente et tout le matériel nécessaire. Mais à mi parcours, il y a eu un phénomène de mobilisation incroyable ! Les personnes qui me suivaient sur les réseaux sociaux ont souhaité m’offrir du confort en me réservant des nuits au chaud. C’était incroyable !

Et niveau budget ?

Tout le périple a été financé par mes sponsors et par les particuliers qui ont fait des dons quotidiens avant et pendant l’aventure. Sans toutes ces personnes et ces entreprises, je n’aurais pas pu réaliser cette aventure et offrir à Marie cette thérapie, donc un immense merci à tout le monde. La liste est disponible dans le générique de fin de DAYANISMA !

As-tu des conseils si l’on veut suivre tes traces ?

Mon plus grand conseil, ne vous posez pas trop de questions, foncez ! Au besoin contactez moi sur instagram je vous réponds volontiers et vous assiste pendant le périple, ca sera avec grand plaisir ! Seule chose à savoir, en mars le climat est violent ! J’ai traversé les Alpes sous la neige, roulé des jours entiers sous des pluies battantes, traversé les Balkans sous la canicule, mais le pire restera le vent de face, c’était l’enfer… Donc si vous le pouvez, partez à une autre saison. Et surtout, ATTENTION aux chiens sauvages en Turquie ! Ce n’est pas un mythe et j’ai failli y passer. Les campagnes turques sont magnifiques mais dangereuses en vélo. Si vous êtes dans ce cas de figure, descendez du vélo, sinon ça risque d’être dramatique.

Nos conseils pour éviter de se faire croquer !

Les chiens agressifs constituent un vaste sujet pour les voyageurs à vélo. Le conseil de Thomas est judicieux : le mieux, c’est de descendre du vélo avant de se faire croquer.

Prévoyez de quoi réparer car les routes sont vraiment dans un sale état, une bombe de poivre (pour les chiens, chose que je n’avais pas…), une gourde filtrante, et de quoi faire face à toutes les conditions météorologiques possibles ! 

Tu avais quel vélo pour ce voyage ?

Je suis parti avec un CANYON Grail, c’est un vélo ultra robuste qui m’a amené jusqu’à Istanbul sans la moindre faille. Je ne peux que le recommander ! Une vraie machine de compet ! Aujourd’hui je suis passé sur un CANYON Gril pour des besoins différents au niveau de la bagagerie, mais ces 2 références sont vraiment ce qui se fait de mieux pour moi. J’ai entière confiance en cette marque donc vous pouvez y aller les yeux fermés.

Pour terminer, une anecdote à nous raconter ?

Outre le fait que les conditions climatiques ont été terribles (je vous laisse le soin de visionner le documentaire sur ma chaine youtube pour comprendre haha), il y a bien une journée qui se détache des autres. Je suis au milieu de la campagne turque, je suis obligé de passer au milieu d’une meute de chiens sauvages ( c’était la seule voie). Je me doutais que ça allait tourner au vinaigre et ça n’a pas manqué. Je me suis fait attaquer pour la meute et au lieu de descendre du vélo j’ai roulé le plus vite possible. C’est vraiment passé de justesse, ils avaient décidé que je serai leur repas. Mais j’ai réussi à sortir de leur territoire et ils ont abandonné après plusieurs centaines de mètres de poursuite. 2 heures plus tard, même histoire avec 3 chiens type Kangal, je me suis retrouvé coincé dos au mur d’une sorte de bunker au bout d’un chemin sans issue. Je suis resté immobile et au bout de 30 minutes, une bête est passée près des chiens, ils sont partis pour attaquer cette bête. Dommage pour elle, merci pour moi.

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